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4. Lisez le fragment, intitulez-le ! Faites le devoir !
Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet qu'elle venait de retirer de la serrure lui tomba de la main.
Apr`es avoir un peu repris ses esprits, elle ramassa la clef, referma la porte, et monta `a sa chambre pour se remettre un peu ; mais elle n'en pouvait venir `a bout, tant elle 'etait 'emue. Ayant remarqu'e que la clef du cabinet 'etait tach'ee de sang, elle l'essuya deux ou trois fois, mais le sang ne s'en allait point ; elle eut beau la laver et m^eme la frotter avec du sablon et avec du grais, il y demeura toujours du sang, car la clef 'etait F'ee, et il n'y avait pas moyen de la nettoyer tout `a fait : quand on ^otait le sang d'un c^ot'e, il revenait de l'autre.
5. Lisez le fragment, intitulez-le ! Faites le devoir !
La Barbe bleue revint de son voyage d`es le soir m^eme, et dit qu'il avait recu des lettres dans le chemin, qui lui avaient appris que l'affaire pour laquelle il 'etait parti venait d'^etre termin'ee `a son avantage. Sa femme fit tout ce qu'elle put pour lui t'emoigner qu'elle 'etait ravie de son prompt retour. Le lendemain il lui redemanda les clefs, et elle les lui donna, mais d'une main si tremblante, qu'il devina sans peine tout ce qui s''etait pass'e. D'o`u vient, lui dit-il, que la clef du cabinet n'est point avec les autres ? Il faut, dit-elle, que je l'aie laiss'ee l`a-haut sur ma table. Ne manquez pas, dit la Barbe bleue, de me la donner tant^ot. Apr`es plusieurs remises, il fallut apporter la clef. La Barbe bleue, l'ayant consid'er'ee, dit `a sa femme : Pourquoi y a-t-il du sang sur cette clef ? Je n'en sais rien, r'epondit la pauvre femme, plus p^ale que la mort. Vous n'en savez rien, reprit la Barbe bleue, je le sais bien, moi ; vous avez voulu entrer dans le cabinet ! H'e bien, Madame, vous y entrerez, et irez prendre votre place aupr`es des Dames que vous y avez vues. Elle se jeta aux pieds de son Mari, en pleurant et en lui demandant pardon, avec toutes les marques d'un vrai repentir de n'avoir pas 'et'e ob'eissante.
6. Lisez le fragment, intitulez-le ! Faites le devoir !
Elle aurait attendri un rocher belle et afflig'ee comme elle 'etait; mais la Barbe bleue avait le coeur plus dur qu'un rocher. Il faut mourir Madame, lui dit-il, et tout `a l'heure. Puisqu'il faut mourir, r'epondit-elle, en le regardant les yeux baign'es de larmes, donnez-moi un peu de temps pour prier Dieu. Je vous donne un quart d'heure, reprit la Barbe bleue, mais pas un moment davantage.
Lorsqu'elle fut seule, elle appela sa soeur, et lui dit : Ma soeur Anne (car elle s'appelait ainsi), monte, je te prie, sur le haut de la Tour pour voir si mes fr`eres ne viennent point; ils m'ont promis qu'ils me viendraient voir aujourd'hui, et si tu les vois, fais-leur signe de se h^ater.
La soeur Anne monta sur le haut de la Tour, et la pauvre afflig'ee lui criait de temps en temps : Anne, ma soeur ne vois-tu rien venir ? Et la soeur Anne lui r'epondait : Je ne vois rien que le Soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie.
7. Lisez le fragment, intitulez-le ! Faites le devoir !
Cependant la Barbe bleue, tenant un grand coutelas `a sa main, criait de toute sa force `a sa femme : Descends vite ou je monterai l`a-haut. Encore un moment, s'il vous pla^it, lui r'epondait sa femme ; et aussit^ot elle criait tout bas : Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ? Et la soeur Anne r'epondait: Je ne vois rien que le Soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie. Descends donc vite, criait la Barbe bleue, ou je monterai l`a-haut. Je m'en vais, r'epondait sa femme, et puis elle criait : Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir? Je vois, r'epondit la soeur Anne, une grosse poussi`ere qui vient de ce c^ot'e-ci. Sont ce mes fr`eres ? H'elas ! non, ma soeur, c'est un Troupeau de Moutons. Ne veux-tu pas descendre ? criait la Barbe bleue. Encore un moment, r'epondait sa femme ; et puis elle criait : Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ? Je vois, r'epondit-elle, deux Cavaliers qui viennent de ce c^ot'e-ci, mais ils sont bien loin encore : Dieu soit lou'e, s''ecria-t-elle un moment apr`es, ce sont mes fr`eres, je leur fais signe tant que je puis de se h^ater. La Barbe bleue se mit `a crier si fort que toute la maison en trembla. La pauvre femme descendit, et alla se jeter `a ses pieds toute 'epleur'ee et toute 'echevel'ee. Cela ne sert de rien, dit la Barbe bleue, il faut mourir, puis la prenant d'une main par les cheveux, et de l'autre levant le coutelas en l'air, il allait lui abattre la t^ete. La pauvre femme se tournant vers lui, et le regardant avec des yeux mourants, le pria de lui donner un petit moment pour se recueillir. Non, non, dit-il, recommande-toi bien `a Dieu ; et levant son bras…
8. Lisez le fragment, intitulez-le ! Faites le devoir !
Dans ce moment on heurta si fort `a la porte, que la Barbe bleue s'arr^eta tout court : on ouvrit, et aussit^ot on vit entrer deux Cavaliers, qui mettant l''ep'ee `a la main, coururent droit `a la Barbe bleue. Il reconnut que c''etait les fr`eres de sa femme, l'un Dragon et l'autre Mousquetaire, de sorte qu'il s'enfuit aussit^ot pour se sauver ; mais les deux fr`eres le poursuivirent de si pr`es, qu'ils l'attrap`erent avant qu'il p^ut gagner le perron. Ils lui pass`erent leur 'ep'ee au travers du corps, et le laiss`erent mort. La pauvre femme 'etait presque aussi morte que son Mari, et n'avait pas la force de se lever pour embrasser ses Fr`eres.
Il se trouva que la Barbe bleue n'avait point d'h'eritiers, et qu'ainsi sa femme demeura ma^itresse de tous ses biens.
Elle en employa une grande partie `a marier sa soeur Anne avec un jeune Gentilhomme, dont elle 'etait aim'ee depuis longtemps; une autre partie `a acheter des Charges de Capitaine `a ses deux fr`eres ; et le reste `a se marier elle-m^eme `a un fort honn^ete homme, qui lui fit oublier le mauvais temps qu'elle avait pass'e avec la Barbe bleue.
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a) Qui tire une femme par les cheveux ? Pourquoi ? Qu’a-t-elle fait ?