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Art. 11. L’administration supr^eme astreint `a des travaux forc'es les individus dont l’incivisme, l’oisivet'e, le luxe et les d'er`eglements donnent `a la soci'et'e des exemples pernicieux. Leurs biens sont acquis `a la communaut'e nationale.
Art. 14. Les magistrats… veillent `a la propagation et am'elioration des animaux propres `a la nourriture, `a l’habillement, au transport et au soulagement des travaux des hommes.
Dans le d'ecret de la distribution et de l’usage des biens de la communaut'e:
Art. 1. Nul membre de la communaut'e ne peut jouir que de ce que la loi lui donne par la tradition r'eelle du magistrat.
Art. 2. La communaut'e nationale assure `a chacun de ses membres:
Un logement sain – proprement meubl'e.
Des habillements de travail et de repos.
Le blanchissage, l’'eclairage et le chauffage.
Une quantit'e suffisante d’aliments en pain, viande, volaille, poisson, oeufs, beurre… et autres objets dont la r'eunion constitue une m'ediocre et frugale aisance.
Art. 3. Il y aura dans chaque commune des repas communs auxquels tous les membres seront tenus d’assister.
Art. 5. Tout membre qui recoit un salaire ou conserve de la monnaie est puni.
D'ecret du commerce
Art. 1. Tout commerce particulier avec les peuples 'etrangers est d'efendu.
Le commerce se fera administrativement. Apr`es cela – «la dette nationale est 'eteinte, la R'epublique ne fabrique plus de monnaie, l’or et l’argent ne seront plus introduits, les dettes de tout Francais – envers un autre Francais sont 'eteintes. Et – pour la bonne bouche – toute fronde `a cet 'egard est punie de l’esclavage perp'etuel».
Vous pensez peut-^etre que ces d'ecrets sont sign'es par Pierre Ier et contresign'es par le comte Araktch'eieff. – Non, ce n’est pas Pierre Ier qui les a sign'es `a Sarsko"i'e S'elo, mais le рrеmier socialiste de France – Gracchus Babeuf
Cela serait injuste que de se plaindre qu’il n’y a pas assez de gouvernement dans ce communisme – on a soins de tout, on surveille tout, on gouverne tout. M^eme la reproduction des animaux domestiques n’est pas abandonn'ee `a leur faiblesse et `a leur coquetterie – mais r'egl'ee par des magistrats.
Et pourquoi pensez-vous tout cela se fera? Pourquoi les membres de la communaut'e seront-ils «nourris, habill'es et amus'es», pourquoi est-ce qu’on donnera `a ces gal'eriens du bonheur commun, `a ces bataillons disciplinaires de l’'egalit'e, `a ces serfs Rei publica ad scripti – les poulets et les poissons…? Vous pensez pour eux-m^emes,pour leur propre bonheur – pas du tout… leur 'etat sera d’apr`es le d'ecret assez m'ediocre – «La R'epublique seule sera riche, toute-puissante… splendide…»
Cela me rappelle l’image miraculeuse de la madone d’Ib'erie `a Moscou – elle a tout, des perles et des diamants, une voiture et des chevaux, des pr^etres et des laquais… et la seule chose qui lui manque – c'est elle-m^eme,elle poss`ede tout cela in effigie.
…Apr`es des si`ecles… lorsque tout se changera, il suffira d’avoir l’empreinte de ces deux dents molaires – pour restaurer jusqu’au dernier petit osselet les fossiles de l’Angleterre et de la France de nos temps d’autant plus facilement que les deux mastodontes du socialisme appartenaient au bout du compte `a la m^eme famille et avaient le m^eme but.
Ils sortent d’une s'erie d’id'ees tr`es analogues. L’un voyait que nonobstant la R'epublique et le 21 janvier, l’an'eantissement des f'ed'eralistes et la terreur – le peuple ne gagnait pas beaucoup. L’autre voyait que nonobstant le d'eveloppement colossal des machines et des capitaux, une productivit'e prodigieuse – «l’old merry England» devenait de plus en plus triste, et l’Angleterre vorace et gloutonne – de plus en plus l’Angleterre affam'ee. Ces consid'erations amen`erent l’un et l’autre `a la n'ecessit'e d’un changement radical de toutes les conditions de la vie 'economique et politique de la soci'et'e contemporaine.
R. Owen et Babeuf appartiennent `a une 'epoque dans laquelle les contradictions de la vie sociale devinrent plus grill'ees et plus manifestes, l’absurdit'e des institutions – plus 'evidente. Les maux n’empirent pas – cela serait une exag'eration, le d'eveloppement in'egal des 'el'ements qui constitue l’existence sociale an'eantit la harmonie qui existait avant, les circonstances 'etant moins bonnes et mieux 'equilibr'ees.
Mais ce n’est que sur ce premier pas qu’ils sont d’accord…une fois en chemin l’un va `a droite, l’autre `a gauche.