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La mort de Juve (Смерть Жюва)
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Аллен Марсель

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— Oui, reconnut Prosper.

Le cocher, quelques instants apr`es, revint.

— C’est 'egal, fit-il, si jamais quelqu’un s’amenait par l’escalier, j’ai eu beau boucler la porte, on ne tarderait pas `a l’enfoncer.

— Cela retiendrait tout de m^eme nos agresseurs pendant quelques instants, on pourrait en profiter alors pour s’en aller par la fen^etre.

— La fen^etre, d'eclara Prosper, elle est ferm'ee, j’ai bien envie de l’ouvrir.

— Pourquoi ?

Depuis quelques instants, Prosper avait cess'e son inventaire et ses recherches dans les tiroirs de Juve, mais il allait et venait dans le cabinet de travail du policier, les bras ballants, tournant la t^ete dans tous les sens, levant le nez, respirant profond'ement.

— Qu’est-ce qu’il y a ? interrogea Fant^omas, inqui'et'e sans doute par l’attitude bizarre de son 'enigmatique complice.

Prosper poussa un long soupir :

— Il y a, fit-il, qu’il fait chaud ici.

— Chaud ?

— Oui, chaud, tr`es chaud.

Fant^omas, impatient'e, gourmandait l’ancien cocher :

— Tu es en train de devenir fou. Allons, d'ep^eche-toi. Fouille encore ces armoires. Il faut faire vite. Tiens, j’ai la conviction que c’est dans ce petit bureau que tu trouveras les papiers qui nous int'eressent tellement.

Prosper ob'eit, d'efonca le meuble et, pendant qu’il proc'edait `a ce travail, il tournait le dos `a Fant^omas.

Cela 'etait fort heureux, 'evidemment, sans quoi l’ancien cocher aurait 'et'e terrifi'e s’il avait pu contempler, ne f^ut-ce qu’un instant, le visage du captif.

Fant^omas, en effet, faisait des grimaces et presque des contractions horribles. Le bandit, depuis quelques instants, paraissait souffrir, souffrir de plus en plus, ses yeux se r'evulsaient, il se mordait les l`evres jusqu’au sang, cependant qu’il faisait des efforts inou"is comme s’il s’efforcait de s’arracher du plancher auquel il 'etait clou'e.

Qu’arrivait-il donc `a Fant^omas, et s’il endurait d'esormais un nouveau supplice, quelle 'etait la nature de ce supplice ?

Mais Prosper, soudain, quitta le meuble qu’il cambriolait, se pencha `a moiti'e sur le sol regarda attentivement.

Par les interstices du plancher semblait monter un tout petit nuage de poussi`ere, une tr`es l'eg`ere fum'ee.

Il se retourna interloqu'e, regarda Fant^omas. Le bandit, faisant un extraordinaire effort sur lui-m^eme, avait repris son masque impassible, mais, chose archi surprenante, tout autour de lui s’'elevaient par moments, par intervalles irr'eguliers, de petits nuages bleu^atres qui se fondaient dans l’air, qui semblaient surgir de dessous le plancher.

— Dr^ole d’odeur, murmura Prosper, qui, spontan'ement, courut `a la porte d’entr'ee.

Il l’ouvrit.

Mais il poussa un cri terrible :

Prosper, apr`es l’avoir ouverte, referma brutalement la porte, puis revenait en courant dans le cabinet de travail :

— Nous sommes foutus, nous sommes foutus !

— Qu’est-ce qu’il y a ? interrogea Fant^omas, qui avait toutes les peines du monde `a conserver `a sa voix une intonation naturelle.

Prosper ne pouvait r'epondre : il 'etait pris d’une effroyable quinte de toux et la chose 'etait compr'ehensible :

Derri`ere l’ancien cocher, par la porte un instant entrouverte, 'etait entr'ee une vague noire, une 'epaisse bouff'ee de fum'ee qui l’avait poursuivi jusqu’au milieu de l’appartement.

C’'etait une fum'ee ^acre et dess'ech'ee, une fum'ee noire.

Prosper, enfin, lorsqu’il put dire un mot, haleta :

— C’est le feu.

— Parbleu, hurla Fant^omas, c’est maintenant que tu t’en apercois.

Prosper 'ecarquillait des yeux terrifi'es. De tous c^ot'es, dans la pi`ece, par les interstices du plancher, s’'elevaient en effet des nuages semblables `a celui qu’il avait introduit quelques instants auparavant en ouvrant la porte du palier.

Maintenant, on percevait nettement les craquements sinistres. C’'etaient soudain des lames du parquet qui se recroquevillaient, craquaient, ouvrant des ab^imes b'eants par lesquels surgissaient les flammes bleues, rouges, qui lentement, mais s^urement, venaient l'echer les tapis, les meubles, s’attaquaient aux rideaux.

— Fant^omas, hurla Prosper, la maison br^ule. Nous allons ^etre 'etouff'es. Je me d'ebine. Tant pis pour toi.

— Attends donc, hurla Fant^omas, cherche encore, Prosper, il est impossible que tu partes avant d’avoir sauv'e les papiers de ma fille. Lorsque tu les auras trouv'es, tu seras possesseur d’une fortune immense et je mourrai tranquille si je sais que tu te contentes d’en donner une part infime `a mon enfant.

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