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L'?vad?e de Saint-Lazare (Побег из Сен-Лазар)
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Аллен Марсель

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De deux choses l’une : ou la table s’'etait rapproch'ee de l’armoire, ou l’'ecartement des roues avait augment'e. La table n’avait pas boug'e. C’'etait indiscutable, il y avait dans la poussi`ere du sol des indications qui le certifiaient. D’autre part, en consid'erant son v'ehicule, Fandor se rendait parfaitement compte que l’essieu avait subi des modifications absolument inattendues. Cet essieu, en effet, 'etait trop large pour la caisse qu’il supportait. Jusqu’alors les roues se trouvaient `a une distance infime du montant de la caisse. Maintenant, on pouvait passer la main enti`ere entre celles-ci et les roues.

— Oh oh, murmura Fandor, voil`a qui est bizarre.

Le journaliste venait de remarquer sur les planches du parquet, `a quelque distance du chariot, deux petites traces blanches `a peine perceptibles. Il s’efforca de les effacer du bout de l’index : c’'etait de la craie.

Il prit un m`etre, mesura la distance qui s'eparait les deux marques, distance 'egale `a celle qui s'eparait les deux roues de son v'ehicule et il nota quatre-vingt-deux centim`etres. Fandor se releva, alla s’asseoir au pied de son lit, se prit la t^ete `a deux mains et r'efl'echit longuement.

Puis il relut le journal :

— Parbleu, grogna-t-il, la co"incidence est si extraordinaire qu’elle ne peut r'esulter que d’une volont'e humaine :

Le magistrat en faisant en sens inverse le parcours qu’avait d^u suivre sur terre le cadavre du myst'erieux mort transport'e par ses assassins, a constat'e sur le sol `a maintes reprises, deux traces de roues parall`eles, qui, 'evidemment 'etaient les roues d’un v'ehicule, dont les meurtriers se sont servis pour transporter leur victime. Ce v'ehicule n’a pas 'et'e retrouv'e, mais on y parviendra sans doute car on a relev'e certaines dimensions sur les traces et notamment celle de l’'ecartement des roues qui se trouve ^etre d’environ quatre-vingts centim`etres.

— C’est clair comme le jour, se disait Fandor, quatre-vingts, quatre-vingt-deux centim`etres, autant dire la m^eme chose, le myst'erieux mort de la Plaine Saint-Denis a 'et'e transport'e dans un chariot et il se trouve que, d'esormais, mon v'ehicule, qui 'etait plus 'etroit hier, a aujourd’hui les dimensions de ce chariot suspect. Est-ce donc que l’on a l’intention de me faire passer pour coupable dans cette affaire dont j’ignore le premier mot ? Mais il n’y a pas de doute, tout cela est grave. Tr`es grave. Plus grave qu’on pourrait l’imaginer. Ceci n’est qu’un commencement. Qui diable peut-^etre l’auteur de cette abominable machination qui tend `a me faire passer pour responsable d’un crime dont je suis innocent. Qui ? Lui ?

On avait insinu'e que le cadavre br^ul'e trouv'e dans l’immeuble de Juve 'etait celui de Juve. C’'etait la version officielle, mais Fandor n’y croyait pas. Il avait conclu, lui, que le mort carbonis'e rue Bonaparte n’'etait autre que l’effrayant G'enie du Crime. Fallait-il donc revenir sur cette opinion ? Fant^omas vivait-il encore ?

— Sale affaire.

Depuis quarante-huit heures, il avait not'e la pr'esence dans le voisinage de l’impasse Urbain, d’une s'erie d’individus, qui, `a leur silhouette particuli`ere, 'etaient ais'ement reconnaissables. C’'etaient des policiers, des agents en bourgeois.

Fandor n’avait tout d’abord pr^et'e qu’une m'ediocre attention `a leur pr'esence, mais il se rendait compte maintenant que cette surveillance avait 'et'e pr'evue contre lui.

— C’est que, monologua Fandor, je ne tiens pas du tout `a entrer en ce moment en relations avec la police, ni `a fournir des explications `a la S^uret'e. J’ai mieux `a faire, il s’agit pour moi de m’occuper d’H'el`ene et si j’ai adopt'e ce d'eguisement depuis quelques semaines, si je joue les mendiants et les faux infirmes sur la place de Paris et particuli`erement aux abords de la prison de Saint-Lazare, ce n’est pas pour me br^uler au moment o`u je crois que je vais r'eussir `a tirer ma pauvre amie de l`a. Allons, mon petit Fandor, prends tes cliques et tes claques, et tires-toi d’ici.

Comme il abordait les premi`eres marches, quelqu’un sortit du logement voisin : c’'etait Blanche Perrier. La jeune femme avait 'et'e attir'ee par ce bruit insolite, elle n’'etait pas couch'ee.

— Tiens, fit-elle, surprise de voir l’infirme sortir `a cette heure, c’est vous, monsieur Taxi, vous vous en allez ?

Le journaliste r'epliqua bri`evement :

— Je m’en vais faire un tour, je cr`eve de soif, faut que je descende chez le bistro.

Complaisante, Blanche Perrier, se proposait d'ej`a `a lui faire boire quelque chose pour lui 'eviter la descente difficile et l’ascension encore plus p'enible des six 'etages.

— Il faut absolument que je sorte.

— Ah, monsieur Taxi, je suis terriblement inqui`ete. Voil`a deux jours que je n’ai pas de nouvelles de Didier, depuis qu’il est rentr'e chez ses parents, il n’est pas reparu.

— Ne vous frappez pas, madame Blanche, il reviendra, votre amoureux.

— Oh, je l’esp`ere bien, sans doute, mais enfin, j’ai peur.

Fandor, lui aussi, avait peur. Une id'ee soudaine avait germ'e dans son esprit.

— Je vous assure qu’il ne faut pas vous faire de bile, ces histoires-l`a, ca tra^ine toujours, mais ca s’arrange ensuite. Allons bonsoir, madame Blanche, rentrez chez vous, moi je m’en vais.

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