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L'Arrestation de Fant?mas (Арест Фантомаса)
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Аллен Марсель

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— Maintenant, monsieur Juve, d'eclara brusquement le prince Nikita, je r'eciterai ce texte par coeur.

— Vous ne deviez pas le conna^itre.

— Non, monsieur Juve, ce n’est pas tout `a fait exact. Nul, hors le tsar, ne doit conna^itre le contenu de ce texte. Voil`a tout. Je vous donne ma parole que nul ne le conna^itra.

— Mais vous, prince.

— Moi, monsieur Juve, moi ? je me suis rendu compte que tout simplement j’'etais expos'e `a me faire voler ce portefeuille si je tentais de l’apporter au tsar. C’est pourquoi je l’ai ouvert, c’est pourquoi j’ai lu le document… c’est pourquoi encore…

Mais le prince Nikita s’interrompit.

Avant que Juve e^ut pu intervenir, il avait tir'e de sa poche un briquet, il l’enflamma, il approcha de la flamme le document myst'erieux, en br^ula les feuillets.

— Prince, hurla Juve, au comble de l’'emotion, que faites-vous l`a ?

Le prince Nikita, d’un geste de la main, calma le policier, et lentement, du ton d’un homme parfaitement d'ecid'e, grave et tr`es calme, le lieutenant expliqua :

— Ne vous effrayez pas, ce que je fais est un acte purement r'efl'echi, je vous disais tout `a l’heure que j’apprenais ce document par coeur, demain j’irai le r'eciter au tsar et si le tsar estime que je n’ai pas eu raison de d'etruire ce texte apr`es en avoir pris connaissance et cela pour ^etre certain qu’il ne puisse jamais retomber entre les mains de personne, je saurai, monsieur, faire mon devoir. Je saurai faire en sorte que, le tsar averti, il n’y ait plus que lui, mon ma^itre, qui sache ce que contenait le portefeuille rouge.

30 – LA VOLONT'E DU TSAR

Juve venait de se r'eveiller.

Le policier avait `a peine ouvert les yeux qu’`a demi v^etu il se pr'ecipitait comme un fou vers la chambre de son appartement mise la veille au soir `a la disposition du prince Nikita, en lui faisant remarquer que le mieux 'etait pour lui de sortir le moins possible, de se montrer le moins possible, et cela afin de ne pas s’exposer `a des attaques, d’ailleurs peu probables, mais cependant susceptibles de se produire, de l’extraordinaire Fant^omas.

— Couchez chez moi, avait conseill'e Juve. Vous me dites que vous avez rendez-vous avec le tsar demain soir `a la fronti`ere belge, `a l’usine des fr`eres Rosenbaum, `a Feignies. Il sera bien temps pour vous de prendre l’express du matin et vous ^etes ici `a l’abri plus que n’importe o`u.

Le prince Nikita avait accept'e. Juve et lui avaient 'et'e se reposer, sans crainte, sans pr'eoccupation, car, aussi bien, puisque le prince avait d'etruit le fameux document, il n’apparaissait plus d'esormais que rien p^ut emp^echer l’officier russe de remplir sa mission aupr`es de l’Empereur de toutes les Russies.

***

Juve, comme un fou, se pr'ecipita dans la chambre du prince Nikita pour l’'eveiller et lui proposer, avec cette spontan'eit'e dans le d'evouement qui lui 'etait propre, de l’accompagner en personne jusqu’`a la fronti`ere.

Or, Juve n’avait pas ouvert la porte de la chambre dans laquelle il s’attendait `a trouver, dormant encore, le prince Nikita, qu’il recula, saisi de stup'efaction.

Il n’y avait personne dans la pi`ece.

L’officier russe n’'etait plus l`a.

— Mon Dieu, qu’est-ce que cela veut dire ?

Juve, qui passait sur son front, o`u perlait une sueur froide, sa main tremblante, imaginait en une seconde les pires calamit'es.

Heureusement, Juve ne restait pas longtemps sous le coup de son 'etonnement.

Repris par ses habitudes polici`eres, faisant encore une fois appel `a tout son sang-froid, Juve, domptant son 'enervement, p'en'etra dans la pi`ece, courut au lit sur lequel le prince Nikita devait avoir repos'e.

Le lit d'efait t'emoignait que l’officier russe y avait dormi. Juve n’en pouvait douter, le d'epart de l’envoy'e du tsar ne remontait donc qu’`a quelques heures.

— Qu’est-ce que tout cela veut dire ? se r'ep'etait le policier. Il 'etait l`a, il devrait y ^etre, et il n’y est plus.

Juve regardait de tous c^ot'es dans la pi`ece et bient^ot, affol'e plus encore, il se pr'ecipitait vers un petit gu'eridon dispos'e `a c^ot'e du lit et que, tout d’abord, il n’avait pas examin'e.

Sur ce gu'eridon, en pleine lumi`ere, bien en vue, mise l`a pour ^etre apercue de suite, se trouvait une large enveloppe, dont la suscription indiquait : « Pour vous, monsieur Juve. »

Le policier ouvrit cette lettre myst'erieuse d’un doigt fi'evreux. Mais il en avait tout juste parcouru les premi`eres lignes, que, d'ej`a, un soupir de soulagement s’'echappa de ses l`evres :

— L’animal, qu’il m’a fait peur.

La lettre disait :

Mon cher Juve,

Je vous ai menti hier soir en vous annoncant que j’avais rendez-vous avec le tsar, mon ma^itre, `a onze heures du soir, `a Feignies. En r'ealit'e, je dois rencontrer l’Empereur `a neuf heures, c’est-`a-dire deux heures plus t^ot. Si je prenais l’express du matin, je risquerais d’arriver en retard, et c’est pourquoi, sans attendre plus longtemps, je m’enfuis de chez vous pour prendre le rapide de cinq heures du matin.

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