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L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Аллен Марсель

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Juve l’interrogea :

— Vous n’avez plus peur ?

— Je n’ai plus peur, r'epondit lady Beltham.

Mais, en entrant dans cette chambre, que la police venait de mettre `a l’abri des tentatives criminelles de son amant, lady Beltham frissonnait.

Il 'etait 'evidemment sot d’avoir peur, et pourtant, elle ne pouvait se sentir rassur'ee, elle qui savait que Fant^omas 'etait partout, quand bon lui semblait, comme bon lui semblait, et, en d'epit de tout ce que l’on pouvait tenter pour l’emp^echer de mettre `a ex'ecution ses d'ecisions infernales.

— Juve, d'eclarait lady Beltham, comme le policier lui souhaitait bonne nuit, Juve, je vous remercie de ce que vous avez fait pour moi. Quoi qu’il arrive, souvenez-vous que du fond du coeur, je vous rends gr^ace.

— Quoi qu’il arrive ? demanda Juve.

Le policier avait t^ach'e de plaisanter, encore qu’il en e^ut peu envie, lorsque lady Beltham, ne lui laissant pas le temps de r'epondre, ferma la porte de sa chambre, qu’elle verrouilla `a l’int'erieur.

Juve, `a cet instant, faisait pi`etre figure, si pi`etre figure m^eme que Michel, qui faisait les cents pas dans la galerie devant la porte de la chambre de lady Beltham, plaisanta un peu l’inspecteur de la S^uret'e :

— Voyons, chef, disait-il, il me semble que nous pouvons dormir sur les deux oreilles, que diable ! Nous avons v'erifi'e l’'epaisseur des murailles, il n’y a qu’une porte et nous sommes devant. Nous avons des agents dans la rue et sur les toits, je ne vois pas…

— Michel, dit Juve, vous ne voyez pas ce que Fant^omas pourrait faire ? H'elas, c’est pr'ecis'ement parce que nous ne voyons pas cela que cela est `a redouter.

Et, en employant ce terme ind'efini, ce terme qui ne voulait rien dire : « cela », cela, qui signifiait tout et rien, Juve 'evoquait tant d’horreurs, tant d’effroyables myst`eres, que Michel, 'emu `a son tour, se taisait, se rendant compte subitement qu’il avait peut-^etre parl'e vite, et parl'e `a la l'eg`ere.

***

Ce m^eme soir, `a minuit, un homme se glissait `a l’int'erieur du cabaret du p`ere Korn. Cet individu paraissait nerveux, et, tenant 'evidemment `a ne pas ^etre vu, portait le col de son veston relev'e, enfoncait sur sa t^ete une casquette 'epaisse, et se coulait le long des banquettes vers le coin le plus sombre du bouge.

Cet homme 'etait Fant^omas.

L’extraordinaire bandit s’'etait, ce soir-l`a, si bien grim'e, avait si bien chang'e sa mine, affectait une d'emarche si diff'erente de sa d'emarche habituelle que personne ne le reconnaissait parmi les habitu'es du cabaret, personne ne pr^etait m^eme attention `a lui.

Il y avait l`a pourtant nombreuse r'eunion, et r'eunion de gaillards r'eput'es pour leurs crimes, c'el`ebres aussi pour avoir appartenu plus ou moins `a la bande de Fant^omas.

Debout contre le comptoir, le Bedeau trinquait avec Mort-Subite. Tous deux faisaient grand tapage, jouant `a tour de r^ole des consommations qu’ils engloutissaient `a la minute, `a une sorte de zanzibar, en s’efforcant de tricher.

Plus loin, group'es autour d’une table, T^ete-de-Lard, Beaum^ome, la grande Berthe, remise en libert'e, en raison du retrait de la plainte de la comtesse de Blangy, OEil-de-Boeuf et Bec-de-Gaz 'ecoutaient l’in'enarrable Bouzille qui faisait des projets d’entreprise :

— Moi, d'eclarait Bouzille, j’vas m’'etablir fromager. Vendre du fromage, ca doit ^etre un bon truc. D’abord, on n’a pas besoin de faire de la publicit'e, la marchandise sent tellement fort qu’`a dix kilom`etres `a la ronde le client est pr'evenu qu’il est dans les parages.

— Vrai Dieu ! s’'ecria OEil-de-Boeuf, qui paraissait entre deux vins et buvait avec conviction les plus forts m'elanges du p`ere Korn. Vrai Dieu, il exag`ere, le patron !

— Quel patron ? demandait Bec-de-Gaz.

— Fant^omas.

Naturellement, au nom de sang, au nom du Tortionnaire, au nom du Glorieux – car pour tous les apaches, Fant^omas passait pour une v'eritable Gloire –, l’int'er^et se manifestait sur tous les visages :

— Fant^omas, criait-on, t’en as des nouvelles, OEil-de-Boeuf ? Ouss’ce qu’il est ?

Et, de fait, tous les bougres r'eunis l`a pouvaient se demander ce qu’'etait devenu le bandit.

Depuis l’affaire de l’autobus, depuis l’affaire de la Banque, sauf aux Buttes-Chaumont, nul dans la p`egre ne l’avait revu.

T^ete-de-Lard 'etait le dernier qui lui avait parl'e, et naturellement, chacun songeait qu’un jour ou l’autre, Fant^omas reviendrait se mettre `a la t^ete de la bande.

— Ce qu’il m'edite, continuait pourtant OEil-de-Boeuf, vous ne le savez pas, les copains ?

— Non, quoi ?

— Para^it qu’il va zigouiller sa gonzesse !

Mais `a ces mots, la stup'efaction se peignit sur tous les visages. Certes, personne, parmi tous ces apaches ne connaissait exactement la vie de Fant^omas, ce qu’il voulait, ce qu’il faisait, ce qu’il 'etait en r'ealit'e. Pourtant, les uns et les autres soupconnaient `a peu pr`es, s’ils ne le savaient point v'eritablement, que Fant^omas avait une ma^itresse qui s’appelait lady Beltham, qui 'etait une femme de la haute et qui l’aimait tendrement. Les journaux, `a maintes reprises, avaient parl'e de cette 'enigmatique personne. Interrog'e sur ce point, Fant^omas avait d'edaign'e de r'epondre, mais cependant avait laiss'e entendre qu’il 'etait vrai qu’il avait une ma^itresse et qu’il l’aimait. Et voil`a que c’'etait cette femme, cette « gonzesse-l`a » qu’il se pr'eparait `a tuer. Ah ! OEil-de-Boeuf en avait de bonnes ! La soci'et'e r'eunie dans le bouge s’'etonnait.

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