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L'Arrestation de Fant?mas (Арест Фантомаса)
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Аллен Марсель

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— Vous ^etes un tra^itre !

— Et vous, vous ^etes fou.

— Je suis fou, monsieur ? Vraiment ? Ah ca, qui de nous deux est le plus fou ? de vous, qui m’avez trahi et qui revenez beno^itement chez vous, sans vous douter que je vous y guette, que je vous y attends, ou de moi, qui vais me venger de votre trahison, et qui, apr`es, me ferai sauter la cervelle, s’il le faut ?

Juve s’assit.

— Je ne vous comprends pas du tout, d'eclara-t-il. Vous me parlez tout le temps de trahison. En quoi vous ai-je trahi ?

— En quoi vous m’avez trahi ?… en ceci : vous vous 'etiez engag'e, monsieur Juve, `a retrouver le portefeuille rouge. J’'etais charg'e par mon gouvernement de le rapporter au tsar. Le tsar attendra demain, monsieur, `a la fronti`ere, que je vienne lui restituer ce document. Je ne saurais le faire si vous ne me le livrez pas. Or, vous ne me le livrez pas. Le portefeuille rouge que vous deviez me remettre, vous ne l’avez pas retrouv'e. Ou vous n’avez pas voulu le retrouver, je n’en sais rien.

« Demain le tsar croira que je n’ai point su me d'evouer `a sa cause, mais demain je serai mort, je me serai tu'e de ma propre main. Et vous serez mort aussi, vous, Juve, parce que j’estime que si vous l’aviez voulu, vous auriez le portefeuille et que vous ne l’avez pas.

— Le voici.

Le bras de l’officier, une seconde avant tendu vers Juve, le menacant d’un revolver, s’abaissa lentement.

Et des l`evres du lieutenant s’'echappaient une s'erie de phrases, de phrases sans suite, qui trahissaient le d'esarroi de sa pens'ee :

— Je ne le vois pas. Ce n’est pas lui. C’est impossible. Ah mon Dieu.

Dans l’exc`es de son bonheur, l’envoy'e du tsar semblait ne plus m^eme comprendre que c’'etait bien le portefeuille rouge, le fameux portefeuille rouge qu’il avait l`a, `a port'ee de sa main, offert `a son d'esir, retrouv'e, sauv'e, pr^et `a ^etre remis au tsar.

Le policier en cet instant go^utait l’^apre volupt'e du triomphe, du triomphe d'efinitif qu’il venait de remporter sur Fant^omas, en faisant parvenir `a l’envoy'e du tsar le portefeuille rouge, ce portefeuille rouge que Fant^omas avait voulu ravir, qu’il avait ravi par deux fois, mais que Juve pouvait ^etre fier de lui avoir repris. Juve, toutefois, 'etait trop simple, trop bon aussi pour 'eterniser l’angoisse du malheureux officier.

Il le voyait devant lui, p^ale et tremblant, si 'emu qu’il ne pouvait articuler une parole. Il en eut piti'e.

— Prince Nikita, commencait Juve, remettez-vous donc, tout est bien qui finit bien. Vous avez maintenant le document. Je suis d'echarg'e de ma mission. J’ajouterai `a cela un conseil. Ne gardez pas trop longtemps le portefeuille rouge en votre possession, h^atez-vous de le porter au tsar. Ceux qui ont int'er^et `a s’en emparer ne reculeront devant rien, vous le savez, pour arriver `a leurs fins. Vous avez le portefeuille, c’est bien. Quand vous l’aurez remis au tsar, ce sera mieux encore.

— Vous avez raison, monsieur Juve, je suis maintenant, moi aussi, pris d’une h^ate extr^eme de me d'ebarrasser de ce redoutable document. Mais n’ayez crainte, avant de venir vous retrouver, avant la sotte sc`ene que je viens de vous faire et dont je vous demande infiniment pardon, j’avais bien r'efl'echi. J’ai examin'e la mani`ere dont je dois faire tenir ce document au tsar. Je suis assur'e que rien n’emp^echera l’Empereur, mon ma^itre, d’en prendre connaissance.

— Vous ^etes assur'e, demanda-t-il, que rien ne vous arrivera ? que vous parviendrez sans encombre jusqu’au tsar avec ce portefeuille dans votre poche ?

— Vous allez voir.

Le prince Nikita tira de sa poche un 'el'egant canif d’argent. Il l’introduisit de force dans le maroquin et, devant Juve 'ebahi, il commenca `a couper le cuir du portefeuille, du portefeuille rouge qu’il lui 'etait impossible d’ouvrir en raison de sa serrure secr`ete incrochetable.

— Vous le voyez, monsieur Juve, je coupe le cuir de ce portefeuille. J’ouvre ce portefeuille : voici le document, je le lis.

Le prince Nikita, visiblement en proie `a une terrible 'emotion, mais parfaitement de sang-froid, raisonnait `a merveille, faisant le geste qu’il annoncait.

Il ouvrit en effet le portefeuille rouge, il en tira une feuille de papier aux armes imp'eriales, il lut le document.

— Monsieur, commenca Juve, vous parliez tout `a l’heure de trahison. L’ordre 'etait formel. Nul ne devait parcourir ce document secret.

— Je le sais, monsieur Juve.

Toujours tr`es p^ale, le prince Nikita continuait de prendre connaissance du myst'erieux papier.

Il le lisait lentement, en homme qui en grave les mots dans sa m'emoire, il le lisait avec un soin extr^eme, puis le lisait `a nouveau, le relisait encore.

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