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Le magistrat cambrioleur (Служащий-грабитель)
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Аллен Марсель

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— Monsieur Pradier, disait en effet le serviteur, excusez-moi de vous d'eranger, mais il y a M. Morel, le juge d’instruction, votre coll`egue, qui vous attend en bas. Dois-je le faire monter ?

— Non, attendez. Demandez `a M. Morel d’attendre deux minutes, cinq minutes, oui dans cinq minutes je descends le rejoindre au salon.

— C’est bien, monsieur.

Rest'e seul, le bandit revit la fin de la promenade en voiture de la veille. `A peine le voiturier s’'etait-il arr^et'e devant l’ H^otel Europ'eenque Fant^omas avait vu s’avancer un homme haut, sec, d’une grande autorit'e. Ce personnage s’'etait pr'esent'e aussit^ot :

— M. Anselme Roche, le procureur g'en'eral. Vous ^etes, j’imagine M. Pradier, notre nouveau juge d’instruction, je suis fort heureux de faire votre connaissance.

Fant^omas n’avait eu garde de soutenir le contraire.

Au surplus, le procureur g'en'eral n’avait pas insist'e longuement et n’avait pas eu le temps de se perdre en formules de politesse. Il avait vu que celui qu’il prenait pour le nouveau juge d’instruction arrivant avec le marquis de Tergall 'etait compl`etement boulevers'e. Le voiturier bavardait d'ej`a avec le personnel de l’h^otel, et presque aussit^ot, le procureur g'en'eral avait 'et'e au courant de ce qui venait de se produire.

Avidement, le magistrat s’'etait empress'e d’attirer le pseudo Pradier dans un salon priv'e pour l’interroger sur l’affaire dont il avait 'et'e le t'emoin involontaire.

Les deux hommes avaient longuement caus'e : le faux Pradier avait expos'e au procureur g'en'eral le d'etail des faits avec une si lumineuse pr'ecision que l’avocat du gouvernement, saisi d’admiration, n’avait pu s’emp^echer d’interrompre son nouveau coll`egue pour lui d'eclarer :

— Ah, ah, mon cher monsieur Pradier, je vois que vous ^etes un magistrat de la bonne 'ecole, permettez-moi de vous f'eliciter.

Il avait ajout'e :

— Nous avons besoin ici d’un juge d’instruction 'energique. Je ne veux point dire de mal de votre pr'ed'ecesseur, M. Morel, mais de vous `a moi, il est vieux, fatigu'e, il se d'esint'eresse de sa carri`ere et compte dans le pays, qu’il habite depuis fort longtemps, beaucoup trop de relations d’amiti'e pour n’en ^etre pas sans cesse g^en'e dans l’exercice de ses fonctions.

Puis le procureur raconta `a Fant^omas abasourdi, et r'esign'e d'esormais `a sa nouvelle profession, les myst'erieux crimes, le vol des bijoux de Chamb'erieux, celui de l’argent de Tergall, l’arrestation du pr^etre Jeandron, sa mise en libert'e, et il avait conclu :

— Cette affaire, monsieur Pradier, vous allez avoir `a la d'ebrouiller. Elle est d'elicate, dangereuse, mais tel que je crois vous juger, vous n’aurez pas peur de faire le n'ecessaire. Marchez donc selon votre conscience, le tribunal entier vous soutiendra.

Fant^omas, cependant, retenait avec peine une envie colossale d’'eclater de rire au nez et `a la barbe du procureur g'en'eral, ce dernier insistant `a pr'esent sur les mesures imm'ediates `a prendre :

— En ce qui concerne l’assassinat de cet infortun'e Chamb'erieux… Comptez-vous faire quelque chose, et quoi ?

« Un grand coup », se disait Fant^omas, « il faut un grand coup pour bien montrer qui je suis et de quel bois je me chauffe ».

— Ce que je compte faire monsieur le procureur g'en'eral, dit-il gravement, rien n’est plus simple. Je vais vous demander de faire arr^eter M. le marquis de Tergall, s'eance tenante.

Le procureur lui prit les mains :

— Je ne voulais pas vous influencer, cher monsieur Pradier, mais j’avais dans mon for int'erieur, la conviction qu’il ne fallait pas laisser cet homme en libert'e. Selon vous, c’est l’assassin de Chamb'erieux, n’est-ce pas ?

— Je ne puis encore me prononcer de facon absolue, monsieur le procureur g'en'eral, mais j’estime avoir des pr'esomptions suffisantes pour ne pas commettre un abus de pouvoir en arr^etant M. de Tergall. S’il n’est pas le coupable, il lui appartiendra de le prouver.

Une demi-heure plus tard, le marquis de Tergall rest'e `a l’ H^otel Europ'een, apprenait des deux magistrats la d'ecision le concernant.

En m^eme temps, dans la pi`ece o`u s’entretenaient les trois hommes, p'en'etraient deux gendarmes.

Affreusement p^ale, mais ne se d'epartissant pas de la correction et de la politesse de l’homme du monde, le marquis de Tergall ne protesta pas.

— J’esp`ere, murmura-t-il seulement en se tournant vers le faux Pradier, que vous ne tarderez pas, monsieur le juge d’instruction `a reconna^itre mon innocence. Vous m’arr^etez, c’est un coup terrible pour moi et les miens, mais j’ai le respect de la justice de mon pays et je me soumets `a votre d'ecision. Toutefois, permettez-moi cette d'eclaration, je suis chr'etien, je crois en Dieu, eh bien, sur le Ciel qui m’entend, je vous le jure, pas plus que je n’ai vol'e les bijoux vendus par moi `a Chamb'erieux, je n’ai port'e la main sur cet homme, et n’ai souhait'e sa mort.

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