Вход/Регистрация
L'Arrestation de Fant?mas (Арест Фантомаса)
вернуться

Аллен Марсель

Шрифт:

Il tira de sa poche son portefeuille, y prit la note qu’il avait le matin m^eme trouv'ee dans le dossier 'etiquet'e « Souverains », il la montra `a son compagnon en soulignant d’un trait d’ongle un d'etail probablement essentiel.

Or, M. Havard ne comprenait rien, tout d’abord, `a la manoeuvre de Juve.

— Eh bien, quoi ? faisait-il, un peu nerveux. Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est une fiche sur le tsar ? Et ce que vous montrez, c’est le poids du souverain ? Soixante-cinq kilos ? Quelle importance y attachez-vous ?

— Une importance capitale.

— Laquelle, bon Dieu ?

Juve rit de son petit rire 'enervant, le petit rire dont il accompagnait g'en'eralement ses triomphes les plus sensationnels.

— Avec ce renseignement, disait-il, ou je me trompe fort, ou nous allons arr^eter Fant^omas.

Et comme M. Havard le regardait interloqu'e, se prenant `a douter que Juve f^ut dans son bon sens, le policier enfin consentit `a parler un peu plus clairement :

— Voici mon plan, disait Juve, voici ce que je crains. Voici ce que je crois.

Juve, net, pr'ecis, usant de cette concision qui faisait sa force, rappelait `a M. Havard la terrible lutte qui s’'etait livr'ee, entre lui et Fant^omas `a propos du portefeuille rouge.

— Depuis la perte du Skobeleff, dit Juve, nous n’avons pas eu un instant de r'epit. Pas un, si ce n’est `a partir du moment o`u j’ai eu le portefeuille rouge entre les mains, `a partir de la parade d’ex'ecution d’OEil-de-Boeuf qui m’a valu de retrouver le portefeuille.

— Eh bien ?

— Monsieur Havard, apr`es avoir 'et'e trop mal, toutes ces affaires marchent trop bien.

— Ce qui signifie ?

— Ce qui signifie que, pour moi, si Fant^omas ne m’a pas poursuivi, si hier j’ai pu dormir en paix chez moi, rue Bonaparte, si le prince Nikita arrive vivant `a Feignies, c’est que Fant^omas a pr'epar'e quelque coup formidable, c’est qu’il a trouv'e moyen de duper une derni`ere fois le prince Nikita.

— Ah c`a, qu’imaginez-vous donc ?

— Un pi`ege inou"i. Ceci, en deux mots : le prince Nikita ne va pas avoir affaire au tsar, il va se trouver en face de Fant^omas.

`A ces mots, M. Havard, dans le compartiment du rapide, secou'e par la vitesse, se dressa debout, litt'eralement stup'efait :

— Vous ^etes fou, vous ^etes fou. Vous supposez que Fant^omas va prendre la place du tsar ?

— J’en jurerais.

— Une imposture de cette importance est impossible, voyons.

— Tout est possible `a Fant^omas.

— Sans doute, mais…

— Il n’y a pas de « mais ».

— Enfin, que comptez-vous faire ?

— Peser le tsar.

Et Juve pr'ecisa son plan :

— Le tsar, disait-il, peut avoir un visage, une attitude, une voix, une facon d’^etre. Tout cela, ce n’est rien, tout cela, ce n’est pas suffisant pour l’identifier. Tout cela, si Fant^omas veut s’en donner la peine, il peut l’imiter. Il l’imitera pour duper le prince Nikita, pour duper ceux qui assisteront `a l’entrevue. Mais il y a une chose que Fant^omas ne saurait truquer, pour la bonne raison qu’il n’y pensera pas et cette chose-l`a, c’est son poids. J’ai le poids du tsar et si l’homme qui entretient l'e prince Nikita ne p`ese pas son poids ou `a peu pr`es, c’est que ce n’est pas le tsar.

Juve avait si bien d'efendu sa th'eorie, si nettement d'emontr'e `a M. Havard qu’on pouvait tout craindre de la part de Fant^omas, m^eme cette imposture invraisemblable, que M. Havard s’'etait laiss'e convaincre.

— Vous ferez comme vous l’entendrez, Juve, avait fini par d'eclarer le chef de la S^uret'e. Toutefois, pas de scandale avant que nous ayons une certitude.

Juve, d’un hochement de t^ete, avait rassur'e son chef, puis il avait 'eclat'e de rire :

— D’ailleurs, expliqua-t-il, ce qu’il y a d’amusant, monsieur Havard, c’est que, si r'eellement Fant^omas a pris la place du tsar, non seulement il va ^etre arr^et'e par nous, mais encore il aura 'et'e fort d'esappoint'e par l’invention du prince Nikita. Vous savez que cet officier a d'etruit le document pour en r'eciter le texte au tsar. Il y a gros `a parier que le lieutenant prince Nikita s’adressera au tsar en russe. Fant^omas n’en comprendra pas un tra^itre mot.

***

Quatre-vingt-huit kilos.

Juve, arriv'e `a l’usine de Feignies avant le prince Nikita lui-m^eme, avait merveilleusement endoctrin'e les fr`eres Rosenbaum qu’il devait pourtant, dans la soir'ee, faire si promptement mettre `a la porte par les policiers r'equisitionn'es `a la brigade de gendarmerie voisine.

Gr^ace aux directeurs de l’usine, Juve, en compagnie du chef de la S^uret'e, avait en effet obtenu que l’on trac^at de telle mani`ere le chemin du souverain, que, forc'ement, fatalement, pour 'eviter des obstacles accumul'es `a dessein dans la cour de la cristallerie, le tsar d^ut passer sur une grande bascule de niveau avec le sol, ce qui allait permettre de le peser `a son insu.

  • Читать дальше
  • 1
  • ...
  • 95
  • 96
  • 97
  • 98
  • 99
  • 100
  • 101
  • 102

Ебукер (ebooker) – онлайн-библиотека на русском языке. Книги доступны онлайн, без утомительной регистрации. Огромный выбор и удобный дизайн, позволяющий читать без проблем. Добавляйте сайт в закладки! Все произведения загружаются пользователями: если считаете, что ваши авторские права нарушены – используйте форму обратной связи.

Полезные ссылки

  • Моя полка

Контакты

  • chitat.ebooker@gmail.com

Подпишитесь на рассылку: