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L'Arrestation de Fant?mas (Арест Фантомаса)
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Аллен Марсель

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— Vous, et comment cela ?

Le chemineau Victor `a son tour s’'etait lev'e.

— Vous permettez ? demanda-t-il.

Et, sans attendre la r'eponse, il prit sur la table du colonel Mastillard un t'el'egramme, qu’il lut `a haute voix :

Par ordonnance et sur r'equisition de M. Noyot, juge d’instruction `a Brest mandement est fait au colonel Mastillard d’envoyer deux hommes de sa brigade sur la route nationale n° 320, avec mission d’arr^eter deux trimardeurs de mauvaise mine qui ne sont autres que le policier Juve et le journaliste J'er^ome Fandor, tous deux charg'es de missions du Gouvernement, tous deux astreints `a se dissimuler, tous deux devant passer pour trimardeurs, ^etre arr^et'es comme tels ce jour m^eme et rel^ach'es demain matin, apr`es en avoir conf'er'e avec le colonel Mastillard.

Ce texte lu, le jeune chemineau 'eclata de rire :

— Savez-vous Juve, que ce t'el'egramme 'etait simplement incompr'ehensible ? dit-il apr`es avoir ri.

Et Juve approuva :

— Tout `a fait incompr'ehensible. Tu as raison.

Juve n’en dit pas plus, mais le colonel Mastillard, satisfait de la remarque, surench'erit :

— Si incompr'ehensible, messieurs, avouait-il, que je n’y ai rien compris du tout. Pouvez-vous me fournir quelques explications ?

— En deux mots, expliqua le policier, voici ce qui s’est pass'e : nous sommes, mon ami et moi, oblig'es par une mission d’'Etat, dont il ne nous est pas permis, mon colonel, de vous r'ev'eler la nature, `a voyager par la route jusqu’`a Paris. Que faire pour ne pas ^etre attaqu'es en route ? Que faire, surtout pour nous procurer, la nuit, chaque nuit, un g^ite o`u nous soyons compl`etement `a l’abri ? Mon colonel, nous avons tout bonnement eu cette id'ee : nous d'eguiser en trimardeurs, vous faire envoyer par le Parquet de Brest une d'ep^eche vous signalant qu’il 'etait urgent de nous arr^eter, nous faire arr^eter, donc, nous faire jeter par vous en prison et, de la sorte, voyager le jour sous la garde de deux de vos hommes, puis dormir, la nuit, dans votre chambre de force.

C’est une ruse, mon colonel, rien d’autre.

***

— Entends-tu, Fandor ?

— Quoi ? Non, rien du tout.

— Il m’a sembl'e qu’un cri…

— Vous avez r^ev'e, Juve.

— Non, 'ecoute.

— Eh, j’'ecoute bien. Mais je n’entends rien, je vous assure.

— Pourtant.

— Je vous dis que vous avez le cauchemar.

Fandor venait d’^etre r'eveill'e par Juve, qui tranquillement l’avait tir'e par l’oreille, ce qui 'etait sa facon habituelle, la nuit, d’attirer l’attention de son ami.

Ils se trouvaient, en ce moment, tous deux dans la « chambre de force » o`u, suivant leur d'esir, on les avait incarc'er'es, sans d’ailleurs fournir aux gendarmes 'etonn'es la moindre explication.

Une obscurit'e d’encre les entourait de toutes parts, l’obscurit'e imp'en'etrable des locaux herm'etiquement clos.

— Bah, cela n’avance `a rien de se faire du mauvais sang.

— D’accord, Fandor, mais tout le monde n’a pas ton heureux caract`ere.

Le journaliste s’'etait endormi tout de suite. Il avait ronfl'e. Juve, plusieurs fois, l’avait tir'e de son sommeil pour le lui reprocher.

Et puis les heures avaient pass'e.

Juve, `a son tour, s’'etait laiss'e aller `a une profonde somnolence, il avait compl`etement perdu la notion des choses, oubli'e sa mission, oubli'e m^eme qu’il 'etait arr^et'e, emprisonn'e en compagnie de Fandor, lorsque, soudain, `a pr`es de deux heures du matin, l’excellent policier avait sursaut'e, croyant entendre une sorte de plainte, de g'emissement provenant de la pi`ece voisine, de la pi`ece contigu"e `a la « chambre de force », o`u, sur sa demande, le colonel Mastillard devait faire veiller un gendarme sous le fallacieux pr'etexte de les surveiller, Fandor et lui.

D'ej`a d’ailleurs, le journaliste 'etait retomb'e au sommeil. N’entendant plus rien, Juve allait en faire autant, quand d'echirante, sinistre, une plainte s’'eleva de nouveau :

— Au secours, `a moi, `a l’aide, `a l’assassin.

En un instant, Juve fut debout.

Le policier se pr'ecipita sur la porte de sa cellule, y cogna `a grands coups de poing.

Mieux inspir'e, derri`ere lui, Fandor avait bondi :

— Reculez-vous, Juve, reculez-vous.

Et, sans laisser le temps au policier de comprendre ses intentions, Fandor empoigna Juve `a bras le corps, l’'ecarta de la porte, dont, il fit sauter la serrure `a coups de revolver :

— Un coup d’'epaule, Juve et nous passons.

En un clin d’oeil, la porte de la chambre de force, en effet, tombait, arrach'ee de ses gonds.

Mais, au moment m^eme o`u Juve et Fandor s’'echappaient ainsi de leur prison pour courir dans la direction o`u ils venaient d’entendre appeler au secours, on venait `a la rescousse.

Emport'es par leur 'elan, tr'ebuchant, les deux hommes venaient, en effet, de buter dans une troupe de gendarmes `a demi 'eveill'es, qui descendaient des 'etages de la gendarmerie portant des falots et plus grotesquement arm'es les uns que les autres, qui, d’un pistolet, qui, m^eme d’un simple balai.

Dans la petite pi`ece qui attenait `a la chambre de force, ce fut, alors une sombre m^el'ee.

— Au secours, `a l’aide, par ici.

— Mais o`u diable est Pancrace ?

Un vrai tohu-bohu.

Par bonheur, l’arriv'ee du colonel Mastillard suffit `a r'etablir l’ordre.

— Taisez-vous donc, nom d’un chien, hurla le chef, que se passe-t-il donc ?

C’'etait la voix de Juve qui r'epondit :

— Mon colonel, criait Juve, c’est 'epouvantable. Votre malheureux gendarme vient d’^etre assassin'e.

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