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La gu?pe rouge (Красная оса)
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Аллен Марсель

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Deux voix parvenaient jusqu’`a lui. Deux hommes s’entretenaient `a quelques centim`etres 'evidemment de lui, appuy'es peut-^etre contre le mur `a l’int'erieur duquel il se cachait. L’une de ces voix 'etait inconnue de Fant^omas, l’autre, c’'etait la voix de Juve.

Tr`es calme, Fant^omas pr^eta l’oreille.

— Il n’est pas possible qu’il soit loin, disait M. Malherbe.

Juve r'epondait :

— On ne peut rien affirmer avec un bandit de cette esp`ece, et le mot impossible n’existe pas pour lui. Toutefois, monsieur le directeur, je crois comme vous, d’apr`es l’enqu^ete que nous venons de faire en commun, que Fant^omas ne peut pas ^etre loin. Il a pu se cacher ici, dans la prison m^eme. Et si vraiment il y est, ah dame, il lui faudra bien de la chance pour arriver `a en sortir, 'etant donn'e les pr'ecautions prises, 'etant donn'e le nombre des policiers que j’ai amen'es, et que j’ai post'es partout.

Fant^omas n’'ecoutait plus. Le mis'erable subissait une douleur 'epouvantable.

La cachette de Fant^omas 'etait si 'etroite que le bandit pouvait tout juste s’y dissimuler. S’il avait fait le moindre bruit, Juve et Malherbe l’auraient entendu comme il les avait entendus causer, et, dans cette position critique, alors qu’il ne pouvait se mouvoir, Fant^omas sentit qu’une b^ete remuait dans l’ombre, une b^ete, un rat, un gros rat, un gigantesque rat d’'egout qui courait sur lui, poussant de petits cris aigus et qui, bient^ot, lui ayant effleur'e le pied, le mordait cruellement. Que faire ? Se d'efendre c’'etait se livrer.

Fant^omas, sto"ique, serra les dents, se laissa mordre, sentit que son sang coulait, mais demeura immobile.

De l’autre c^ot'e du mur, Juve et Malherbe continuaient leur dialogue :

— Il faut d’abord, disait le directeur de la Sant'e, mettre au courant le Garde des Sceaux. Pour moi, c’est en somme une question de responsabilit'e. Je vais passer au minist`ere de l’Int'erieur, et au minist`ere de la Justice. Est-ce que vous m’accompagnez, Juve ?

— Non. Attendez encore une heure, monsieur le directeur, je fais fouiller les caves en ce moment, je veux savoir le r'esultat de ces perquisitions.

Le directeur de la Sant'e s’'eloigna en compagnie de Juve. Le bandit qui 'etait livide, tortur'e par les morsures du rat, et qui avait eu la force d’^ame de ne point bouger, respira profond'ement. Il se baissa alors et, au risque d’^etre plus cruellement mordu encore, ses doigts fouill`erent dans l’ombre. Il attrapa le rat, ses doigts se referm`erent sur lui. La b^ete eut beau se d'ebattre, il l’'etrangla lentement, impitoyablement, ne jetant le corps de l’animal au loin, qu’apr`es s’^etre assur'e qu’il 'etait sans vie.

« J’ai eu peur, se disait Fant^omas. D'ecid'ement on ne songe pas `a tout, cette maudite b^ete a failli faire ce que ne sauraient faire Juve et tous ses policiers. »

D’un regard, Fant^omas s’assura d’abord que les macons avaient rebouch'e la br`eche par laquelle il s’'etait introduit dans le mur creux. Il ne pouvait voir cette br`eche de l’endroit o`u il se trouvait, mais il e^ut `a coup s^ur d'ecouvert, si elle 'etait demeur'ee ouverte, une clart'e, un rayon de lumi`ere. Or, l’obscurit'e 'etait absolue. « C’est le moment d’agir », r'ep'eta le monstre. Et `a cet instant, changeant lentement de position, il sembla se pr'eparer `a un effort puissant. Fant^omas, en effet, s’arc-boutait du dos et des bras aux deux murailles qui limitaient sa cachette. Il prenait un point d’appui sur ses genoux aussi, alors il banda ses muscles, un cri s’'echappa de ses l`evres :

— Hardi, c’est pour ^etre libre !

En face de lui, la muraille s’'ecroula, Fant^omas venait de d'efoncer le mur, il roula sur le sol. O`u 'etait-il ?

Rapidement, il s’orienta, puis 'eclata de rire :

— D'ecid'ement, j’ai parfaitement combin'e mon affaire, je suis bien dans la remise.

Fant^omas 'etait, en effet, dans une remise o`u se trouvait une somptueuse voiture automobile, une limousine salon, appartenant `a M. Malherbe. Le mur qui fermait la cour des pr'eaux d’un c^ot'e, fermait de l’autre, `a l’une de ses extr'emit'es, le fond de cette remise.

Fant^omas eut un ricanement satisfait en se relevant.

— En un autre endroit, murmurait-il, j’aurais 'evidemment perdu mon temps `a essayer d’enfoncer la muraille partout o`u elle est faite de briques et de moellons. Il n’y a qu’ici qu’elle est continu'ee par de simples carreaux de pl^atre. Les architectes du gouvernement ont voulu faire des 'economies. Je leur dois des actions de gr^ace.

Il rit encore, 'etendit les bras, en homme que l’immobilit'e a terriblement fatigu'e, puis banda avec son mouchoir la plaie de son pied, qui saignait sur le sol.

— Inutile de laisser des traces derri`ere moi.

Debout, d'esormais, Fant^omas 'ecouta. Il collait son oreille au mur qu’il venait de d'efoncer.

— De ce c^ot'e, murmurait-il, je n’ai 'evidemment rien `a tenter. Il y aurait l`a cinquante argousins pr^ets `a m’empoigner. Voyons par ici.

'Evitant de faire du bruit, marchant avec une pr'ecaution extr^eme, Fant^omas traversa la remise. Il colla son oeil `a la serrure, regarda :

— Parfaitement, murmura le bandit, c’est bien ce que j’avais pr'evu. Cette remise donne sur la petite cour qui se trouve elle-m^eme derri`ere les b^atiments administratifs, b^atiments devant lesquels est la cour d’honneur puis, enfin, les premiers b^atiments de la prison, la porte coch`ere, la rue, la libert'e.

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