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La disparition de Fandor (Исчезновение Фандора)
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Аллен Марсель

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— Qu’est-ce que cela veut dire ? pensa Fandor.

`A ce moment, sur le tender, une figure apparaissait, une figure que le journaliste reconnut :

— Je suis foutu, pensa l’ami de Juve, s’il me voit… Mais c’est B'eb'e qui est l`a. Est-ce donc la bande de Fant^omas qui…

J'er^ome Fandor, comme toujours, 'etait victime de son courage. Au moment m^eme o`u il reconnaissait le terrible apache B'eb'e, il abandonna le marchepied du fourgon `a bagages.

R'eussissant des prodiges d’adresse et risquant vingt fois de se laisser tomber sur la voie o`u il e^ut 'et'e infailliblement 'ecras'e, n'egligeant les flamm`eches que l’incendie, redevenu tout proche, lui jetait au visage, J'er^ome Fandor parvint, par les tampons d’attelage, `a se hisser sur le tender. Le train, `a cette minute, lanc'e `a toute vapeur, marchait `a folle allure. J'er^ome Fandor se cramponna sur les briquettes de charbon. Il glissait en avant, il allait apercevoir les m'ecaniciens, lorsqu’un cri d’horreur s’'echappait de sa gorge.

Devant lui, `a quelques centim`etres peut-^etre, cach'es par une manne d’osier dans laquelle du charbon 'etait empil'e, J'er^ome Fandor d'ecouvrait, quoi ? Deux cadavres, les cadavres du chauffeur et du m'ecanicien.

— Mais qu’est-ce que cela veut dire ?

Au risque de tomber, Fandor se dressait tout `a fait, il 'etait `a moiti'e du tender. Il allait voir ceux qui conduisaient la machine maintenant. J'er^ome Fandor vit. Mais, au moment m^eme o`u il distinguait les traits de ceux qui dirigeaient le convoi, o`u il reconnaissait avec une horreur sans nom les deux terribles criminels qu’'etaient le Bedeau et B'eb'e, les deux lieutenants de Fant^omas, J'er^ome Fandor se sentit brusquement pris aux 'epaules, courb'e en avant avec une force irr'esistible.

La t^ete du malheureux journaliste heurtait des briquettes de charbon, puis une main se posa sur son cr^ane, on l’'etouffait en l’appuyant contre le poussier. J'er^ome Fandor entendit `a peine une voix qui murmurait :

— Lie-lui les pattes. Tiens bon. Ah mince alors, son compte est clair `a celui-l`a. Tu te rappelles les instructions ?

Fataliste et philosophe, J'er^ome Fandor se dit :

— Eh bien, voil`a. Je suis foutu. Ca devait arriver.

Le train filait toujours `a toute allure.

16 – 'ECLAIRCISSEMENTS OU COMPLICATIONS

« Monsieur le pr'esident. Messieurs,

« C’est au nom de la Soci'et'e moderne, de la Morale, au nom de l’'Equit'e, que je requiers aujourd’hui contre le pr'evenu que vous avez amen'e `a cette audience, l’application rigoureuse de la loi. Il faut que la justice se montre, non seulement s'ev`ere, mais encore impitoyable. Il est temps de r'eprimer toutes ces d'epr'edations et d’en finir avec les malfaiteurs que n’arr^ete aucune interdiction et que n’'emeut aucun ch^atiment. »

Ce prologue achev'e, M. Anselme Roche, procureur de la R'epublique, jeta un regard circulaire sur l’auditoire nombreux qui l’'ecoutait.

Ce jour-l`a, en effet, il y avait foule `a l’audience du tribunal correctionnel de Bayonne. Le proc`es qui se jugeait 'etait cependant loin d’^etre retentissant et l’accus'e, affal'e et grotesque, avait peu l’allure d’un dangereux criminel.

Il faisait un temps superbe, mais les Bayonnais pr'ef'eraient sans doute venir s’enfermer au palais de justice plut^ot que d’aller se promener. Toujours est-il que M. Anselme Roche, d'eversant sur eux des flots d’'eloquence, les impressionnait et, plus m^eme, les effrayait quelque peu.

Le pr'evenu 'etait un voleur de r'esine. Il avait eu la malencontreuse id'ee, ce pauvre diable, de s’attaquer, non pas `a des propri'et'es priv'ees, mais `a une portion de territoire national. Son d'elit, de ce fait, prenait les proportions d’un m'efait grave.

M. Anselme Roche chargeait l’accus'e. Il semblait vraiment prendre plaisir `a s’acharner ce jour-l`a.

Qu’avait-il donc contre le pr'evenu ?

M. Anselme Roche 'etait d’une humeur massacrante et il se vengeait sur l’inoffensif voleur de r'esine de ses d'eboires personnels. Amoureux de Mme Borel, il se trouvait priv'e de ses nouvelles, et qui plus est, atteint `a son endroit d’une jalousie f'eroce. Ne soupconnait-il pas le spahi Martial Altar`es d’avoir eu avec celle qu’il aimait des relations intimes et suivies ?

Cependant, r'eveill'es par l’arr^et subit du discours de l’orateur, le pr'esident et les assesseurs se consultaient du regard. Puis avant de rendre leur jugement, estimant l’heure venue d’aller fumer une cigarette, ils d'ecid`erent de lever l’audience. Anselme Roche, de son c^ot'e, se dirigea vers son cabinet de travail. Il y 'etait depuis quelques instants d'ej`a, lorsqu’un huissier se pr'esenta :

— C’est une dame, fit-il d’un air myst'erieux, une dame fort 'el'egante, qui demande `a parler `a M. le procureur.

L’arrivante ne pouvait ^etre que Mme Borel.

— Faites entrer, r'epondit Anselme Roche, cependant qu’il jetait au loin sa cigarette et que, d’un geste machinal, il arrangeait les plis de sa robe, assez satisfait de se montrer `a la femme qu’il aimait dans l’apparat solennel des attributs de sa profession.

Le magistrat pr'eparait d'ej`a un sourire aimable, mais il s’arr^eta net, car la personne qui entrait dans son cabinet, brusquement, d’un bond, il ne la connaissait pas. C’'etait une femme que le procureur n’avait jamais vue.

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