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La mort de Juve (Смерть Жюва)
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Аллен Марсель

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Mais v'eritablement, Juve 'etait par trop 'enigmatique. Il ne donnait pas `a Fandor suffisamment d’explications. Le journaliste protesta violemment :

— Non, je ne marche pas. J’aimerais mieux leur rendre la libert'e pour vous suivre et savoir ce que vous allez faire. Juve, des explications !

Juve 'eclata de rire :

— Qu’il soit fait suivant ta volont'e. Tu te demandes, Fandor, comment je suis l`a ? Peuh, c’est excessivement simple. Parce qu’apr`es avoir arr^et'e Fant^omas…

Mais Juve n’en dit pas plus long. `A peine avait-il articul'e ces deux mots extraordinaires, « arr^et'e Fant^omas », que Fandor avait bondi vers lui :

— Vous avez arr^et'e Fant^omas ? c’est vrai ? vous ne vous moquez pas de moi ? Vous avez arr^et'e Fant^omas ?

— Mais, sans doute. Il est en ce moment proprement ligot'e et gentiment clou'e au sol, dans un appartement que tu connais, rue Bonaparte.

— Chez vous, Juve ?

— Oui.

Et, du ton dont il aurait annonc'e les choses les plus ordinaires, les 'ev'enements les plus indiff'erents, Juve, sans souci de Nalorgne et de P'erouzin, qui cependant 'ecoutaient ses paroles, raconta `a Fandor les 'ev'enements survenus depuis son arrestation.

— Mon petit, d'eclarait Juve, tu penses bien que si j’ai pris le moyen d'esesp'er'e qu’'etait ton arrestation pour t’emp^echer d’aller recevoir chez moi cet excellent Fant^omas, c’est que j’avais l’intention d’^etre l`a moi-m^eme au rendez-vous. J’en avais d’autant plus l’intention que, n’'etant nullement paralytique, il me paraissait tr`es opportun de profiter de la venue de Fant^omas pour, une bonne fois, lui mettre la main au collet. Toi, tu 'etais li'e par un scrupule d’honneur ; moi, je n’'etais tenu par rien de semblable. D’ailleurs, entre parenth`eses, tu m’avoueras, Fandor, que les scrupules d’honneur sont d'eplac'es avec Fant^omas. Tu allais tenir ta parole, toi. Lui ne tenait pas la sienne, puisque sa lettre 'etait blanche. Enfin… Maintenant, Fandor, j’imagine que tu devines la suite. Fant^omas, ligot'e chez moi, m’avouait, avec une belle tranquillit'e d’^ame, que si j’avais la victoire sur lui, il l’avait sur toi. Je le tenais `a ma merci, mais toi, tu revenais accompagn'e de Nalorgne et P'erouzin qui, dans une lettre chiffr'ee, avaient recu les instructions n'ecessaires pour t’assassiner proprement. Tu vois mon 'emotion, Fandor ?

— Mon bon Juve !

— Naturellement, je courais au plus press'e. J’abandonnais Fant^omas chez moi, `a la garde d’un sergent de ville que je faisais monter d’urgence, je t'el'ephonais `a la S^uret'e, j’apprenais ainsi que Fant^omas devait envoyer `a Clamart un fiacre conduit par Prosper. Prosper a d^u trahir en ne venant pas t’attendre. En tout cas, pour ma part, je me suis empar'e d’un taxi-auto, parce que, de la sorte, je facilitais beaucoup la lutte que je pr'evoyais entre Nalorgne, P'erouzin et nous, puis je suis venu t’attendre. Tu sais le reste.

Tandis que Fandor, 'emu au plus haut point, semblait pr^et `a sauter au cou de Juve, tandis que Nalorgne et P'erouzin, 'epouvant'es, s’attendaient d’une minute `a l’autre `a ^etre proprement exp'edi'es dans l’autre monde, Juve reprenait :

— Donc, voici, en ce moment, o`u nous en sommes ; toi, tu es sous le coup d’un mandat d’arr^et. Nalorgne et P'erouzin, eux, sont consid'er'es comme d’honn^etes gens. Fant^omas, enfin, est immobilis'e chez moi, sous la garde d’un agent. Eh bien, mon petit Fandor, je crois que tout cet imbroglio va se d'enouer rapidement. Moi, Juve, je vais rentrer d’urgence rue Bonaparte et conduire Fant^omas au D'ep^ot. Fant^omas, une fois arr^et'e, je me d'ebrouille, ce ne sera pas tr`es difficile, pour obtenir que mon mandat d’arr^et te concernant soit rapport'e. D’autre part, j’obtiens deux mandats contre Nalorgne et P'erouzin. En possession de ces paperasses, je reviens naturellement te tirer de cette champignonni`ere, et…

Fandor ne laissa m^eme pas `a son ami le temps d’achever.

— D'ep^echez-vous, Juve, supplia-t-il, d'ep^echez-vous. Si vous saviez comme j’ai h^ate que vous soyez parti et revenu ? J’ai bien pour trois ou quatre heures `a vous attendre, cela va me sembler terriblement long. Mais tout de m^eme, Fant^omas est arr^et'e. Ah, Juve. Juve, je crois que cette fois nous avons enfin d'ebarrass'e le monde du Ma^itre de l’Effroi, du Roi de l’'Epouvante.

Juve, qui remontait l’'echelle de la champignonni`ere, r'epondait simplement :

— Je le crois aussi, Fandor. Je l’esp`ere.

25 – LE CH^ATIMENT

— Imb'ecile, triple imb'ecile.

`A peine Juve avait-il quitt'e en h^ate son appartement de la rue Bonaparte, que cette exclamation retentissait, s’'echappait de la bouche en furie de Fant^omas, cependant que le monstre, r'eduit `a l’impuissance et clou'e sur le plancher comme une chouette le long d’un mur, s’efforcait en vain d’arracher les liens qui le retenaient et l’immobilisaient ainsi, le laissant `a la merci de son adversaire.

— Imb'ecile, r'ep'eta Fant^omas, en 'ecumant de rage.

Ces injures s’adressaient `a l’agent de police que Juve avant de s’en aller avait post'e dans son cabinet de travail, revolver au point, avec l’ordre de briser les membres de Fant^omas si d’aventure le bandit s’efforcait de vouloir s’'echapper.

Impassible l’agent demeurait en face de Fant^omas et consid'erait curieusement cette grande et superbe silhouette de trag'edie et de crime d'esormais abattue, r'eduite `a l’impuissance.

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