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L'Arrestation de Fant?mas (Арест Фантомаса)
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Аллен Марсель

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— Mon Dieu, me serais-je donc tromp'e ? Vais-je donc avoir la douleur… il ne faut pas que cela soit, je ne veux pas que cela soit.

Fant^omas tremblait maintenant de tous ses membres, une sueur froide perlait `a son front, lui coulait des tempes.

— Il ne faut pas que cela soit. Je ne veux pas qu’on le tue. Je ne veux pas m’^etre tromp'e. Une erreur de ma part serait criminelle. Ah, mal'ediction.

Que venait donc d’apercevoir Fant^omas ?

Il lui avait sembl'e que la machine qu’il avait devant les yeux 'etait plus petite que celle qu’il avait truqu'ee dans le Hangar Rouge. Oui, les bras sanglants 'etaient moins 'epais, moins hauts. Oui, le couperet 'etait de dimension plus exigu"e. Oui, le b^ati m^eme de la guillotine diff'erait par quelques traits essentiels. Et Fant^omas, affol'e, se demandait :

— Me suis-je donc tromp'e ? N’ai-je pas truqu'e la guillotine qui doit servir ce matin ? 'Etait-ce une autre guillotine que celle-ci qui m’a servi `a tuer Jean-Marie ?

Et, avec une lucidit'e effarante, le bandit, qui avait voulu sauver OEil-de-Boeuf, se rappela soudain que Deibler poss'edait deux guillotines, l’une dont il se servait `a Paris, l’autre, de dimensions moindres, qu’il n’utilisait qu’en province, et que c’'etait la guillotine parisienne que Fant^omas avait mise hors d’'etat. C’'etait la guillotine des d'epartements qui se dressait lugubre devant lui, `a qui, dans quelques minutes, on allait jeter OEil-de-Boeuf, OEil-de-Boeuf, que, d'esormais, rien ne pouvait plus sauver, qui, devant Fant^omas, allait avoir la t^ete tranch'ee.

***

Le bandit, derri`ere le store, 'etait, certes, plus p^ale qu’OEil-de-Boeuf, pourtant livide, la chemise 'echancr'ee, les cheveux coup'es ras, les bras attach'es derri`ere le dos, entre deux gardiens de prison, pr'ec'ed'e de l’aum^onier, suivi du bourreau et de ses valets.

Il fallait que Fant^omas, `a cet instant, fit un effort terrible sur lui-m^eme pour ne pas se pr'ecipiter sur la place, courir `a son lieutenant, l’'etreindre, lui demander pardon de sa m'eprise.

Fant^omas se dompta pourtant.

— Il va mourir, se r'ep'etait-il. Il va mourir. Nul ne peut le sauver.

Et d’ailleurs, dans le silence angoiss'e qui soudain pesa aussi bien sur les soldats du service d’ordre que sur la foule juch'ee partout, s’'ecrasant dans les ruelles, s’agrippant en grappes aux toits des maisons voisines, le drame se d'eroula avec l’instantan'eit'e d’un 'eclair.

La porte de la prison s’'etait ouverte, OEil-de-Boeuf, le cou instinctivement enfonc'e entre les 'epaules, gardait une attitude de vrai courage. L’aum^onier, brusquement, se jeta de c^ot'e. Ce mouvement d'emasquait la guillotine. OEil-de-Boeuf sembla vaciller sur ses jambes, deux aides le prirent sous le bras. On le poussa vers la bascule.

Alors, des l`evres exsangues du mis'erable qu’on allait tuer, un cri, presque ind'echiffrable, s’'eleva :

— J’'etais innocent. Je n’ai pas tu'e l’officier russe. Adieu.

Pouvait-il dire plus ?

Deibler, qui marchait derri`ere le condamn'e au moment o`u celui-ci d'ebouchait de la prison, s’'etait d'ej`a pr'ecipit'e `a la droite de la guillotine et, le doigt sur le d'eclic, il attendait.

Les valets du bourreau alors intervinrent.

L’un d’eux, par les 'epaules, coucha OEil-de-Boeuf sur la planche de la bascule. Les courroies, que maniait un autre valet, boucl`erent les chevilles, les 'epaules du malheureux. Un troisi`eme aide se tenait pr^et `a tirer la t^ete du condamn'e par les oreilles afin de l’introduire dans la lunette o`u, dans quelques secondes, le couperet allait s’abattre avec une foudroyante rapidit'e.

Et tout cela s’'etait fait en moins d’une demi-seconde. Et d'ej`a Deibler, visage impassible, pesait sur le levier manoeuvrant la bascule.

Fant^omas vit distinctement l’effort que faisait le bourreau. Il voyait le geste de Deibler. Il le voyait… et, brusquement, il s’'etonnait de le voir.

Des l`evres du bandit, alors, un rauque juron s’'echappait :

— Mort de Dieu, mais qu’est ce qu’il se passe ?

Que se passait-il, en effet ?

C’'etait, autour de la guillotine, en cet instant, un affolement extraordinaire.

Et tandis que, de la foule, aussi bien que des soldats rang'es tout autour de la « Veuve », aussi bien que des personnages officiels group'es `a quelques pas de l’'echafaud, une clameur formidable montait, Fant^omas voyait que Deibler, paraissait faire un effort surhumain, s’efforcait vainement de manoeuvrer la bascule de la guillotine. La bascule demeurait immuable. Il 'etait impossible de guillotiner OEil-de-Boeuf. En vain les aides se pr'ecipitaient-ils. La machine ne fonctionnait pas.

Deux minutes plus tard, sans doute, brusquement le Procureur intervint. On d'eligota le condamn'e 'evanoui. Des hommes le prirent aux 'epaules. On l’emporta vers la prison, cependant que la foule, rompant les barrages, commencait `a envahir la place. Cependant que les commandants du service d’ordre, sabre en main, hurlaient `a leurs hommes :

— Chargez. Il ne faut pas que la foule approche des bois de la justice.

***

Au moment o`u Deibler avait appuy'e de toutes ses forces sur le levier commandant le d'eclic de la guillotine, et qu’il 'etait effar'e de le voir r'esister, Juve, qui se tenait `a quelque distance de la machine fatale, s’'etait 'elanc'e en courant vers le bourreau.

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