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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
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Аллен Марсель

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Juve n’achevait pas sa pens'ee. Apr`es un court silence, il reprenait :

— Dites-nous d’abord, madame, le nom de la personne avec qui vous avez pass'e la soir'ee.

— Mais, monsieur, r'epondit d’un air 'etonn'e Alice Ricard, c’'etait avec mon oncle, mon oncle Baraban. Vous vous en doutiez bien, je pense ?

— Mieux que cela, fit Juve, je le savais.

Th'eodore murmura :

— C’'etait son oncle…

Cependant, Alice poursuivait :

— Apr`es avoir d^in'e avec mon oncle Baraban, je suis rentr'ee chez lui vers neuf heures. `A dix heures et demie environ, nous sortions tous les deux et mon pauvre oncle venait me reconduire `a la gare Saint-Lazare o`u m’attendait mon mari. Nous avons pris ensemble, c’est-`a-dire mon mari et moi, le train de onze heures quarante-cinq qui nous a men'es `a Vernon `a deux heures du matin. Tout cela d’ailleurs, sera facile `a 'etablir par des t'emoignages, je pense.

— Oui, madame, reconnut Juve, tout cela est formellement 'etabli. Il se trouve m^eme que M. votre mari a eu une discussion avec la buraliste au bureau des billets `a la gare Saint-Lazare et qu’il a d'epos'e une r'eclamation sur le registre de la Compagnie.

— C’est exact, fit Alice Ricard.

M. Varlesque intervenait :

— Donc, fit-il d’un ton s'ev`ere, le crime a 'et'e commis `a partir de minuit, `a partir du moment o`u M. Baraban est rentr'e chez lui. Vous me disiez, n’est-ce pas, monsieur Juve, tout `a l’heure, qu’il r'esulte de votre enqu^ete que la concierge a entendu M. Baraban rentrer `a son domicile quelques instants apr`es que ladite concierge avait entendu sonner les douze coups de minuit ?

— Telle est, en effet, la d'eclaration de la concierge, fit Juve, avec cette restriction, ajoutait-il tr`es bas, comme pour lui-m^eme, que cette femme n’est pas absolument d’accord dans ses d'eclarations avec son mari.

M. Varlesque poursuivait, regardant Th'eodore :

— Vous avez entendu, monsieur ! Le crime a 'et'e commis `a partir de minuit, `a partir du moment o`u vous ne nous donnez plus un emploi justifi'e de votre temps. Vous avez err'e dans Paris, dites-vous ?

M. Varlesque ricanait. Il enfla sa voix pour commenter cette th`ese :

— Nous autres magistrats, fit-il d’un ton insupportablement poseur, nous connaissons ces sortes d’alibis. Le criminel manque en g'en'eral d’imagination et se figure duper la justice en invoquant des pr'etextes qui ne tiennent pas debout.

Puis il ajoutait, d’un ton solennel :

— L’accusation, monsieur Th'eodore Gauvin, vous incriminera de la facon la plus formelle de vous ^etre introduit dans le domicile de M. Baraban, `a sa suite, d’avoir abus'e de la faiblesse de ce vieillard et de l’avoir assassin'e.

Th'eodore avait bondi. Il rassemblait son 'energie :

— Monsieur, hurla-t-il, c’est insens'e, c’est fou ! Je ne suis pas un assassin, Je ne suis jamais entr'e dans cette maison de la rue Richer. Je n’ai pas tu'e M. Baraban, et pourquoi, d’ailleurs, l’aurais-je fait ?

Juve imperceptiblement haussait les 'epaules, en regardant le magistrat. Celui-ci ne s’en apercevait pas, pas plus qu’il ne s’apercevait de la stup'efaction que ses paroles d'eterminaient chez Alice Ricard, et il continua :

— Nous savons, monsieur, car la justice sait tout, que vous 'etiez, que vous ^etes follement 'epris des charmes de M me Alice Ricard, ici pr'esente. Il ne nous appartient pas de commenter cet amour. Assur'ement, ajoutait-il, en jetant un regard en coulisse `a Alice Ricard, madame en est digne. Mais il nous appara^it aussi que vous ^etes d’un caract`ere audacieux, vindicatif et jaloux. L’accusation, monsieur Th'eodore Gauvin, soutiendra que vous avez cru voir, en l’oncle de madame, un amoureux, un amant, et que, fou de col`ere, voulant `a toute force vous venger de ce que, dans votre inconscience, vous deviez appeler une trahison, vous avez assassin'e ce malheureux parent de M me Ricard.

— Mais c’est fou, c’est fou, monsieur, protestait Th'eodore.

Alice Ricard, elle-m^eme, insinuait :

— Monsieur, je vous en prie. Je ne puis croire…

M. Varlesque, tr`es confiant en lui-m^eme, affirmait imperturbablement :

— L’accusation d'emontrera tout cela.

Juve intervint :

— Voulez-vous me permettre ? fit-il, en lancant un coup d’oeil d'edaigneux au juge d’instruction.

— Je vous en prie, monsieur l’inspecteur, d'eclara celui-ci.

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