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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
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Аллен Марсель

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— C’est formidable, murmura Fernand Ricard, cependant que sa femme ajoutait terrifi'ee, ne comprenant rien :

— C’est affolant.

L’inconnu pr'ecisa :

— La justice, d’autre part, en la personne du policier Juve, 'etait tent'ee de croire que votre oncle n’'etait pas mort, mais bien en fuite, qu’il avait volontairement disparu, il fallait donc, `a mon avis, accr'editer l’histoire du crime, la th`ese de l’assassinat. On ne retrouvait pas la fameuse malle jaune, j’ai lanc'e la malle verte, toute macul'ee de sang, dans les jambes de la police. Depuis lors, les choses ont tourn'e autrement. Vous n’avez pas voulu vous entendre avec moi, et j’ai d^u faire rejaillir sur vous la responsabilit'e du crime.

Fernand Ricard se leva :

— Vous dites ? hurla-t-il.

— Je dis, poursuivit froidement l’inconnu, que j’ai fait le n'ecessaire pour vous compromettre, que dans l’appartement de l’oncle Baraban j’ai fait d'ecouvrir des preuves certaines de votre pr'esence la nuit du crime et de votre culpabilit'e.

— Vous ^etes un mis'erable !

— Je suis votre sauveur, dit l’inconnu, et vous l’avez bien compris. Je ne tiens plus `a vous nuire, mais bien `a vous tirer d’affaire. Voyons, insinua-t-il, le cadavre o`u est-il ?

Il ajoutait d’un ton pressant :

— Comprenez donc qu’il faut le faire dispara^itre. Il faut d'esormais rendre impossible toute d'ecouverte des traces de ce mort.

Il croyait avoir bien plaid'e sa cause, il attendait. Ce fut en vain.

Fernand Ricard opposait un ent^etement r'esolu `a la demande qui lui 'etait adress'ee :

— Je ne sais pas qui a tu'e l’oncle Baraban, d'eclarait-il, j’ignore o`u se trouve son cadavre.

Ils discut`erent ainsi pendant une heure. L’inconnu se montra tour `a tour suppliant, puis menacant, puis terrible, ce fut en vain. Il ne pouvait obtenir aucune autre r'eponse.

De guerre lasse, il 'etait `a ce moment pr`es de minuit, le faux oncle Baraban se leva :

— Je vous sauverai malgr'e vous, d'eclara-t-il. Souvenez-vous d’une chose, simplement : c’est que l’oncle Baraban existe, et que c’est moi. Souvenez-vous 'egalement que si vous osiez enfreindre mes ordres, les pires malheurs vous surviendraient, je ne vous ferais pas gr^ace.

Fernand Ricard, narquoisement, consid'erait son interlocuteur. Il ne r'epondait rien. Alice malgr'e son 'emotion, semblait, elle aussi, r'esolue `a r'esister.

Les deux 'epoux raccompagn`erent le myst'erieux inconnu jusqu’au seuil. En s’en allant, celui-ci, avant de s’enfoncer dans la nuit noire demanda encore :

— C’est votre dernier mot ? Ne me direz-vous pas o`u se trouve le cadavre de l’oncle Baraban ?

— Nous ne pouvons pas le dire, nous ne le savons pas.

L’homme s’enfonca dans la nuit. En se retournant, il vit, demeur'es sur le seuil de la porte, les deux 'epoux Ricard qui souriaient.

Quelques instants apr`es, le myst'erieux personnage arpentait les rues d'esertes de la ville de Vernon. Il passa devant la mairie, traversa deux rues obscures, puis s’arr^eta devant une maison surmont'ee d’une enseigne dor'ee, o`u on lisait : 'Etude.

Il sonna violemment `a la porte de l’immeuble appartenant `a M e Gauvin.

Cependant qu’il attendait une r'eponse, l’inconnu songeait, murmurant presque `a haute voix :

— L’oncle Baraban est-il r'eellement mort ? Ou ne l’est-il pas ?

Le personnage myst'erieux carillonna vingt minutes environ `a la porte du notaire, sans obtenir de r'eponse. Brusquement la lumi`ere se fit en son esprit.

— Que je suis b^ete, dit-il. Gauvin est `a Paris, et naturellement les domestiques en ont profit'e pour d'ecamper.

D`es lors, rebroussant chemin, le faux oncle Baraban se dirigea vers la gare.

Il s’approchait de la station, qui, soudain, devenait anim'ee, remuante. Un train arrivait de Paris, quelques voyageurs en descendaient. Le faux Baraban se dissimula dans l’ombre pour observer les passants.

Tout `a coup il tressaillit.

— Les voil`a, murmura-t-il. Ce sont eux.

Gauvin p`ere et fils revenaient de Paris, encore tout stup'efaits du r'esultat de la loterie qui venait d’^etre tir'ee quelques heures auparavant.

Quant au faux Baraban, il ne repartit pour Paris qu’`a l’aube.

20 – UN JOYEUX VIEILLARD

Juve remettant `a plus tard de proc'eder `a une enqu^ete plus subtile, sur les 'ev'enements qui venaient de se produire, avait repris le train pour Paris.

En son for int'erieur le policier 'etait tr`es satisfait du r'esultat de l’aventure. Le retour inopin'e de l’oncle Baraban lui donnait absolument raison.

Et, pour ^etre un grand honn^ete homme, Juve n’en avait pas moins une certaine satisfaction d’amour-propre, en se disant qu’une fois de plus, il avait eu raison contre tout le monde. Il se demandait, non sans malice, la t^ete que pouvait bien faire `a l’heure actuelle M. Havard, en songeant qu’il venait de proc'eder `a l’arrestation de deux suspects apr`es avoir, au pr'ealable, arr^et'e deux autres personnes, et que nul dans ce quatuor d’inculp'es n’avait pu ^etre maintenu sous l’accusation d’avoir assassin'e un homme, pour cette bonne raison que cet homme se portait `a merveille.

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