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L'?vad?e de Saint-Lazare (Побег из Сен-Лазар)
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Аллен Марсель

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Qu’est-ce que tout cela voulait dire ? 'Etrange histoire. Riquet, s’il avait rencontr'e l’homme du fiacre, e^ut 'et'e enthousiasm'e par le r'ecit de son entreprise. En effet, l’homme qui avait abord'e le chauffeur allant se constituer prisonnier, qui l’avait d'ecid'e `a se faire remplacer par lui, c’'etait Juve encore qui, jouant une habile com'edie avait r'eussi dans le greffe de la prison, sous l’oeil m^eme des employ'es et sans que ceux-ci pussent s’en apercevoir, `a voler un permis de communiquer, `a y apposer le sceau.

Juve avait raison de le dire. Il venait bien de jouer l`a un des plus beaux tours de sa carri`ere. Mais, `a la v'erit'e, pourquoi Juve avait-il agi ainsi ? Pourquoi, s’il avait besoin de communiquer avec un prisonnier, n’avait-il pas demand'e un permis plus r'egulier `a M. Havard, qui le savait en vie ? Pourquoi s’'etait-il expos'e ainsi ? Il e^ut fallu, sans doute, p'en'etrer l’^ame de Juve pour avoir la clef de tous ces myst`eres. Le policier 'etait trop r'efl'echi, trop habile pour avoir agi `a la l'eg`ere. S’il s’'etait conduit de cette facon bizarre, c’'etait qu’'evidemment il ob'eissait `a une imp'erieuse n'ecessit'e. Si dans le fiacre qui l’emportait, Juve riait en consid'erant le permis de communiquer vol'e, c’est qu’il attachait une grande importance `a cette pi`ece.

***

`A six heures du soir, le m^eme jour, un visiteur qui n’'etait autre que Juve, mais un Juve ayant repris ses apparences de policier correct, bourgeoisement habill'e, se pr'esentait au greffe de la Sant'e, non plus au greffe principal o`u sont recus les condamn'es qui viennent purger leur peine, mais bien au greffe annexe o`u l’on doit pr'esenter les permis de communiquer permettant d’^etre mis en pr'esence des prisonniers, d'etenus par mesure de pr'evention.

Juve avisait l’employ'e charg'e des visa, lui tendait son permis :

— Puis-je ^etre mis en pr'esence de M. Paul Granjeard ? demanda-t-il. Je suis inspecteur de la S^uret'e.

L’employ'e v'erifia le titre, lut un nom qui n’'etait pas le nom de Juve, v'erifia encore le sceau du greffe central et le tout 'etant r'egulier, appuya sur un timbre :

— Monsieur l’inspecteur, je vous fais conduire par un gardien.

Quelques minutes plus tard, Juve 'etait introduit dans un petit parloir o`u, sous la conduite d’un brigadier, venait le rejoindre Paul Granjeard.

— Monsieur l’inspecteur, d'eclara le brigadier en se retirant, quand vous aurez fini de communiquer, vous n’aurez qu’`a vous servir de cette sonnette, je viendrai reprendre le prisonnier.

— C’est parfait, r'epondit-il.

Et, en m^eme temps, il se retourna vers le prisonnier, auquel, jusqu’alors, il avait pris grand soin de dissimuler son visage.

Or, `a peine Paul Granjeard avait-il apercu Juve que le jeune homme p^alit :

— Comment ? c’est vous, vous, monsieur Juve ? mais on m’avait dit ?

— Je suis ici sous un nom suppos'e, monsieur Granjeard, c’est pourquoi on vous a dit que c’'etait l’inspecteur Binet qui venait vous entretenir.

— Mais pourquoi ?

— Vous allez le savoir.

— Pas de mauvaises nouvelles, au moins ?

— De tr`es mauvaises nouvelles au contraire : Asseyez-vous, monsieur. Nous n’avons que quelques mots `a dire, et j’ai peur pour vous de ce que je vais vous apprendre.

— Que savez-vous ? Qu’avez-vous appris ? Que voulez-vous de moi ?

— Je connais l’assassin de votre fr`ere.

— Dites-moi son nom.

— Pas encore. Monsieur Paul Granjeard, vous ^etes innocent. Votre fr`ere est innocent aussi.

— Mais je le sais bien, nous sommes tous innocents. C’est Blanche Perrier qui…

— Ce n’est pas Blanche Perrier qui a tu'e, qui a fait tuer votre fr`ere. Si c’'etait Blanche Perrier, je serais venu ici avec la certitude de vous causer un grand bonheur, car en vous disant « vous ^etes innocent » je vous aurais dit aussi, vous allez ^etre libre, vous allez retrouver libres, votre fr`ere et votre m`ere.

— Eh bien ? mais, ah ca, que voulez-vous me dire ?

— Ne m’interrompez pas, monsieur Granjeard, ce que je viens vous dire ici est grave, tr`es grave. Je viens vous le dire, songez-y bien, sous un faux nom, en me cachant, moi Juve. C’est donc que j’ai piti'e de vous. Vous ne vous y trompez pas, n’est-ce pas ?

— Parlez, parlez.

— Monsieur Paul Granjeard, vous ^etes innocent. Votre fr`ere est innocent, mais je connais le nom de l’assassin, je sais qui a fait tuer votre fr`ere, qui l’a fait tuer pour 'eviter que l’usine ne soit priv'ee de capitaux qui lui 'etaient n'ecessaires. Allons, monsieur Paul Granjeard, soyez courageux, l’assassin c’est…

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