«Путешествие к центру Земли» – увлекательный роман классика приключенской литературы и одного из основоположников жанра научной фантастики Жюля Верна. Герои – ученый Отто Лиденброк, его племянник Аксель и их верный проводник Ганс – спускаются в жерло потухшего вулкана, чтобы отыскать путь к центру нашей планеты. Им приходится преодолеть не один опасный спуск, проплыть подземным морем, стать свидетелями жестокой схватки настоящих динозавров и чудом спастись, после того как проснувшийся вулкан выбросит их на земную поверхность.
Текст сопровождается комментариями, поясняющими некоторые лексико-грамматические сложности. В книге помещены также упражнения и небольшой словарь, облегчающий чтение.
Для всех, кто изучает французский язык и хочет усовершенствовать свои знания.
I
Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint pr'ecipitamment vers sa petite maison situ'ee dans l’un des vieux quartiers de Hambourg.
Il jeta dans un coin sa canne `a t^ete de casse-noisette [1] , sur la table son large chapeau et `a son neveu ces paroles : « Axel, suis-moi ! »
Il 'etait professeur au Johannaeum [2] , et faisait un cours de min'eralogie pendant lequel il se mettait r'eguli`erement en col`ere une fois ou deux. Non point qu’il se pr'eoccup^at d’avoir des 'el`eves assidus `a ses lecons, ni du degr'e d’attention qu’ils lui accordaient, ni du succ`es qu’ils pouvaient obtenir par la suite ; ces d'etails ne l’inqui'etaient gu`ere. C’'etait un savant 'ego"iste, un puits de science dont la poulie grincait quand on en voulait tirer quelque chose : en un mot, un avare.
1
Il jeta dans un coin sa canne `a t^ete de casse-noisette. – Он отбросил в угол свою трость с набалдашником в виде Щелкунчика
2
Johannaeum – Иоганнеум, здание гимназии (в античном стиле)
Il y a quelques professeurs de ce genre en Allemagne.
Mon oncle 'etait conservateur du mus'ee min'eralogique de M. Struve, ambassadeur de Russie, pr'ecieuse collection d’une renomm'ee europ'eenne.
C’'etait un homme grand, maigre, d’une sant'e de fer et d’un blond juv'enil [3] qui lui ^otait dix bonnes ann'ees de sa cinquantaine. Ses gros yeux roulaient sans cesse derri`ere des lunettes consid'erables ; son nez, long et mince, ressemblait `a une lame affil'ee ; les m'echants pr'etendaient m^eme qu’il 'etait aimant'e et qu’il attirait la limaille de fer [4] . Pure calomnie : il n’attirait que le tabac, mais en grande abondance, pour ne point mentir.
3
d’un blond juv'enil – по-юношески белокурый
4
la limaille de fer – железные опилки
Il demeurait dans sa petite maison de K"onigstrasse, une habitation moiti'e bois, moiti'e brique, `a pignon dentel'e [5] .
Mon oncle 'etait riche pour un professeur allemand. La maison lui appartenait en toute propri'et'e, contenant et contenu. Le contenu, c’'etait sa filleule Gra"uben [6] , de dix-sept ans, la bonne Marthe et moi. En ma double qualit'e de neveu et d’orphelin, je devins son aide dans ses exp'eriences.
J’avais du sang de min'eralogiste dans les veines, et je ne m’ennuyais jamais en compagnie de mes pr'ecieux cailloux.
5
`a pignon dentel'e – с резным верхом
6
sa filleule Gra"uben – его крестница Гретхен
En somme, on pouvait vivre heureux dans cette maisonnette de K"onigstrasse, malgr'e les impatiences de son propri'etaire, car, tout en s’y prenant d’une facon un peu brutale, celui-ci ne m’en aimait pas moins. Mais cet homme-l`a ne savait pas attendre.
Quand, en avril, il avait plant'e dans les pots de fa"ience de son salon des pieds de r'es'eda, chaque matin il allait r'eguli`erement les tirer par les feuilles afin de h^ater leur croissance.
Avec un pareil original, il n’y avait qu’`a ob'eir. Je me pr'ecipitai donc dans le cabinet de mon oncle.
II
Ce cabinet 'etait un v'eritable mus'ee. Tous les 'echantillons du r`egne min'eral [7] s’y trouvaient 'etiquet'es avec l’ordre le plus parfait.
Mon oncle 'etait assis dans son large fauteuil et tenait entre les mains un livre qu’il consid'erait avec la plus profonde admiration.
« Quel livre ! quel livre ! » s’'ecriait-il.
Cette exclamation me rappela que le professeur Lidenbrock 'etait aussi bibliomane.
7
r`egne min'eral – неорганический мир
« Eh bien ! me dit-il, tu ne vois donc pas ? Mais c’est un tr'esor inestimable que j’ai rencontr'e ce matin dans la boutique.
– Magnifique ! » r'epondis-je avec un enthousiasme de commande [8] .
En effet, `a quoi bon ce fracas pour un vieux bouquin jaun^atre auquel pendait un signet d'ecolor'e ?
Cependant le professeur continuait `a pousser les interjections admiratives.
« Vois, disait-il, en se faisant `a lui-m^eme demandes et r'eponses ; est-ce assez beau ? Oui, c’est admirable ! Et quelle reliure ! Ce livre s’ouvre-t-il facilement ? Oui, car il reste ouvert `a n’importe quelle page ! Mais se ferme-t-il bien ? Oui, car la couverture et les feuilles forment un tout bien uni. Et ce dos qui n’offre pas une seule brisure apr`es sept cents ans d’existence ! »
8
avec un enthousiasme de commande – с деланным восхищением
Je ne pouvais faire moins que de l’interroger sur son contenu [9] , bien que cela ne m’int'eress^at aucunement.
« Et quel est donc le titre de ce merveilleux volume ? demandai-je avec un empressement trop enthousiaste pour n’^etre pas feint.
– Cet ouvrage ! r'epondit mon oncle en s’animant, c’est l’Heims-Kringla de Snorre Turleson, le fameux auteur islandais du douzi`eme si`ecle ! C’est la Chronique des princes norv'egiens qui r'egn`erent en Islande !
9
Je ne pouvais faire moins que de l’interroger sur son contenu… – Мне ничего не оставалось, как спросить его о содержании книги…
– Vraiment ! m’'ecriai-je de mon mieux, et, sans doute, c’est une traduction en langue allemande ?
– Bon ! riposta vivement le professeur, une traduction ! Et qu’en ferais-je de ta traduction ! Ceci est l’ouvrage original en langue islandaise, ce magnifique idiome, riche et simple `a la fois !
– Comme l’allemand.
– Oui, r'epondit mon oncle, sans compter que la langue islandaise admet les trois genres comme le grec et d'ecline les noms propres comme le latin !
– Ah ! fis-je un peu 'ebranl'e dans mon indiff'erence, et les caract`eres de ce livre sont-ils beaux ?