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Том 7. О развитии революционных идей в России
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Герцен Александр Иванович

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Les uns jet`erent leur fortune avec cette l'eg`eret'e, cette insouciance, qui n'appartiennent qu'aux Polonais et `a nous, et s'en all`erent demander ailleurs une distraction `a leur affaissement; d'autres incapables de surmonter le d'ego^ut du r'egime de P'etersbourg, s'enterr`erent au fond de leurs campagnes. La jeunesse donna t^ete baiss'ee, qui dans le panslavisme, qui dans la philosophie allemande, qui dans l'histoire ou dans l''economie politique; en un mot, personne de ceux qui 'etaient appel'es `a la vie intellectuelle en Russie, n'a pu ni voulu rester tranquille et sta-tionnaire.

L'affaire r'ecente de P'etrachefski envoy'e aux mines `a perp'etuit'e, et de ses amis d'eport'es en 1849, qui, `a deux pas du Palais d'hiver, form`erent plusieurs clubs r'evolutionnaires, ne prouve-t-elle pas suffisamment par l'audacieuse imprudence des victimes, par l'improbabilit'e 'evidente du succ`es, que le temps des m'editations passe, que l'agitation d'eborde l'^ame, que l'on aime mieux courir la chance d'une perte certaine, que de rester t'emoin muet, impassible, de l'ordre de P'etersbourg?

Une l'egende fort populaire en Russie raconte qu'un tzar, soupconnant la fid'elit'e de son 'epouse, ordonna de l'enfermer avec son fils dans un tonneau. Le monarque fit ensuite goudronner le tonneau et le fit jeter `a la mer.

Durant de longues ann'ees le tonneau flottait sur les vagues.

Cependant, le tzar'evitch grandissait et commencait, de sa t^ete et de ses pieds, `a toucher les deux fonds du tonneau. Le manque d'espace le g^enait chaque jour davantage. Un jour il dit `a sa m`ere: «Souveraine ma m`ere, permets-moi de m''etendre de toute la longueur de mes membres».

«Tzar'evitch, mon fils, – r'epondit la m`ere, – prends garde d'efaire ce que tu dis; le tonneau cr`everait et tu p'erirais dans les ondes sal'ees». Le tzar'evitch se tut pour un moment; puis, apr`es avoir bien r'efl'echi, il reprit encore: «Je m''etendrai, ma m`ere; mieux vaut s''etendre une fois librement et p'erir ensuite».

Je viens de vous raconter, Monsieur, notre histoire.

Malheur `a la Russie, si elle ne trouve plus de ces hommes t'em'eraires, qui commettront des imprudences au risque de payer d'une perte imminente le plaisir de s''etendre une fois librement.

Nous sommes loin de cette crainte…

Le nom de Michel Bakounine me vient involontairement `a l'esprit. Bakounine a fourni `a l'Europe un t'emoignage de la pratique r'evolutionnaire d'un Russe.

Je me suis senti profond'ement 'emu, Monsieur, des belles paroles que vous lui adressez; malheureusement ces paroles ne lui parviendront plus.

Le crime international a 'et'e consomm'e; la Saxe a livr'e la victime `a l'Autriche, le Habsbourg Га repass'ee `a Nicolas. Bakounine, on me l''ecrit de P'etersbourg, se trouve entre les mains de la Russie. Il est `a Shlusselbourg [62] , dans cette forteresse d'horrible m'emoire o`u l'on tenait jadis enferm'e comme une b^ete fauve l'enfant royal Jean, petit-fils du tzar Alexis, assassin'e par Catherine II, cette femme qui, les mains teintes encore du sang de son 'epoux, tua le prisonnier, et fit d'ecapiter ensuite le malheureux officier, ex'ecuteur fid`ele de sa consigne.

62

Bakounine est d'etenu dans la forteresse de P'etersbourg.

Dans cette forteresse humide, baign'ee par les eaux glac'ees du Ladoga, point d'illusion, point d'esp'erance!

Qu'il s'endorme donc du dernier sommeil, qu'il meure, car il est impossible de le sauver. Martyr trahi par deux gouvernements tra^itres, et dont chacun conserve dans ses mains sanglantes des ambeaux de sa chair…

Que son nom soit b'eni, veng'e… et par qui?.

…Nous aussi, nous tomberons au milieu de notre route; mais alors, de votre voix aust`ere, grave et sonore, vous rappellerez encore une fois `a nos enfants qu'ils ont une dette a payer…

Je m'arr^ete au souvenir de ce martyr. C'est en son nom et au a mien que je vous serre affectueusement la main.

Nice Maritime, 22 septembre 1851.

Русский народ и социализм *

Письмо к И. Мишле

Перевод с французского

Милостивый государь,

Вы стоите слишком высоко в мнении всех мыслящих людей, каждое слово, вытекающее из вашего благородного пера, принимается европейскою демократиею с слишком полным и заслуженным доверием, чтобы в деле, касающемся самых глубоких моих убеждений, мне было возможно молчать и оставить без ответа характеристику русского народа, помещенную вами в вашей легенде о Костюшке [63] .

63

В фельетоне журнала «L'Ev'enement», от 28 августа до 15 сентября 1851. После этого легенда о Костюшке взошла в особо изданный том сочинений Мишле под заглавием «Демократических легенд».

Этот ответ необходим и по другой причине; пора показать Европе, что, говоря о России, говорят не об отсутствующем, не о безответном, не о глухонемом.

Мы, оставившие Россию только для того, чтобы свободное русское слово раздалось, наконец, в Европе, – мы тут налицо и считаем долгом подать свой голос, когда человек, вооруженный огромным и заслуженным авторитетом, утверждает, что «Россия не существует, что русские не люди, что они лишены нравственного смысла».

Если вы разумеете Россию официальную, царство-фасад, византийско-немецкое правительство, то вам и книги в руки. Мы соглашаемся вперед со всем, что вы нам скажете. Не нам тут играть роль заступника. У русского правительства так много агентов в прессе, что в красноречивых апологиях его действий никогда не будет недостатка.

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