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Charles Perrault. Peau-d'Ane
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Клесова Светлана

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7. Intitulez ce passage et faites le devoir !

L’infante embrassa mille fois sa marraine, la pria de ne pas l’abandonner, s’affubla de cette vilaine peau, apr`es s’^etre barbouill'ee de suie de chemin'ee, et sortit de ce riche palais sans ^etre reconnue de personne. L’absence de l’infante causa une grande rumeur. Le roi, au d'esespoir, qui avait fait pr'eparer une f^ete magnifique, 'etait inconsolable. Il fit partir plus de cent gendarmes et plus de mille mousquetaires pour aller `a la qu^ete de sa fille ; mais la f'ee, qui la prot'egeait, la rendait invisible aux plus habiles recherches : ainsi il fallut bien s’en consoler.

Pendant ce temps l’infante cheminait. Elle alla bien loin, bien loin, encore plus loin, et cherchait partout une place ; mais quoique par charit'e on lui donn^at `a manger, on la trouvait si crasseuse que personne n’en voulait. Cependant elle entra dans une belle ville, `a la porte de laquelle 'etait une m'etairie, dont la fermi`ere avait besoin d’une souillon pour laver les torchons, nettoyer les dindons et l’auge des cochons. Cette femme, voyant cette voyageuse si malpropre, lui proposa d’entrer chez elle ; ce que l’infante accepta de grand coeur, tant elle 'etait lasse d’avoir tant march'e. On la mit dans un coin recul'e de la cuisine, o`u elle fut, les premiers jours, en butte aux plaisanteries grossi`eres de la valetaille, tant sa peau d’^ane la rendait sale et d'ego^utante. Enfin on s’y accoutuma ; d’ailleurs elle 'etait si soigneuse de remplir ses devoirs que la fermi`ere la prit sous sa protection. Elle conduisait les moutons, les faisait parquer au temps o`u il le fallait ; elle menait les dindons pa^itre avec une telle intelligence, qu’il semblait qu’elle n’e^ut jamais fait autre chose : aussi tout fructifiait sous ses belles mains.

8. Lisez ce passage et imaginez-vous `a la place de la princesse ! Est-ce qu’il y a la diff'erence entre vous et l’infante ? Faites le devoir !

Un jour qu’assise pr`es d’une claire fontaine, o`u elle d'eplorait souvent sa triste condition, elle s’avisa de s’y mirer, l’effroyable peau d’^ane, qui faisait sa coiffure et son habillement, l’'epouvanta. Honteuse de cet ajustement, elle se d'ecrassa le visage et les mains, qui devinrent plus blanches que l’ivoire, et son beau teint reprit sa fra^icheur naturelle. La joie de se trouver si belle lui donna envie de s’y baigner, ce qu’elle ex'ecuta ; mais il lui fallut remettre son indigne peau pour retourner `a la m'etairie. Heureusement le lendemain 'etait un jour de f^ete ; ainsi elle eut le loisir de tirer sa cassette, d’arranger sa toilette, de poudrer ses beaux cheveux, et de mettre sa belle robe couleur du temps. Sa chambre 'etait si petite, que la queue de cette belle robe ne pouvait pas s’'etendre. La belle princesse se mira et s’admira elle-m^eme avec raison, si bien qu’elle r'esolut, pour se d'esennuyer, de mettre tour `a tour ses belles robes, les f^etes et les dimanches ; ce qu’elle ex'ecuta ponctuellement. Elle m^elait des fleurs et des diamants dans ses beaux cheveux, avec un art admirable ; et souvent elle soupirait de n’avoir pour t'emoins de sa beaut'e que ses moutons et ses dindons, qui l’aimaient autant avec son horrible peau d’^ane, dont on lui avait donn'e le nom dans cette ferme.

Un jour de f^ete, que Peau-d’^Ane avait mis la robe couleur du soleil, le fils du roi, `a qui cette ferme appartenait, vint y descendre pour se reposer, en revenant de la chasse. Ce prince 'etait jeune, beau et admirablement bien fait, l’amour de son p`ere et de la reine sa m`ere, ador'e des peuples. On offrit `a ce jeune prince une collation champ^etre, qu’il accepta ; puis il se mit `a parcourir les basses-cours et tous leurs recoins. En courant ainsi de lieu en lieu, il entra dans une sombre all'ee, au bout de laquelle il vit une porte ferm'ee. La curiosit'e lui fit mettre l’oeil `a la serrure ; mais que devint-il, en apercevant la princesse si belle et si richement v^etue, qu’`a son air noble et modeste il la prit pour une divinit'e ! L’imp'etuosit'e du sentiment qu’il 'eprouva dans ce moment l’aurait port'e `a enfoncer la porte, sans le respect que lui inspira cette ravissante personne.

9. D’apr`es ce passage l’amour c’est… . Faites le devoir !

Il sortit avec peine de cette all'ee sombre et obscure, mais ce fut pour s’informer qui 'etait la personne qui demeurait dans cette petite chambre. On lui r'epondit que c’'etait une souillon, qu’on nommait Peau-d’^Ane, `a cause de la peau dont elle s’habillait ; et qu’elle 'etait si sale et si crasseuse, que personne ne la regardait, ni ne lui parlait ; et qu’on ne l’avait prise que par piti'e, pour garder les moutons et les dindons.

Le prince, peu satisfait de cet 'eclaircissement, vit bien que ces gens grossiers n’en savaient pas davantage, et qu’il 'etait inutile de les questionner. Il revint au palais du roi son p`ere, plus amoureux qu’on ne peut dire, ayant continuellement devant les yeux la belle image de cette divinit'e qu’il avait vue par le trou de la serrure. Il se repentit de n’avoir pas heurt'e `a la porte, et se promit bien de n’y pas manquer une autre fois. Mais l’agitation de son sang, caus'ee par l’ardeur de son amour, lui donna, dans la m^eme nuit, une fi`evre si terrible, que bient^ot il fut r'eduit `a l’extr'emit'e. La reine sa m`ere, qui n’avait que lui d’enfant, se d'esesp'erait de ce que tous les rem`edes 'etaient inutiles. Elle promettait en vain les plus grandes r'ecompenses aux m'edecins ; ils y employaient tout leur art, mais rien ne gu'erissait le prince.

Enfin ils devin`erent qu’un mortel chagrin causait tout ce ravage ; ils en avertirent la reine, qui, toute pleine de tendresse pour son fils, vint le conjurer de dire la cause de son mal ; et que, quand il s’agirait de lui c'eder la couronne, le roi son p`ere descendrait de son tr^one sans regret, pour l’y faire monter ; que s’il d'esirait quelque princesse, quand m^eme on serait en guerre avec le roi son p`ere, et qu’on e^ut de justes sujets pour s’en plaindre, on sacrifierait tout pour obtenir ce qu’il d'esirait ; mais qu’elle le conjurait de ne pas se laisser mourir, puisque de sa vie d'ependait la leur.

10. Intitulez ce fragment et faites le devoir !

La reine n’acheva pas ce touchant discours sans mouiller le visage du prince d’un torrent de larmes.

« Madame, lui dit enfin le prince avec une voix tr`es faible, je ne suis pas assez d'enatur'e pour d'esirer la couronne de mon p`ere ; plaise au ciel qu’il vive de longues ann'ees, et qu’il veuille bien que je sois longtemps le plus fid`ele et le plus respectueux de ses sujets ! Quant aux princesses que vous m’offrez, je n’ai point encore pens'e `a me marier ; et vous pensez bien que, soumis comme je le suis `a vos volont'es, je vous ob'eirai toujours, quoi qu’il m’en co^ute. – Ah ! mon fils, reprit la reine, rien ne me co^utera pour te sauver la vie ; mais, mon cher fils, sauve la mienne et celle du roi ton p`ere, en me d'eclarant ce que tu d'esires, et sois bien assur'e qu’il te sera accord'e. – Eh bien ! madame, dit-il, puisqu’il faut vous d'eclarer ma pens'ee, je vais vous ob'eir ; je me ferais un crime de mettre en danger deux ^etres qui me sont si chers. Oui, ma m`ere, je d'esire que Peau-d’^Ane me fasse un g^ateau, et que, d`es qu’il sera fait, on me l’apporte. » La reine, 'etonn'ee de ce nom bizarre, demanda qui 'etait cette Peau-d’^Ane. « C’est, madame, reprit un de ses officiers qui par hasard avait vu cette fille, c’est la plus vilaine b^ete apr`es le loup ; une peau noire, une crasseuse, qui loge dans votre m'etairie et qui garde vos dindons. – N’importe, dit la reine : mon fils, au retour de la chasse, a peut-^etre mang'e de sa p^atisserie ; c’est une fantaisie de malade ; en un mot, je veux que Peau-d’^Ane (puisque Peau-d’^Ane il y a) lui fasse promptement un g^ateau. »

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