Вход/Регистрация
L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
вернуться

Аллен Марсель

Шрифт:

— Attention, ca va y ^etre dans un instant. Voyez plut^ot !

La gamine s’'etait rapproch'ee de plus pr`es encore de la grande dame. Celle-ci portait suspendu `a la saign'ee du coude, un r'eticule qui battait le long de sa jupe. Il 'etait `a peu pr`es `a quarante centim`etres au-dessus du sol.

La petite femme, soudain, profitant d’une l'eg`ere bousculade, laissa tomber son mouchoir sur le trottoir, et avec un geste fort naturel, se pencha pour le ramasser, mais en m^eme temps, plus rapide que l’'eclair, elle avait ouvert le r'eticule de sa voisine, elle y plongeait une main, petite main adroite, qu’elle retirait aussit^ot ; puis, de l’air de la plus parfaite innocence, elle s’'ecarta, fit quelques pas dans la direction oppos'ee.

P'erouzin n’avait rien vu, mais lorsque Nalorgne lui eut dit : « Eh bien, vous avez compris ? », il se contenta de r'epondre :

— J’ai compris, en effet. Cette petite personne a ramass'e un objet par terre, mais il n’y a pas d'elit. C’est son mouchoir qui lui appartenait.

— Et dire, grommela-t-il, que c’est `a des gens comme ca que l’on confie la surveillance de Paris ! Mon cher P'erouzin, nous allons faire une capture sensationnelle, entendez-vous ? Et pour r'eussir compl`etement, nous ne sommes pas trop de deux. 'Ecoutez, ob'eissez-moi : vous allez aborder cette grande dame 'el'egante qui s’en va. Vous allez lui dire ceci : « Madame, votre porte-monnaie vient de vous ^etes d'erob'e, mais la police tient la voleuse, veuillez m’accompagner au poste de la rue d’Anjou, et votre argent vous sera rendu. » Moi, de mon c^ot'e, je vais arr^eter la petite femme qui s’est empar'ee de ce porte-monnaie et je serai au bureau de police lorsque vous y arriverez avec la victime. Allez, d'ep^echez-vous !

— Et l’automobile ?

— Elle ne s’en ira pas, soyez tranquille, nous avons assez de peine `a la faire marcher et vous vous y connaissez, du moins on le pr'etend. Songez donc, jamais personne d’autre ne pourra la faire d'emarrer. Et si, par hasard, d’ailleurs, cela arrivait, ce serait une b'en'ediction, car nous en serions d'ebarrass'es.

Ce dernier souhait que formulait Nalorgne 'etait perdu pour P'erouzin qui s’'elancait sur les traces de la grande dame 'el'egante, fort inquiet `a l’id'ee qu’il allait falloir l’aborder et que peut-^etre celle-ci aurait un m'ediocre plaisir `a entrer en conversation avec un homme aussi sale que l’'etait P'erouzin qui venait de passer une demi-heure sous la voiture. Nalorgne, cependant, embo^itait le pas `a la petite femme aux cheveux 'ebouriff'es. Et, tout en la suivant, cependant qu’elle se dirigeait d’un pas assur'e vers la Madeleine, il se r'ep'eta les instructions que lui avait donn'ees jadis son chef supr^eme, M. Havard :

— Le bon agent de la S^uret'e ne doit pas faire de scandale lorsqu’il proc`ede `a une arrestation. Les choses doivent passer inapercues.

Et Nalorgne, estimant qu’il fallait suivre `a la lettre ces instructions, n’aborda point la petite femme avant qu’elle ne se f^ut 'eloign'ee de Paris-Galeries.

Le coeur battait un peu `a Nalorgne, car c’'etait la premi`ere fois, depuis qu’il 'etait inspecteur de la S^uret'e, qu’il allait enfin r'eussir une arrestation. Oh, il 'etait bien trop malin, pensait-il, pour r'ev'eler tout de suite sa qualit'e. D`es lors, pressant le pas, retroussant sa moustache et s’efforcant d’avoir l’air d’un s'educteur, il d'epassa la petite femme et, l’ayant heurt'ee `a l’'epaule pour qu’elle le regard^at, il lui d'ecocha un coup d’oeil si peu 'equivoque, si caract'eristique, que les plus 'ehont'ees professionnelles du trottoir ne l’auraient pas reni'e.

La petite femme le regarda, et, bien qu’elle f^ut fort troubl'ee, faillit 'eclater de rire. Nalorgne, cependant, engageait la conversation :

— Dites donc, mademoiselle…

— Ah, non, tr`es peu ! Quelle caricature !

Nalorgne avait entendu. Ca, par exemple, c’'etait raide. Et instantan'ement, il lui revint `a l’esprit qu’il 'etait inspecteur de la S^uret'e, qu’il incarnait la Puissance, et que laisser quelqu’un se moquer de lui, c’'etait permettre que l’on bafou^at l’autorit'e. D`es lors, changeant brusquement d’attitude, il laissa lourdement sa main s’abattre sur l’'epaule de la gamine, et d’une voix de stentor lui d'eclara :

— Au nom de la loi je vous arr^ete !

L’effet ne manqua pas de se produire. La gamine poussa un cri terrible, essaya de s’arracher `a Narlogne, mais celui-ci la maintenait de ses doigts crisp'es sur son 'epaule. La petite femme se jeta par terre, roulant sur le trottoir, entra^inant dans sa chute le grand inspecteur de la S^uret'e. Un attroupement consid'erable se produisit et aussit^ot, les commentaires de la foule se manifest`erent, peu flatteurs `a l’'egard de cet homme qui brutalisait cette malheureuse :

— Il en a du culot le fr`ere ! Quelle brute ! Si c’est permis de maltraiter ainsi une gosse !

— Attends un peu, propre `a rien ! On va t’apprendre `a tomber sur les gens ! Canaille, va !

Peu s’en fallut que Nalorgne ne s’en tir^at avec force blessures et horions. Mais, heureusement, deux agents en uniforme 'etaient survenus. Nalorgne se fit conna^itre, et les sergents de ville, 'ecartant la populace, finirent par r'etablir l’ordre, par restituer la petite femme au policier. Puis, l’un tra^inant l’autre, suivis des gardiens de la paix et d’une foule consid'erable, ils s’achemin`erent vers le bureau de police de la rue d’Anjou.

Si Nalorgne, `a ce moment, avait r'efl'echi aux instructions de M. Havard, il aurait d^u s’avouer, en bonne conscience, qu’il ne les avait pas strictement observ'ees. Cette arrestation d’une toute petite femme par un policier robuste avait ameut'e tout le quartier.

La prisonni`ere, au commissariat, fut transf'er'ee dans le local r'eserv'e aux personnes arr^et'ees sur la voie publique. Quelques instants apr`es, Nalorgne qui ne la quittait pas, fut invit'e `a passer avec elle dans le cabinet du commissaire. Il y trouva P'erouzin et la grande dame 'el'egante qui, toute p^ale, achevait de d'eclarer au commissaire qu’en effet, son porte-monnaie venait bien de lui ^etre d'erob'e. P'erouzin se rapprocha de Nalorgne :

  • Читать дальше
  • 1
  • ...
  • 59
  • 60
  • 61
  • 62
  • 63
  • 64
  • 65
  • 66
  • 67
  • 68
  • 69
  • ...

Ебукер (ebooker) – онлайн-библиотека на русском языке. Книги доступны онлайн, без утомительной регистрации. Огромный выбор и удобный дизайн, позволяющий читать без проблем. Добавляйте сайт в закладки! Все произведения загружаются пользователями: если считаете, что ваши авторские права нарушены – используйте форму обратной связи.

Полезные ссылки

  • Моя полка

Контакты

  • chitat.ebooker@gmail.com

Подпишитесь на рассылку: