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Le magistrat cambrioleur (Служащий-грабитель)
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Аллен Марсель

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— H'elas, je comprends, Linder cela ne vous dit rien, mon pauvre Charles.

L`a, elle avait saisi les mains de Fant^omas et elle les 'etreignait de toutes ses forces.

— C’est une folle, pensa le bandit, que faire ?

— 'Ecoutez, continuait la marquise, je vais tout vous dire, il y a trop longtemps que ce secret m’'etouffe. Ma m`ere, il y a quarante ans a mis au monde un enfant. `A cause d’un p`ere terrible et du qu’en dira-t-on, elle a dissimul'e la chose, abandonn'e son enfant. Le p`ere de ce fils lui avait donn'e son nom mais a p'eri dans un accident, quelques jours apr`es la naissance. Puis, Maman s’est mari'ee. Elle a eu une fille, Antoinette, c’est moi. Je n’ai appris l’existence de ce fr`ere a^in'e que sur son lit de mort : — 'Ecoute Antoinette, m’a dit Maman, tu h'erites de ma fortune enti`ere. Tu apportes `a ton mari un capital d’un million. Mais ton fr`ere, qui n’est pas reconnu par la Loi, a droit `a la moiti'e de la fortune que je te remets. Jure-moi que si tu le retrouves, tu lui rendra cette fortune. Or ce fr`ere, monsieur le juge, s’appelle Charles Pradier.

Et, dans un 'elan spontan'e, irr'esistible, la marquise de Tergall se jeta au cou de Fant^omas, suffoqu'e, et sanglota pench'ee sur son 'epaule.

— Mon fr`ere, balbutiait-elle, `a travers ses sanglots.

Fant^omas s’efforcait de rendre `a celle qui venait si inopin'ement de se r'ev'eler comme sa soeur, ses effusions et ses tendresses.

Et Fant^omas se disait que, bien souvent, les romanciers mettent `a la torture leur imagination pour trouver des situations ahurissantes, alors qu’en regardant autour d’eux, les accidents de la vie humaine les combleraient.

Mais d'ej`a Antoinette se ressaisissait :

— C’est vous, c’est toi, murmura-t-elle, qui as arr^et'e mon mari. Qu’allons-nous devenir ?

— Il m’est impossible comme magistrat d’instruire un proc`es dans lequel mon beau-fr`ere…

— Taisez-vous, tais-toi mon fr`ere. Il ne faut pas qu’on le sache. Car on saurait notre parent'e, et cela ne doit pas ^etre. Mon mari doit ignorer ton existence, et il ne doit pas savoir la faute commise par Maman. La part de fortune que je te dois, je te la restituerai, par donation ou testament suivant que je serai encore vivante ou morte, mais, en souvenir de notre pauvre m`ere n’exige pas cette restitution tant que mon mari sera vivant.

— Tant que son mari sera vivant, se r'ep'etait Fant^omas, qui songeait aux cinq cent mille francs que venait de lui offrir Antoinette de Tergall.

Mais, celle-ci poursuivant sa pens'ee, reprenait :

— Dire que Maxime est prisonnier.

Puis, suppliante :

— Il faut que tu l’acquittes, que tu gardes cette instruction et que tu rendes sa libert'e `a Maxime. Il est innocent, je te le jure. C’est cette femme, c’est Chonchon qui a tout fait. Oui, tout.

— Des preuves, murmurait Fant^omas h'esitant, il faudrait des preuves, ah, 'evidemment si nous en avions.

— J'er^ome Fandor va les fournir, ces preuves qui feront 'eclater l’innocence de Maxime.

La porte du cabinet du juge d’instruction s’entrouvrit, le greffier s’introduisit dans la pi`ece.

— Monsieur le juge, fit-il, ce journaliste est l`a.

— J'er^ome Fandor ? interrogea Fant^omas.

— Oui, monsieur Pradier.

— Eh bien, qu’il entre.

Fant^omas, `a contre-jour, guetta son plus terrible adversaire apr`es Juve.

Fandor p'en'etra dans le cabinet.

Ses yeux percants et inquisiteurs s’arr^et`erent quelques secondes sur le visage immobile du nouveau juge d’instruction. Fandor ne manifesta aucune surprise, puis, s’'etant inclin'e respectueusement vers la marquise de Tergall, il dit :

— Vous m’avez fait demander, monsieur ? Je suis `a vos ordres.

— Monsieur J'er^ome Fandor, permettez-moi tout d’abord de vous f'eliciter. Je vous connais d'ej`a de r'eputation. Je sais votre habilet'e professionnelle. On vient de me dire que ce matin, de tr`es bonne heure, vous aviez proc'ed'e, au risque de me couper l’herbe sous le pied, `a une enqu^ete minutieuse.

— Non, monsieur le juge, je me suis content'e de faire quelques observations et le hasard m’a permis de les communiquer `a madame.

— Vous avez relev'e dans la clairi`ere o`u s’est d'eroul'e le drame des traces de pas de femmes, dites-vous ?

— Oui monsieur. Ces traces sont constitu'ees par des empreintes de souliers tels qu’ils ne peuvent chausser qu’un pied f'eminin, ces souliers sont d’ailleurs d’une exigu"it'e qui prouve que la femme qui les chausse habituellement ne doit pas ^etre tr`es grande.

— Et vous en avez conclu que ces traces ont 'et'e laiss'ees par une certaine demoiselle Chonchon, ma^itresse `a la fois de M. Chamb'erieux, la victime, et du marquis de Tergall, l’assassin pr'esum'e ?

— J’ai simplement relev'e cette co"incidence, que ces empreintes f'eminines correspondent assez exactement avec celles laiss'ees par les bottines de M lle Chonchon dans son jardin.

— Bien. N’avez-vous pas remarqu'e autre chose, monsieur Fandor ?

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