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L'?vad?e de Saint-Lazare (Побег из Сен-Лазар)
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Аллен Марсель

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— Non, Monsieur, fit-il, il ne faut pas d’un rendez-vous priv'e, d’une entente pr'ealable. D’ailleurs, nous avons promis `a Juve, du moins mon fr`ere et ma m`ere ont promis `a Juve de garder sur ces incidents le plus grand secret. Juve trouverait moyen de nous duper encore et c’est moi qui aurais l’air d’un imposteur. 'Ecoutez, Monsieur, il n’y a qu’un moyen de proc'eder lorsqu’on a affaire `a des gens aussi redoutables et aussi habiles, c’est de les prendre sur le fait, la main dans le sac. Rendez-moi un service, un grand service ? sauvez-nous.

— Qu’entendez-vous par l`a ? fit M. Havard…

— J’entends, pr'ecisa Robert Granjeard d’abord, que vous ne souffliez mot de cet entretien `a personne et qu’ensuite vous alliez demain soir au rendez-vous que nous a assign'e Juve, le ma^itre chanteur, nous aurons le million qu’il a demand'e, ce million, nous le lui remettrons et alors, `a ce moment, j’esp`ere que vous serez convaincu. Nous devons nous r'eunir demain soir `a huit heures au restaurant de L’'Epervier, 32, rue Froidevaux.

« `A ce moment, monsieur, j’esp`ere que nous mettrons la main au collet du ma^itre chanteur.

Le chef de la S^uret'e avait compris 'evidemment que c’'etait un imposteur qui s’'etait donn'e aux Granjeard comme 'etant Juve. Mais quel 'etait cet imposteur ? c’est ce qu’il s’agissait d’'elucider.

Une heure apr`es, Robert Granjeard avait regagn'e Saint-Denis :

— D’o`u viens-tu ? lui demanda sa m`ere.

Le jeune homme ne savait pas mentir, au surplus, l’acte qu’il venait de commettre 'etait pour lui un soulagement. Il 'eprouva une extr^eme satisfaction `a raconter :

— Je viens, dit-il, d’avoir le courage de faire ce qui devrait ^etre d'ej`a fait depuis quelques jours. J’ai 'et'e `a la Pr'efecture de police, j’ai vu M. Havard, directeur de la S^uret'e et je lui ai d'enonc'e son inspecteur Juve comme 'etant un inf^ame ma^itre chanteur. J’ai la conviction maintenant que, demain soir, ce policier sera arr^et'e. Voil`a ce que j’ai fait.

— Tu as fait cela ? s’'ecri`erent ensemble Mme Granjeard et son fils Paul.

— Mais, murmura-t-il, je n’ai rien fait qui doit vous para^itre si extraordinaire. Ne vous ^etes-vous donc pas rendu compte que nous avions affaire `a un bandit ? Ne valait-il pas mieux le d'emasquer que de c'eder `a ses r'epugnantes suggestions, que d’accepter les louches compromissions qu’il nous propose ?

— Oui, poursuivait Paul, devenu livide, c’'etait pour nous 'eviter d’avoir maille `a partir avec la justice.

— H'e qu’importe ! s’'ecria Robert Granjeard, nous pouvons aller le front haut devant le juge, puisque nous sommes innocents.

'Enerv'e, vex'e de la restriction 'etrange qui lui avait 'et'e faite par ses parents, Robert Granjeard les quittait brusquement ; il ne comprenait pas leur attitude. C’est qu’en effet, Robert Granjeard ignorait deux choses d’une importance extr^eme : le jeune homme ne savait pas, que sa m`ere d’une part, son fr`ere de l’autre, avaient d'ej`a c'ed'e aux exigences du ma^itre chanteur, qu’ils n’avaient obtenu leur lib'eration qu’`a prix d’argent, et qu’aussi gr^ace `a la subtilit'e de Fant^omas, se faisant passer pour Juve, le fils 'etait s^ur de la culpabilit'e de sa m`ere, et la m`ere avait la conviction que l’un de ses fils 'etait l’assassin du troisi`eme.

26 – UN BRACONNIER

Debout dans le m'etropolitain, 'ecras'e entre une grosse femme qui portait un volumineux panier rempli de fromages, et une maigre midinette dont les 'epingles `a chapeau menacaient `a chaque secousses de l’'eborgner, J'er^ome Fandor, r'esign'e `a une position intenable, voulant 'eviter `a la fois les pointes ac'er'ees de la demoiselle et les camemberts de la dame, se r'ep'etait pour la vingti`eme fois, en maugr'eant fort, les termes de la lettre, de l’'enigmatique lettre recue le matin m^eme :

Monsieur, lui avait 'ecrit un correspondant, dont la signature 'etait illisible, je vous prie de venir me voir d’urgence aujourd’hui, en tout cas, cet apr`es-midi au plus tard, chez moi, au cinqui`eme `a gauche, rue Tardieu, n° 3 ter. J’aurai `a vous entretenir des affaires polici`eres qui vous pr'eoccupent en ce moment.

Qui avait 'ecrit cela ? J'er^ome Fandor n’en avait pas la moindre id'ee ou plut^ot n’en avait pas la moindre certitude.

L’ignorance du personnage qu’il allait visiter contribuait fort `a rendre grognon et maussade l’excellent journaliste.

Suivant sa propre expression, il trouvait que l’invitation recue 'etait un peu « s'ev`ere », un peu « forte de caf'e ».

— Ah ca ! murmurait-il de temps `a autre, est-ce qu’on me prend pour un king charles, un 'epagneul ou un fox-terrier ?… On me siffle, eh ! m’sieu Fandor, par ici ! et il faut que j’accoure, zut ! il manque de tact l’individu qui veut me parler. D’abord, il aurait bien pu se nommer !

J'er^ome Fandor, au recu de la lettre, le matin m^eme avait commenc'e par froncer les sourcils, se demandant s’il devait se rendre `a l’invitation, ou si, au contraire, il n’'etait pas pr'ef'erable de la n'egliger.

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