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La gu?pe rouge (Красная оса)
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Аллен Марсель

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Et sur cette r'eflexion philosophique, Bouzille qui s’'etait relev'e, huma l’air autour de lui :

— Je crois, fit-il, que ca sent le cidre par ici ! Doit y avoir un bistro pas bien loin.

Et il ajouta moiti'e riant, moiti'e geignant :

— Allons, mon vieux Bouzille, prends-toi par la main, et am`ene-toi jusqu’au comptoir, histoire de te consoler en lichant un demi-setier.

***

Fandor arrivait rue Ravignan, juste au moment o`u il voyait le couple qu’il avait suivi, puis perdu de vue par la faute de Bouzille, s’introduire dans une maison de modeste apparence. Le journaliste n’h'esita pas, il s’'elanca dans le couloir obscur et monta les 'etages derri`ere ceux qu’il poursuivait.

Il entendit leurs pas dans l’obscurit'e, il les suivit sans se pr'eoccuper de savoir ce qui allait lui advenir.

Ceux qui le pr'ec'edaient se sentaient surveill'es 'evidemment, car ils pressaient l’allure, et ils parvinrent ainsi au quatri`eme en trombe.

Une porte s’ouvrit et elle allait se refermer au nez de Fandor, mais celui-ci s’interposa et p'en'etra dans la pi`ece.

Elle 'etait 'eclair'ee par une petite lampe. Deux cris retentirent :

— Fandor !

— H'el`ene !

Le journaliste 'etait en face de la fille de Fant^omas.

— Je ne m’'etais pas tromp'e, soupira-t-il.

Cependant Fandor regardait autour d’eux et constatait que la jeune fille 'etait seule, seule avec lui dans cette pi`ece o`u ils se trouvaient tous deux d'esormais.

Fandor s’'etait-il donc tromp'e, puisqu’il croyait avoir vu quelqu’un entrer avec H'el`ene dans la maison ? Ou alors ce troisi`eme personnage 'etait-il cach'e quelque part ? 'Etait-il rest'e dans le couloir ?

La pi`ece o`u se trouvaient les deux jeunes gens comportait, comme issues, d’abord la porte par laquelle ils 'etaient entr'es, puis une fen^etre donnant sur la rue, et enfin une autre porte communiquant sans doute avec la seconde pi`ece de l’appartement.

Cette porte 'etait ferm'ee. Fandor ne pouvait s’en approcher, H'el`ene s’'etait interpos'ee. Le journaliste cependant 'etait 'emu.

Instinctivement, il avait pris les mains d’H'el`ene dans les siennes et la jeune fille fort 'emue 'egalement, s’abandonnait `a l’'etreinte de celui qu’elle aimait.

— Que me voulez-vous, Fandor ? Pourquoi m’avez-vous suivie ?

`A son tour, le journaliste la questionna :

— Pourquoi me fuir H'el`ene ? Pourquoi vous cacher ? Vous savez bien que, depuis plusieurs jours, j’ignore ce que vous ^etes devenue, je passe par les angoisses les plus terribles, je souffre du fond de mon coeur.

Une commis'eration r'eelle se peignit sur le visage d’H'el`ene qui, 'etouffant un soupir, r'epondit :

— Pauvre, pauvre Fandor.

Mais se roidissant contre l’'emotion, elle ajouta :

— Je me cache de vous, fit-elle, parce que… parce que…

— Ah, cria Fandor douloureusement, parce que peut-^etre vous ne m’aimez plus.

— Je vous aime toujours Fandor, plus que jamais, peut-^etre, croyez-le, mais l’amour est malgr'e tout impossible entre nous.

— De gr^ace, expliquez-vous.

— Soit, puisque vous le voulez ! d'eclara H'el`ene. En deux mots je vais vous le dire. Pardonnez-moi si je suis brutale, mais je le dois. Je ne suis pas libre, Fandor, et je ne pourrai jamais l’^etre. Il m’est impossible de penser `a vous, jamais, tant que mon p`ere sera Fant^omas.

— Tant que votre p`ere sera Fant^omas ? r'ep'eta Fandor. H'elas, que signifient vos propos, H'el`ene ? Votre p`ere sera toujours Fant^omas.

— Alors, affirma 'energiquement la jeune fille, nous ne serons jamais l’un `a l’autre.

— Au nom du ciel, H'el`ene, s’'ecria Fandor, dites-moi ce qui vous dicte cette attitude, ce qui vous inspire une telle conduite ?

Lentement la jeune fille d'eclara :

— Je dois prot'eger mon p`ere, et mon devoir est de tout faire pour 'eviter qu’il ne lui arrive du mal. Je n’ai pas `a le juger et je sais simplement qu’il est malheureux, qu’il souffre, seul au monde. Sa fille d'esormais peut lui apporter quelques adoucissements, quelques consolations. C’est mon devoir que je remplis. Quoi qu’il m’en co^ute, je le remplirai jusqu’au bout.

Cependant qu’H'el`ene prononcait ces paroles qui plongeaient Fandor dans le plus sombre d'esespoir, un l'eger bruit s’'etait fait entendre semblant provenir de la pi`ece `a c^ot'e.

Le journaliste, malgr'e son 'emotion, allait bondir dans la direction de cette porte ferm'ee. Mais H'el`ene devina son intention, elle 'ecarta les bras :

— Vous ne passerez pas, fit-elle.

— Oh, je comprends maintenant, je suis s^ur qu’il est l`a. C’est votre p`ere qui est entr'e avec vous, ici, dans cette demeure, c’est Fant^omas que vous cachez, H'el`ene. H'el`ene, laissez-moi ! Nous avons, lui et moi, un compte `a r'egler ensemble.

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