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L'agent secret (Секретный агент)
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Аллен Марсель

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Malgr'e ce que disaient les personnes mal intentionn'ees : ces journalistes, n’est-ce pas, on peut s’attendre `a tout de leur part, Fandor avait un atout s'erieux dans son jeu.

'Evad'e gr^ace `a la complicit'e d’un personnage inconnu, n’'etait-il pas revenu se constituer prisonnier, d'eclarant qu’il ne voulait sortir du Conseil de Guerre que par la grande porte, le front haut, en vertu d’un jugement qui consacrerait son innocence ?

***

— Nous allons proc'eder `a l’appel des t'emoins, d'eclara le pr'esident.

Le nombre des t'emoins `a entendre 'etait consid'erable, et l’appel dura dix minutes.

La plupart de ceux-ci 'etaient des militaires appartenant `a la garnison de Verdun ou `a celle de Ch^alons.

Soudain le journaliste tressaillit.

On venait d’appeler Juve, et le policier s’approcha du tribunal, fit constater qu’il 'etait pr'esent puis, conform'ement `a la loi, quitta la salle comme les autres t'emoins.

Juve n’avait-il pas dit `a Fandor, de ce ton 'enigmatique et solennel qu’il affectait parfois lorsqu’il ne voulait pas faire conna^itre le fond de sa pens'ee :

— Il faut, petit, te pr'esenter devant les juges, mais je me trompe fort, ou il se produira au cours de l’audience un incident `a l’issue duquel le commissaire du gouvernement devra ravaler son r'equisitoire. Et, avait conclu Juve en souriant, j’aime `a croire que si alors tu pousses un soupir de satisfaction, le commandant Dumoulin en poussera un autre, car, tel que je le connais, il doit ^etre furieusement emb^et'e `a l’id'ee de prendre la parole devant un auditoire aussi choisi.

— Accus'e, levez-vous.

Le pr'esident du Conseil venait de s’adresser directement `a Fandor.

Il le regardait de ses yeux clairs, un peu p^ales, v'eritables yeux de porcelaine qui ne laissaient deviner aucune pens'ee, aucun sentiment.

Fandor se dressa et attendit.

Le colonel, qui n’'etait pas un magistrat de profession, avait sous les yeux un formulaire imprim'e, guide indispensable de tout pr'esident de Conseil de guerre.

***

Une heure s’'etait 'ecoul'ee.

Juve, `a la barre des t'emoins, achevait sa d'eposition.

D`es le d'ebut de l’interrogatoire de Fandor, on s’'etait rendu compte qu’il 'etait impossible de l’effectuer efficacement sans avoir au pr'ealable identifi'e la personne qui comparaissait en qualit'e d’accus'e devant les magistrats militaires.

Or, le seul t'emoin qui pouvait sur ce chef fournir des d'etails pr'ecis `a la justice et confirmer ou d'etruire les d'eclarations de Fandor, c’'etait Juve.

On avait donc, `a peine l’audience commenc'ee, pri'e le policier de venir `a la barre des t'emoins d'eclarer ce qu’il savait.

Oh ! Juve en savait long sur Fandor et, tout en taisant les d'etails qui lui paraissaient superflus, il avait rapidement fait l’historique de sa carri`ere aventureuse sans toutefois dire au Conseil que J'er^ome Fandor s’appelait Charles Rambert. Enfin, devenant enthousiaste et grandiloquent, le policier avait fait `a son auditoire l’'eloge le plus chaleureux de son ami. Toutefois, cela ne r'epondait pas nettement aux pr'ecisions de l’enqu^ete, et les r'ev'elations de Juve, tenues 'evidemment pour certaines, ne simplifiaient point le probl`eme, tout au moins en ce qui concernait ces inculpations graves d’espionnage et de trahison, l’accusation plus grave encore d’assassinat, qui pesaient sur l’inculp'e.

Et le colonel-pr'esident, se laissant aller `a montrer son caract`ere naturel, celui d’un homme primesautier, vif, sinc`ere et cat'egorique, ne pouvait s’emp^echer de s’'ecrier, alors que Juve achevait ce pan'egyrique :

— Tout cela est tr`es bien, messieurs, tr`es bien… mais l’affaire se complique de plus en plus, et qui donc viendra la d'ebrouiller ?

Soudain, rompant le silence on entendit dans la salle :

— Moi !

Les membres du Conseil se regard`erent interdits. Le colonel-pr'esident fronca les sourcils et, scrutant de ses yeux clairs l’auditoire houleux :

— Qui a parl'e ?

— Moi !

Cependant, fendant avec peine l’assistance, quelqu’un se rapprochait du tribunal militaire et contournant le po^ele qui marque le milieu de la salle, p'en'etrait dans l’enceinte r'eserv'ee aux t'emoins.

Un murmure d’'emotion monta de la foule.

— Silence ! hurla le colonel, qui n’avait pas perdu la t^ete et qui, promenant un regard courrouc'e sur le public, ajouta, menacant :

— Je vous pr'eviens qu’`a la moindre manifestation, favorable ou non, je fais imm'ediatement 'evacuer la salle.

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