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L'?vad?e de Saint-Lazare (Побег из Сен-Лазар)
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Аллен Марсель

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— Eh bien ?

— Eh bien, mon cher commissaire, ce wagon trouv'e tach'e de sang dans un entrep^ot d'esert aux environs duquel on a entendu crier quelqu’un, c’est la preuve qu’il s’est pass'e quelque chose. Vous allez faire des recherches, d'ecouvrir peut-^etre un myst`ere passionnant ?

— Peut-^etre. Mais la seconde affaire ?

— Ce noy'e rep^ech'e ce matin, j’imagine que vous allez t^acher de d'ecouvrir son identit'e, que vous allez vous assurer qu’il ne s’agit pas d’un homme qui a 'et'e la victime d’assassins.

M. Bagot ne laissa pas `a Juve le temps d’achever :

— Oh, si vous 'etiez Juve, mon cher ami, si vous 'etiez r'eellement Juve, j’attacherais de l’importance `a vos paroles, car je me dirais : Juve sait quelque chose, mais franchement, l`a, eh bien, je crois que vous exag'erez ! Vous croyez qu’il s’est pass'e quelque chose `a l’entrep^ot des chemins de fer du Nord ? C’est possible, mais rien ne le prouve. Vous affirmez que le noy'e de ce matin `a l’usine Granjeard a 'et'e assassin'e ? Admissible, mais rien ne me le prouve. Je sais bien qu’il porte des traces de coups et blessures, mais cela ne signifie rien, les h'elices de bateaux, les 'ecluses, le choc des objets flottants souvent meurtrissent les noy'es.

Juve interrompit M. Bagot. Il avait fini de d'ejeuner. Le commissaire lui, venait de se mettre `a table et Juve, debout, lui frappait amicalement sur l’'epaule :

— Monsieur Bagot, lui disait-il, je crois que vous n’avez pas confiance. Allons. Si vous ne pensiez pas qu’il s’est pass'e quelque chose de myst'erieux dans l’entrep^ot des wagons-lits, pourquoi auriez-vous convoqu'e le cabaretier Hilaire ? Si le mort rep^ech'e ne vous semblait pas int'eressant `a examiner, pourquoi donc auriez-vous d'ecid'e de l’enfermer au frigorifique de votre morgue ? Pourquoi auriez-vous pass'e commande par t'el'ephone chez le pharmacien, d’un pot de pommade pour enduire le visage de ce mort ? Bagot vous ^etes un cachottier. Allons, `a demain.

— Moi, murmurait le commissaire de police rest'e seul, moi j’ai d'ecid'e d’entendre le cabaretier Hilaire ? Je veux mettre de la pommade sur le visage de ce noy'e ? Mais jamais de la vie. Qu’est-ce que tout cela veut dire ? Ah c`a, il est fou cet homme.

M. Bagot r'efl'echit longtemps :

— Tout de m^eme, se dit-il, si je ne m’'etais pas tromp'e…

***

Au m^eme moment, Juve, car c’'etait bien Juve, longeait les bords de la Seine, se dirigeant vers l’entrep^ot des chemins de fer. Et Juve, de son c^ot'e, songeait :

— Ce commissaire est compl`etement idiot, tout de m^eme, je lui ai fait entendre que j’'etais Juve, et `a moins qu’il ne soit plus b^ete que nature, il interrogera Hilaire, il mettra la pommade que j’ai command'ee sur le visage de ce noy'e.

7 – UNE VISITE INATTENDUE

— Ah par exemple, voil`a une affaire qui commencait de la facon la plus banale et qui menace de prendre des proportions extraordinaires.

C’'etait l’infirme Taxi, ou pour mieux dire Fandor, qui, dans sa modeste chambre du sixi`eme, impasse Urbain, monologuait en lisant dans le journal le d'etail du « crime de la Plaine Saint-Denis ».

Toutefois, ce qu’il ne pouvait lire entre les lignes ni m^eme soupconner, c’est que l’inspirateur du commissaire de police, le personnage qui avait aid'e celui-ci `a reconstituer le crime et le trajet du cadavre, n’'etait autre que l’homme myst'erieux rencontr'e dans un caf'e par le commissaire.

— Dr^ole d’affaire, soupira Fandor.

Puis il regarda un modeste r'eveil-matin qui lui servait de pendule :

— Dix heures, d'ej`a, bien que je n’ai nullement sommeil il est temps que je me couche si je veux avoir mon compte de repos, car dans cette sacr'ee maison, 'etant donn'ee la client`ele de braves ouvriers et d’honn^etes employ'es qui l’habite, il n’y a plus moyen de fermer l’oeil d`es cinq heures du matin.

Fandor, toutefois, avant de se d'ev^etir, prit son petit chariot d’infirme qu’il avait laiss'e `a l’entr'ee de son logement. Pourquoi Fandor, chaque soir avant de se coucher, se donnait-il donc la peine de prendre son chariot et de le pousser sur le plancher pendant quelques minutes, s’efforcant de le faire rouler sur le sol de facon `a ^etre entendu par l’immeuble entier ? C’est que, jusqu’`a pr'esent il avait accoutum'e ses voisins `a entendre le roulement de son chariot `a des heures `a peu pr`es r'eguli`eres, et il ne fallait pas d'eranger leurs habitudes, pour ne pas 'eveiller de soupcons. D'ej`a Fandor se sentait suspect aux yeux de certains qui se demandaient si l’infirme du sixi`eme l’'etait autant qu’il voulait bien le dire et de plus, son attitude de l’apr`es-midi, dans le faubourg Saint-Denis, n’avait pas 'et'e pour inspirer confiance, si d’aventure quelqu’un de ses voisins en e^ut entendu parler.

Or, tandis que, machinalement, Fandor faisait rouler son v'ehicule, il eut un cri de surprise.

— C`a, par exemple, s’'ecria-t-il, c’est plus fort que tout ca. Voil`a que ma voiture a grandi, il faut croire que le grand air lui profite. C’est 'egal, je paie des prunes `a qui m’explique comment il se fait que, du jour au lendemain, un chariot de paralytique se met `a grandir.

Fandor constatait que son chariot qui, jusqu’alors, passait facilement entre la table et l’armoire adoss'ee au mur, ne parvenait plus d'esormais `a s’incruster entre ces deux meubles.

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