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L'?vad?e de Saint-Lazare (Побег из Сен-Лазар)
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Аллен Марсель

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— Ici ? tu 'etais ici, Riquet ? cria Blanche. Mais o`u que c’est, ici ?

— Dame ! Je me le demande, ripostait Riquet, c’est pas dans mon coffre que j’ai pu voir le chemin.

— Mais quand tu es sorti de la voiture ?

— Quand je suis sorti de la voiture, j’ai vu que j’'etais dans une grande propri'et'e, seulement comme je n’'etais pas certain que le propri'etaire soit de mes amis, j’ai pr'ef'er'e pas insister. Au lieu de monter l’escalier d’honneur, je me suis faufil'e le long des b^atiments. Je vois une petite porte. C’est peut-^etre par l`a qu’on s’en va ? J’ouvre la porte, il y avait l`a un escalier, je le descends. Boum, je tombe dans les caves, ah, zut alors, qu’est-ce qu’elles sont grandes, les caves. Riquet, que je me dis, tu vas te perdre l`a dedans, et ca sera le diable pour te sortir, enfin n’importe comment, j’avance toujours. C’est plus fort qu’une histoire des Mille et Une nuits ce qui m’arrive. Figurez-vous mesdames, qu’au beau milieu de ma promenade, je rencontre un type qui a un levier dans les mains, une lanterne pr`es de lui, et qui creuse dans le sol. Naturellement, je mets ma casquette `a la main, je m’appr^ete `a lui demander le chemin. Ah, ouitche, d`es qu’il me voit, c’t’imb'ecile l`a, il se met `a hurler comme une baleine, qu’il y a des fant^omes et qu’il faut pas que je l’'etrangle, et patati et patata. C’est le moment que vous ^etes arriv'ee, Mam’zelle H'el`ene, vous savez le reste.

H'elas, ce que Blanche et H'el`ene savaient, n’'etait pas de nature `a les rassurer. L’invraisemblable aventure de Riquet, cach'e dans l’automobile de Juve, tombant `a l’improviste, sans ^etre vu de personne dans le ch^ateau myst'erieux, ancien couvent, n’'etait pas faite pour les rassurer.

Riquet, sa confession termin'ee, son histoire racont'ee s’assit tranquillement et tranquillement encore, tira de sa poche, un bout de m'egot, qu’il alluma avec un sourire b'eat :

— Et puis, c’est pas tout ca, d'eclara-t-il, ayant, `a son tour, questionn'e les deux femmes, et appris comment elles se trouvaient dans le ch^ateau. Je ne dis pas, que ce n’est pas gentil ici, mais j’aimerais autant me trouver sur le pav'e de Pantruche. Faudrait voir `a s’en aller, hein ? Qu’est-ce que vous en pensez ?

H'el`ene et Blanche 'etaient bien de l’avis du gavroche. S’en aller. Quitter la prison o`u elles pensaient mourir de peur et d’ennui. Ah, certes, H'el`ene et Blanche eussent fait des prodiges pour y r'eussir, mais h'elas, elles ne trouvaient gu`ere le moyen pratique leur permettant de franchir ces hautes murailles, pour se d'elivrer de la surveillance du Bedeau et pour fuir.

— Mon pauvre Riquet, dit Blanche, j’ai bien peur que tu ne te sois fait prendre `a un terrible pi`ege. Tu as toi, toute confiance en Juve, mais pourtant tu conviendras que sa conduite est 'etrange. Et puis surtout…

Mais Riquet l’avait interrompue :

— Oh l`a l`a, c’est pas la peine de me chanter les v^epres, moi je suis pas comme le monsieur qui disais : j’y suis, j’y reste. J’suis venu c’est possible, mais ce qu’il y a de certain, c’est que je veux m’en aller. D’abord, il y a pas `a dire, il faut que j’me d'ebine, j’vas du reste aller pr'evenir un de mes bons copains, un journaliste nomm'e J'er^ome Fandor et `a nous deux s^urement qu’on vous tirera de cette cage-l`a.

— Ah, oui, hurla H'el`ene, sauvez-nous, sauvez-nous. Allez pr'evenir J'er^ome Fandor.

Riquet ne demandait pas mieux. Il commencait `a trouver 'etrange la conduite de Juve. Enfermer ainsi ces deux femmes… Subitement, comme malgr'e lui, il 'eprouvait le besoin de confier `a quelqu’un ses appr'ehensions. Seulement le gamin ne voulait pas trahir Juve. Il n’'etait qu’un seul ^etre `a qui, sans trop indisposer contre lui le policier, il pouvait parler : J'er^ome Fandor. Riquet, cependant calma H'el`ene. Protecteur il lui r'epondit :

— Vous bilez donc pas, d’abord ca me coupe mes moyens. Je peux pas voir des femmes se faire de la bile. Bien s^ur que je vais y aller le trouver m’sieu Fandor. M^eme voil`a ce qu’on va faire : De toute facon, vous m’attendrez ici, qu’il arrive n’importe quoi. C’est rapport au sal'e, ce que je vous dis, affirmait-il, ici, vous ne devez pas vous amuser beaucoup, mais apr`es tout, vous ne semblez pas courir de danger imm'ediat. Tandis qu’en voulant vous esbigner, vous pourriez vous faire casser la margoulette. Bon. Quant `a moi, je m’en vais tranquillement redescendre dans les caves. Puisque vous avez cherch'e partout madame Blanche, et vous mam’zelle H'el`ene, le moyen de vous en aller, en passant par le parc, et que vous n’avez rien trouv'e, c’est probablement que le chemin est d’un autre c^ot'e. J’ai comme une id'ee que, par les sous-sols, il doit y avoir une communication avec l’ext'erieur. Bien du plaisir. L`a-dessus je vous quitte. Je vous fait la r'ev'erence, j’m’en vais. J’en ai soup'e de l’endroit. Je ne suis pas gros, c’est bien le diable si je ne trouve pas moyen de sortir. Et maintenant v’l`a trois heures qui s’aboulent faut que j’me tire des pattes, pendant qu’y fait encore nuit.

***

Ayant retrouv'e le chemin des caves sans trop de peine, Riquet, quelques instants apr`es, s’orientait donc dans les sous-sols du ch^ateau. Il poss'edait pour s’'eclairer, un vague bout de bougie, et une bo^ite d’allumettes.

Il devait visiter d’immenses sous-sols, suintants d’humidit'e, remplis d’objets `a l’abandon, o`u, sans doute, il y avait de nombreux pi`eges, de nombreuses fosses `a 'eviter, o`u toujours il pouvait craindre la surprise d’un gardien lui tombant dessus `a l’improviste.

Riquet, le plus tranquillement du monde, sifflotant un refrain populaire, fouillait partout, perquisitionnait avec ardeur, se souciait aussi peu que possible des dangers qu’il courait, semblait n’^etre pr'eoccup'e que de trouver le moyen de quitter la maison inconnue :

— Bon Dieu, que je sorte seulement, se r'ep'etait-il de temps `a autre, et apr`es, on verra `a se reposer. Je suis toujours `a trois heures de Paris, en automobile, c’est vrai. Ca doit bien repr'esenter quinze ou dix-huit heures de marche `a pied. Je trouverai peut-^etre l’occasion de br^uler le dur.

Or, tandis que Riquet d'ecouvrait dans un coin de la cave une sorte de petit escalier, tortueux et noir, qui s’enfoncait sous le sol, tandis qu’il commencait `a en descendre les degr'es, en se demandant si, par hasard, il n’avait pas la bonne fortune d’avoir d'ecouvert un souterrain, le gosse pr^eta l’oreille.

— C’est rigolo, se disait-il, j’entends comme un bruit d’eau. Est-ce que, par hasard, il y aurait une rivi`ere qui passerait sous cette esp`ece de ch^ateau-couvent ?

Riquet, dont la bougie 'etait totalement us'ee et qui venait de perdre ses allumettes en faisant une chute, continua `a descendre. Brusquement, il eut la sensation que l’escalier plongeait, en effet, dans une nappe d’eau. L’air qu’il respirait 'etait plus humide, le froid des caves se faisait plus p'en'etrant.

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