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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
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Аллен Марсель

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— Mon ami, conseillait-il, vous avez de la chance que je ne veuille point de scandale ici et que pour cela, je ne fasse point appeler deux agents. Je ne sais pas qui vous ^etes, mais vous m’avez tout l’air d’un dr^ole de personnage…

— Comment ? Quoi ? interrompit Juve.

— Taisez-vous, r'epartit s'ev`erement le g'erant du Crocodile, je ne veux pas me m^eler de vos affaires et ce n’est pas mon m'etier de faire arr^eter les assassins. En tout cas, retenez une chose : il n’y a pas vingt minutes, mon ami, que je me trouvais en pr'esence de Juve, du vrai Juve, qui avait sa carte de police, lui, qui me l’a montr'ee.

— Qui vous l’a montr'ee ? r'ep'eta Juve, ah ca, mais vous ^etes fou ?

Le g'erant du Crocodiledevint rouge de col`ere :

— Dites donc, ordonnait-il, vous n’avez pas l’air de savoir `a qui vous parlez. Je suis un honn^ete homme, moi, et vous, vous qui vous faites passer pour Juve, alors que vous n’^etes pas lui, je me demande si, par hasard… ?

Juve passa de la col`ere `a l’ahurissement, de l’ahurissement `a l’incompr'ehension. Qu’'etait devenue sa carte ? Comment un faux Juve avait-il pu se pr'esenter au Crocodile ?

— Avant tout, pensa le policier, 'evitons un scandale. Si je veux me faire reconna^itre, 'evidemment, je n’ai qu’`a brusquer les choses. Au poste, il me sera facile de me faire identifier, mais en revanche, j’indisposerai ce bonhomme contre moi.

Juve r'epondit :

— 'Ecoutez, je suis victime d’une erreur, d’une m'eprise, mais cela importe peu. Je venais vous demander des renseignements, voulez-vous me les donner ?

— Fichez-moi le camp, r'epondit le g'erant, ou j’appelle la police.

Il n’y avait pas `a r'esister. Juve prit son chapeau, se coiffa, et, toisant `a son tour le g'erant :

— C’est bien, d'eclarait-il, je me retire. Mais je me retire en conservant l’impression que j’ai rencontr'e le plus grand imb'ecile qu’il m’ait 'et'e donn'e jamais de voir.

Il fallait que Juve f^ut bien furieux, pour se d'epartir ainsi de son calme. Il devait ^etre plus en col`ere encore, lorsqu’il entendait le g'erant appeler dans l’escalier voisin :

— Chasseur, montez donc, et conduisez monsieur jusqu’`a la porte.

— Ca y est, pensait Juve `a ce moment, on a peur que j’emporte l’argenterie.

Juve avait toutefois trop de sang-froid, trop de t'enacit'e, pour longtemps s’occuper d’une aventure qui lui 'etait strictement personnelle. En suivant le chasseur, Juve oublia la m'eprise dont il venait d’^etre victime, pour penser de nouveau `a son enqu^ete.

— Il faut pourtant que je sache, murmura-t-il. Je n’ai pas pu r'eussir en policier, si j’essayais de la m'ethode des reporters ?

— Mon ami, dit le Roi des Policiers, en adressant un gracieux sourire au chasseur, le g'erant me refuse un renseignement, mais je suppose que vous qui ^etes intelligent, vous allez me le donner ?

Juve, en parlant, tirait de sa poche un louis d’or, qu’il glissait dans la main du chasseur :

— Je voudrais savoir, continuait le policier, si vous connaissez de nom et de vue, un certain client de la maison, un monsieur Baraban ?

Le chasseur avait prestement empoch'e les vingt francs de Juve. Il se passait la main sur le front.

— Monsieur, commenca-t-il, je crois que je vais m’en rappeler.

Juve comprit `a demi-mot et glissa un autre louis dans la main du domestique.

— Parfait, t^achez d’avoir une certitude.

— Que voulez-vous savoir ? demanda le chasseur.

— Il venait souvent ici, hein ?

— Oui, monsieur.

— Avec une petite femme ?

— Oui, monsieur.

— La m^eme ?

— Oh oui, monsieur, c’'etait un collage [12].

Juve pensa tr'epigner de joie :

— C’est la femme de la fugue, pensa le policier, et il interrogea :

— Savez-vous o`u habitait cette belle enfant ?

— Ah, dame…

La chasseur feignait si bien de chercher, que Juve, `a nouveau, comprit l’opportunit'e d’un encouragement.

Vingt francs pass`erent encore de sa poche dans celle du chasseur.

— Vous vous rappelez hein ?

— Monsieur, d'eclarait l’homme galonn'e, tout ce que je puis vous dire, c’est qu’en sortant d’ici, M. Baraban et son amie allaient souvent au Nocturn-H^otel.C’est l’adresse qu’ils me donnaient pour le cocher, quand j’allais leur chercher un fiacre.

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