Вход/Регистрация
La mort de Juve (Смерть Жюва)
вернуться

Аллен Марсель

Шрифт:

En parlant ainsi, Fant^omas savait qu’il surexcitait la cupidit'e de l’inf^ame voleur.

Et d’ailleurs, Prosper, malgr'e ses inqui'etudes, ne r'esistait pas au d'esir de fouiller encore, de fouiller toujours dans les papiers, dans les documents 'epars qui se trouvaient dans le cabinet de Juve.

Car, `a chaque incursion qu’il faisait dans les tiroirs ou les coffrets, il d'ecouvrait des choses excellentes `a prendre, `a d'efaut des papiers de la fille de Fant^omas.

C’'etaient en effet, c`a et l`a, des billets de banque, des pi`eces d’or, quelques bijoux, dont il se bourrait les poches.

Cependant l’incendie gagnait ; Prosper eut une id'ee :

Un broc d’eau se trouvait `a proximit'e, dans l’angle de la pi`ece. Il s’en saisit, renversa le contenu sur le meuble que, pr'ecis'ement, il 'etait en train de visiter et qui menacait de s’enflammer : les pieds du petit bureau 'etaient d'ej`a calcin'es par les flammes.

L’eau qui coulait, ruisselait sur le fauteuil o`u Prosper avait d'epos'e son revolver, elle noyait l’arme, puis elle tombait ensuite en cascades irr'eguli`eres sur le plancher, juste `a c^ot'e de Fant^omas qui, sans laisser 'echapper un cri, afin de ne point montrer `a Prosper les angoisses par lesquelles il passait, souffrait un v'eritable martyr, car, plus le temps s’'ecoulait, plus l’incendie faisait de progr`es, plus les flammes consumaient de tous c^ot'es le plancher et les meubles.

— Prosper, hurla Fant^omas, d'elivre-moi, je n’en puis plus. Il faut que je sorte d’ici.

Mais Prosper haussait les 'epaules :

— D'ebrouille-toi, fit-il, chacun pour soi, dans ces affaires-l`a.

— L^ache, tra^itre, mis'erable, hurla le bandit.

— Au revoir, `a dimanche, cria ironiquement Prosper qui, ayant enfin cess'e de vider les tiroirs de Juve et ayant bourr'e ses poches d’or et de billets de banque, d'ecidait de s’en aller.

Au moment o`u Prosper s’approchait de la fen^etre, les vitres, avec un cliquetis sinistre, volaient en 'eclats et une 'enorme langue de feu p'en'etra dans la pi`ece.

Mais on ne pouvait plus s’'echapper par les toits et, comme l’escalier depuis longtemps 'etait consum'e, Prosper se rendit compte que toute fuite 'etait d'esormais impossible.

— Foutu, je suis foutu, hurla-t-il en se tordant les bras.

Il revint vers Fant^omas qui, l'ech'e de plus en plus par les flammes, poussait d’'epouvantables hurlements.

— Canaille, s’'ecria Prosper, c’est toi qui m’as fourr'e dans cette histoire-l`a.

Et il montrait au prisonnier un poing menacant. Mais, malgr'e les 'epouvantables souffrances qu’il endurait, Fant^omas ricana :

— Eh, oui, Prosper, c’est moi qui ai fait cela. Mais ce dont tu ne te doutes pas, c’est que c’est encore moi qui ai allum'e l’incendie. Oui, avant de venir trouver Juve, j’ai imbib'e de p'etrole tout l’escalier, j’ai vid'e de l’essence dans les tuyaux du calorif`ere, puis j’ai mis le feu `a une m`eche d’amadou qui devait, d’apr`es mes calculs, allumer l’incendie une heure apr`es mon arriv'ee. Mon but 'etait d’an'eantir Juve et tout ce qui l’entoure, et de le faire p'erir calcin'e, au milieu des flammes.

— Tandis que c’est toi et moi aussi, s’exclama Prosper, qui allons ^etre enfum'es comme des renards dans leur terrier.

— La mort me sera plus douce, hurla Fant^omas, quand je te verrai souffrir. Canaille, tra^itre, tu n’as pas voulu m’'ecouter, brigand qui as voulu me trahir et que je punis tout de m^eme. Car tu es pris, bien pris. Prosper, regarde les flammes qui te br^ulent, elles commencent `a t’atteindre aussi. Je souffre peut-^etre, mais je ne sens plus rien puisque je te vois souffrir.

Mais Prosper, comme une b^ete enrag'ee, bondissait `a travers la pi`ece, ne sachant o`u se poser, ne sachant que faire.

— Ah, Fant^omas, cria-t-il, tu crois jouir du spectacle de mon agonie, ce serait trop beau de te donner ce plaisir. Tu as voulu que nous crevions ensemble, soit. Mais, s’il en est un qui a quelque chance de s’en tirer, c’est moi. 'Ecoute. N’entends-tu pas ?

Du lointain, en effet, arrivait une clameur, sourde, confuse, facile `a reconna^itre. 'Evidemment, l’incendie ne passait pas inapercu et les gens s’attroupaient au dehors, organisaient le sauvetage. On entendit un instant la corne `a deux notes des pompiers. Fant^omas poussa un cri de rage et Prosper un cri de triomphe.

— Je m’en tirerai, hurla ce dernier, et toi, Fant^omas, ajoutait-il, il faut que tu y restes. Fant^omas, tu as encore une seconde `a vivre, remercie-moi de t’'epargner les terribles souffrances d’^etre r^oti vivant.

— Canaille, hurla Fant^omas, qui devinait l’intention de Prosper.

L’ancien cocher, en effet, venait d’aviser au milieu de la fum'ee, dans le brouillard ^acre et 'epais qui obscurcissait la pi`ece, simplement 'eclair'ee par moments par les flammes, le revolver qu’il avait quelques instants auparavant d'epos'e sur un fauteuil.

  • Читать дальше
  • 1
  • ...
  • 79
  • 80
  • 81
  • 82
  • 83
  • 84
  • 85
  • 86
  • 87
  • 88
  • 89

Ебукер (ebooker) – онлайн-библиотека на русском языке. Книги доступны онлайн, без утомительной регистрации. Огромный выбор и удобный дизайн, позволяющий читать без проблем. Добавляйте сайт в закладки! Все произведения загружаются пользователями: если считаете, что ваши авторские права нарушены – используйте форму обратной связи.

Полезные ссылки

  • Моя полка

Контакты

  • chitat.ebooker@gmail.com

Подпишитесь на рассылку: