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La gu?pe rouge (Красная оса)
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Аллен Марсель

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Un domestique en livr'ee sombre accourait au-devant de lui :

— Vous allumerez dans mon cabinet, ordonna Fant^omas. J’imagine que mes amis sont l`a.

— En effet, Monsieur le baron est attendu.

Fant^omas r'eprima un sourire, regarda le valet de chambre bien en face, puis lentement articula :

— Imb'ecile ! Ce n’est pas la peine de faire des mani`eres quand nous sommes seuls. Rien de suspect aujourd’hui ?

— Rien du tout, patron, r'epondait le larbin, sur un ton de voix chang'e, avec une familiarit'e qui n’excluait pas le respect.

O`u donc 'etait Fant^omas ?

Chez lui.

L’extraordinaire bandit, en effet, sit^ot qu’il s’'etait 'evad'e de la Sant'e, s’'etait fait tranquillement conduire par l’automobile qui l’attendait devant la prison depuis quinze jours, d’apr`es les ordres qu’il avait donn'es lui-m^eme, `a cet h^otel, achet'e sous un faux nom.

Fant^omas n’ignorait pas qu’on se cache `a Paris mieux qu’ailleurs, qu’il suffit, en g'en'eral, de changer de position sociale, de prendre un nom suppos'e, pour d'ejouer les recherches de la police, et m^eme les plus habiles d'etectives.

— Juve me cherchera partout et me trouvera, s’'etait dit Fant^omas, sauf si je ne me cache pas.

Alors il avait pris froidement la r'esolution de recommencer `a vivre au grand jour.

Fant^omas, toutefois, c'edant `a un souci nouveau chez lui, avait chang'e quelque chose `a sa mani`ere habituelle. Maintes fois d'ej`a, il avait eu recours `a des noms d’emprunt pour dissimuler sa formidable personnalit'e, mais jamais encore il n’avait os'e s’entourer de complices, ainsi qu’il le faisait cette fois-ci.

Dans l’h^otel de l’avenue Malakoff, il n’y avait, `a vrai dire, que des complices du Tortionnaire. Le portier 'etait un ancien bagnard, le chauffeur 'etait Beaum^ome et dans le domestique bien styl'e qui venait de s’avancer au-devant de lui, Juve et Fandor eussent reconnu sans peine l’un des habitu'es du cabaret du p`ere Korn : l’un des sinistres marlous du boulevard de la Villette. Pourquoi Fant^omas avait-il pouss'e l’audace jusqu’`a r'eunir dans son propre repaire des individus semblables ? Comment n’avait-il pas craint, en s’entourant de pareilles gens, d’attirer l’attention des agents de la S^uret'e ? Il devait avoir de puissants motifs, de secrets desseins, de terrifiants projets, 'evidemment.

Quoi qu’il en soit, Fant^omas traversa d’un pas tranquille le grand vestibule, somptueusement d'ecor'e, qui s’ouvrait au bas de l’h^otel. Il gagna un petit salon, richement 'eclair'e, un petit salon myst'erieux o`u il pouvait causer sans craindre un espionnage, car les fen^etres 'etaient munies de doubles volets ext'erieurs, clos, volets int'erieurs clos aussi et, par surcro^it de prudence, doubl'es d’'epais rideaux qui joignaient `a merveille.

Fant^omas n’eut pas sit^ot ouvert la porte, qu’il 'eclata de rire :

Le petit salon dans lequel il p'en'etrait 'etait, en effet, luxueusement meubl'e. Aux murs pendaient des tableaux de prix. Au plafond o`u des peintres c'el`ebres avaient bross'e des fresques de toute beaut'e, un lustre fait de cristaux rares s’incendiait de mille reflets. Meubles, tables, chaises, fauteuils, pr'ecieuses vitrines, tout t'emoignait, dans la pi`ece, d’une recherche raffin'ee, d’'el'egance et de bon go^ut.

Or, cinq individus 'etaient r'eunis dans ce salon confortable, dont la seule pr'esence faisait tache.

Ces cinq apaches, sales, crott'es, mis'erables et fam'eliques, n’'etaient autres que Mort-Subite, le Bedeau, le Barbu, OEil-de-Boeuf et Bec-de-Gaz.

`A l’'ecart, se tenait Bouzille. Le chemineau 'etait accroupi par terre, et surveillait amoureusement un bouchon surmont'e de gros sous.

Aussi bien il n’y avait pas d’illusion `a se faire sur l’occupation des apaches. Chaises et fauteuils avaient 'et'e recul'es contre le mur et tout `a loisir dans cette pi`ece luxueuse, ils jouaient le plus d'emocratiquement du monde, au bouchon [12].

Fant^omas contempla la sc`ene, amus'e, puis attira l’attention des joueurs :

— Fort bien, messieurs, disait-il, vous passez le temps agr'eablement.

Tous tourn`erent la t^ete, confus un peu, g^en'es par l’apparition du ma^itre. Bouzille, seul, demeurait indiff'erent et calme.

— Oh r'epliquait le chemineau, pour ce qui est d’^etre occup'e, on est occup'e, mais pour ce qui est d’^etre occup'e agr'eablement, on pourrait ^etre plus agr'eablement occup'e. On ne verse pas souvent chez toi, Fant^omas. Le pays est d’un sec ! Bref, j’ai joliment soif.

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