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L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Аллен Марсель

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C’'etait Dick, l’ami, l’amoureux peut-^etre de la riche Am'ericaine du Gigantic H^otel, miss Sarah Gordon. C’'etait lui dont, quelques soirs auparavant, Juve avait 'et'e surpris d’apprendre qu’il appartenait `a ce modeste th'e^atre de quartier, alors qu’il 'etait premier prix du Conservatoire.

— Qu’en a-t-on fait ? demandait Dick, auquel P'erouzin r'epondit :

— Elle est au D'ep^ot, et non pas jusqu’`a demain matin comme cela se passe d’ordinaire, mais pour quarante-huit heures encore, parce que, comme vous le savez, il y a deux jours de f^ete, nous sommes samedi soir, le juge ne l’interrogera que mardi.

— Ne pourrait-on pas, sugg'era l’artiste, d'esint'eresser la personne vol'ee et obtenir la mise en libert'e de la petite ?

P'erouzin h'esitait `a r'epondre, ne sachant trop que dire. Autour de lui, les artistes prenaient cela pour un acquiescement et spontan'es, g'en'ereux, comme ils le sont tous, fouillaient leurs poches, proposaient d’organiser une collecte, de rembourser int'egralement la dame vol'ee, afin que l’on mette tout de suite la pauvre Rose en libert'e. Mais Nalorgne expliquait :

— Il n’y a rien `a faire tant que la plaignante n’aura pas sign'e son d'esistement.

— Quelle est cette plaignante ? demanda Dick.

— La comtesse de Blangy.

***

Cependant, l’assistance houleuse de la salle s’'etait calm'ee. On venait de frapper les trois coups. Le rideau se leva. Il y avait foule ce samedi soir, et si le public au parterre 'etait relativement tranquille, on faisait grand tapage dans les galeries.

'Evidemment, la police aurait pu faire avec profit une descente au Th'e^atre Ornano, dans les loges de face, `a vingt sous la place. Il y avait l`a des gaillards qui, certes, auraient eu beaucoup de choses `a raconter au juge d’instruction. Par exemple : OEil-de-Boeuf et Bec-de-Gaz ; Ad`ele, l’ancienne bonne, tr^onait au premier rang d’une loge, cependant que B'eb'e, plac'e `a c^ot'e d’elle, lui faisait des agaceries. Ad`ele, toute fi`ere, d'eclarait :

— Voil`a le rideau qui se l`eve. C’est Beaum^ome. C’est mon amant qui le fait marcher.

On s’esclaffa :

— Ah v'eritablement, ce Beaum^ome 'etait un type pas ordinaire, qui savait tous les m'etiers.

— Le fait est, reconnut Ad`ele, qu’il est rudement costaud, mon homme !

— Ton homme, cr^aneuse, tu te figures donc qu’il est `a toi toute seule ? demanda OEil-de-Boeuf, sournois.

— Sais-tu pas, poursuivit B'eb'e, que s’il est au th'e^atre maintenant, c’est uniquement parce qu’il couche avec la fille du p`ere Coutureau ?

— R'ep`ete-le voir ! fit Ad`ele, serrant le poing, l’oeil 'etincelant.

Prudemment, OEil-de-Boeuf battit en retraite :

— Moi, j’en sais rien, j’ai pas la preuve, mais c’est ce que tout le monde dit.

— Ah la garce ! grogna-t-elle. Eh bien, comment que je vais l’arranger, cette petite Rose, lorsqu’elle va para^itre en sc`ene tout `a l’heure.

Elle se tourna vers B'eb'e :

— Tu vas voir, fit-elle, si je sais ce que c’est que de faire du potin.

— Faut pas te g^ener, ma fille, bien au contraire. Tant plus qu’il y a du bruit, tant plus on rigole. Tiens, justement, voil`a Dick qui est en sc`ene, la Rose Coutureau va entrer dans un instant, la voil`a qui vient, regarde.

Dans la loge, on s’appr^etait `a rire. Ad`ele avait plac'e devant elle le sac d’oranges, elle allait en bombarder la jeune artiste sit^ot son apparition sur la sc`ene. Elle leva le bras. Mais Bec-de-Gaz d’un geste brusque, arr^eta son mouvement :

— Rien `a faire, sugg'era-t-il, tiens-toi tranquille, Ad`ele. Tu vois donc pas que c’est une autre qui tient le r^ole ? Rose Coutureau est doubl'ee.

Ad`ele interdite, consid'era un instant la nouvelle venue, reconnut que ce que disait Bec-de-Gaz 'etait exact.

— Elle est doubl'ee, c’est vrai fit-elle, mais pourquoi ?

Il y eut un silence, nul ne le savait encore.

14 – HORS DU D'EP^OT

— Ah nom de nom, nom de nom !

— Tais-toi.

— Nom de Dieu.

— Tais-toi, te dis-je, et rentre dans ta cambuse.

L’individu qui venait de recevoir cet ordre pr'ecis recula machinalement et rentra `a reculons, tr'ebuchant dans des meubles, dans ce que son interlocuteur venait d’appeler « sa cambuse ».

C’'etait un petit logement modeste, et plut^ot mal rang'e qu’'eclairait simplement une lampe fumeuse.

Le personnage, toutefois, qui venait de prof'erer ces ordres comminatoires, s’avancait lentement, serrant de pr`es son interlocuteur qui, les yeux hagards, les mains tremblantes, continuait `a murmurer :

— Nom de Dieu de nom de Dieu, qu’est-ce que c’est ?

Le premier personnage, autoritairement, reprit :

— Tu n’es qu’un d'ego^utant ! Un p`ere indigne, inf^ame et sans coeur. N’as-tu pas honte de n’avoir pas 'et'e plus 'emu, plus ennuy'e lorsqu’on est venu t’apprendre le malheur survenu `a ta fille ? Coutureau, je ne t’imaginais pas comme ca.

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