Вход/Регистрация
Le pendu de Londres (Лондонская виселица)
вернуться

Аллен Марсель

Шрифт:

— Non, dit Fandor.

— Ah ?

— Non ! Juve et moi, Fant^omas, nous vous poursuivons sans tr^eve et sans merci, parce que vous ^etes l’ennemi de la soci'et'e, le criminel 'epouvantable qui n’a piti'e de rien. Ce n’est pas une vengeance personnelle que nous voulons tirer de vous… mais nous sommes les vengeurs de toutes vos victimes… Juve ne s’arr^etera donc pas aux consid'erations que vous croyez. Il sait que j’ai fait bon march'e de ma vie. M^eme si je suis en vos mains, m^eme si je suis votre otage, il vous poursuivra, il vous arr^etera. C’est son devoir…

Mais Fant^omas s’'etait lev'e…

— Monsieur, d'eclarait-il brusquement et non sans une certaine solennit'e, l’heure que nous vivons est 'etrange ; je ne puis rien vous confier de mes projets, pourtant, au moment o`u vous devenez mon otage, au moment o`u je vous annonce que vous allez me servir `a intimider Juve, au moment o`u vous me bravez encore, je tiens `a honneur de vous dire que j’admire votre 'energie. Vous ^etes digne d’^etre mon ennemi…

Et Fant^omas parlait de telle facon, avec une 'emotion si r'eelle que, malgr'e lui, Fandor se sentit troubl'e…

Certes, l’homme qu’il avait devant lui 'etait un assassin, mais cet assassin 'etait grand, ses crimes s’aur'eolaient d’audace… et Fandor, malgr'e qu’il en e^ut, ne pouvait le m'epriser…

— Que voulez-vous faire de moi ?

— Je vous l’ai dit, un otage… Vous allez me servir `a effrayer Juve… non, ne protestez pas, ne me dites pas que Juve ne s’arr^etera pas `a une telle situation… ne me dites pas qu’il vous condamnera `a mort pour ob'eir `a son devoir !… Un tel d'evouement `a la cause du Bien deviendrait criminel. Je vous tiens et par cela je tiens Juve ! Je le sais… ne le niez pas !

Fandor, cette fois, s’abstint de r'epondre…

Il connaissait trop la profonde affection que Juve lui portait, il savait, d’autre part, trop bien `a quel degr'e d’atrocit'e pouvait recourir Fant^omas, pour ne point craindre, en effet, qu’'etant en sa possession, le bandit ne trouv^at moyen de forcer Juve `a le laisser poursuivre en paix ses horribles forfaits…

Apr`es un silence, Fandor reprit cependant :

— Je suis votre otage, soit, o`u pensez-vous donc me conduire ?… Vous avez pu louer cette maison pour emp^echer qu’on entend^it mes appels, mais, en somme…

D’un geste, Fant^omas fit comprendre au journaliste que toute r'esistance 'etait vaine.

— Venez, dit-il simplement… Vous devriez savoir, monsieur Fandor, que je ne suis pas homme `a m’arr^eter `a des difficult'es de cette nature…

Tom Bob devait ^etre, en effet, bien certain de l’impunit'e, de la r'eussite de ses projets pour ne point h'esiter davantage. Revolver en main, ce qui 'etait superflu puisque Fandor, les menottes aux poings, ne pouvait tenter aucune r'esistance, il fit descendre le journaliste jusqu’au rez-de-chauss'ee de la maison meubl'ee…

— Inutile de crier, r'ep'eta-t-il, vous pensez sans doute `a vous faire entendre des ouvriers employ'es dans la boutique voisine, du menuisier-emballeur ?… R'efl'echissez qu’`a cette heure, ils ne sont plus dans l’atelier… D’ailleurs, voici votre prison… aussi confortable que possible… entrez…

Le journaliste, `a l’invite de son ravisseur, p'en'etra dans une extraordinaire petite pi`ece…

On e^ut dit une cabine de bateau, large de deux m`etres, longue de trois, peut-^etre, elle 'etait juste assez haute pour que l’on e^ut pu s’y tenir debout… aux murs 'etaient accroch'ees des biblioth`eques charg'ees de livres, quelques gravures ; dans un coin, un lit, une couchette plut^ot, dans un autre, une table-toilette…

— Vous voici chez vous, continuait Fant^omas… cette chambre n’est pas grande, mais vous n’y resterez gu`ere plus d’un mois… J’ajoute, monsieur Fandor, que j’ai tenu surtout `a ce qu’elle soit parfaitement calfeutr'ee. D’ailleurs, pour mieux vous en convaincre, voyez, sur votre lit, j’ai fait mettre un violon. Vous serez libre de tirer de cet instrument les sons les plus aigus… nul ne les entendra…

— Vous faites de l’ironie ?

— Pourquoi donc ?

— J’ai les mains li'ees.

— Enfantillage, dit Fant^omas, tenez, monsieur Fandor, contre ce mur, j’ai fait sceller cette petite lime… Quand je vais ^etre parti, dans quelques minutes, vous pourrez vous occuper `a user les anneaux de vos menottes… Vous y arriverez…

— Bien, r'epondit Fandor, je n’ai qu’`a m’incliner… Mais combien de temps pensez-vous donc v'eritablement m’obliger `a vivre dans un espace aussi restreint ?

— Vous resterez dans cette chambre un mois `a peu pr`es… chaque jour vous recevrez ma visite, et je m’efforcerai de satisfaire `a tous vos d'esirs, livres, tabac, etc. Pendant ce mois, vous ne sortirez pas, mais apr`es, je vous promets que votre sort s’am'eliorera notablement… La pi`ece est bien ventil'ee. Comme nourriture, je ferai en sorte de prendre vos ordres, et, en tout cas, comme il faut tout pr'evoir, j’ai fait disposer des conserves saines, hygi'eniques, nutritives, dans ce buffet `a droite… Donc, ne craignez point de mourir ni d’asphyxie, ni d’inanition… Avez-vous autre chose `a me demander ?…

  • Читать дальше
  • 1
  • ...
  • 4
  • 5
  • 6
  • 7
  • 8
  • 9
  • 10
  • 11
  • 12
  • 13
  • 14
  • ...

Ебукер (ebooker) – онлайн-библиотека на русском языке. Книги доступны онлайн, без утомительной регистрации. Огромный выбор и удобный дизайн, позволяющий читать без проблем. Добавляйте сайт в закладки! Все произведения загружаются пользователями: если считаете, что ваши авторские права нарушены – используйте форму обратной связи.

Полезные ссылки

  • Моя полка

Контакты

  • chitat.ebooker@gmail.com

Подпишитесь на рассылку: