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La gu?pe rouge (Красная оса)
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Аллен Марсель

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Elle n’avait point sign'e, elle n’avait rien ajout'e.

— Mais qu’est-ce que cela signifie ? Pourquoi faut-il que nous prenions garde ? `A quoi faut-il que nous prenions garde ?

Juve lentement avanca un si`ege et s’assit en face de son ami :

— Ma foi, Fandor, tu devines bien, j’imagine, que si je t’ai fait venir, c’est pr'ecis'ement pour que tu m’aides `a r'efl'echir l`a-dessus. Cette lettre est d’H'el`ene, cela c’est incontestable, et H'el`ene nous dit de prendre garde, mais prendre garde `a quoi, `a qui ? Ah, Fandor, tu ne peux pas savoir comme cela me pr'eoccupe. Cela me fait d’autant plus peur m^eme, que Fant^omas est en prison, je ne peux donc pas comprendre l’avis extraordinaire que nous envoie sa fille.

— Pourquoi ?

— Mais triple imb'ecile, parce que plus je r'efl'echis, et plus il me semble qu’il n’y a qu’une seule chose `a quoi nous puissions prendre garde, et c’est `a l’'evasion de Fant^omas.

Juve se taisait, attendant une r'eponse de Fandor, mais Fandor `a son tour demeurait silencieux.

Le jeune homme, au comble de l’'emotion, ferma les yeux et froncant les sourcils, plissant le front, m'edita en silence.

— Juve, d'eclara enfin Fandor ayant lu et relu plus de cent fois l’intrigante lettre d’H'el`ene, cette lettre en apparence inachev'ee que la fille de Fant^omas avait 'ecrite, Juve, il est inadmissible qu’H'el`ene nous avertisse si elle sait que son p`ere m'edite de s’'evader. Une 'evasion de la Sant'e est impossible, d’abord, et puis ensuite, je suis s^ur qu’H'el`ene, et je le comprends et je l’approuve, quelque coupable que soit son p`ere, ne voudrait jamais le trahir et l’emp^echer de retrouver sa libert'e. Non, Juve, c’est d’autre chose qu’il faut nous m'efier. Il faut trouver un autre danger `a 'eviter. Voyons, mon vieil ami, il n’est pas possible que toute votre habilet'e soit en d'efaut, puisque ce n’est pas `a l’'evasion de Fant^omas qu’il faut prendre garde, c’est `a autre chose. Vous ne devinez pas `a quoi ?

Juve, `a ces mots, se levait, il avait son air r'esolu des moments de grande bataille :

— Fandor, r'epondit-il, je devine bien un peu `a quoi il faut prendre garde, mais c’est effrayant.

— `A quoi donc ?

— `A tout.

Et en disant cela le policier assenait un coup de poing furibond sur son malheureux bureau, qui n’en pouvait mais.

7 – UNE MYST'ERIEUSE AGRESSION

En rentrant du Palais, le b^atonnier passa pr'ecipitamment chez lui, rue d’Amsterdam, vers sept heures moins vingt. Mme Faramont n’'etait pas encore pr^ete, elle s’habillait dans sa chambre.

Quant `a Jacques, il 'etait encore plong'e dans l’'etude d’un dossier et rev^etu d’un vieux veston de travail, avec lequel certes, il n’aurait jamais os'e faire un pas dans la rue.

Le b^atonnier cria `a sa femme `a travers la porte :

— Je pars prendre le train de sept heures, vous et Jacques vous viendrez par le suivant, nous nous retrouverons `a huit heures et demie comme d’ordinaire, chez les Keyrolles pour d^iner. Si je vais en avance, c’est que j’ai quelque chose `a voir avec mon ami Sunds.

Le b^atonnier 'echangea son chapeau haut de forme contre un chapeau de paille, puis, confiant sa serviette bourr'ee de documents `a son fils, il prit sa canne au vestibule, et descendit d’un pas tout guilleret `a la gare Saint-Lazare.

Le train qui devait le conduire `a Ville-d’Avray 'etait d'ej`a bond'e de voyageurs, c’'etait l’heure o`u les banlieusards, travaillant `a Paris, regagnent leurs habitations `a la campagne.

Le b^atonnier finissait cependant par trouver en premi`ere classe une place disponible, et, posant son journal sur le coussin, il resta sur le trottoir, d'evisageant les retardataires qui arrivaient en courant pour ne pas manquer le d'epart.

Le b^atonnier s’'etonnait de ne pas voir Sunds. Il s’en consola cependant.

— Il y a tant de monde dans ce train, qu’il est fort possible que j’aie pass'e devant son wagon sans m’en apercevoir. Nous nous retrouverons `a Ville-d’Avray.

Le moment du d'epart devenait imminent, des employ'es aux allures affair'ees couraient le long du train.

— En voiture, en voiture !

On entendit le claquement sec des porti`eres. Le b^atonnier regagna son compartiment qui se trouvait au complet.

Au moment o`u le train s’'ebranlait, Henri Faramont se plongea dans son journal, cependant qu’il songeait une derni`ere fois :

— Sunds doit ^etre dans quelque autre voiture. Ou alors, il a pris un autre train. Ou encore, il a compl`etement oubli'e notre rendez-vous, mais cela m’'etonnerait.

Cependant, `a peine le train partait-il, qu’un homme essouffl'e, haletant, courait `a toute vitesse par derri`ere, pour s’efforcer de le rattraper, et il geignait et maugr'eait :

— Ah sapristi, pourvu que j’arrive !

Mais c’'etait en vain. Le convoi gagnait de vitesse sur le retardataire, et celui-ci voyait sans cesse s’augmenter la distance le s'eparant du dernier wagon qui disparut sous le pont de l’Europe.

Le voyageur arriv'e en retard demeura immobile et penaud sur le trottoir quelques instants, il s’'epongea le front.

— Dieu que c’est b^ete, grommela-t-il, de manquer un train.

Mais il n’y avait rien `a faire, et haussant les 'epaules, furieux contre lui-m^eme, le personnage interrogea un employ'e :

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