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Le Ver a soie et le Ver de terre
Il fend l'air, cet heureux reptile!Il etoit mon egal; le voila volatile.Je l'ai vu tisserand, ce nouvel oisillon,Qui s'eleve aujourd'hui d'une aile triomphante!..Il deploie au Soleil sa robe etincelante:Il fut un Ver obscur ce brillant Papillon!Ainsi le Ver de terre, a la douleur en proie,De son voisin le Ver a soieContemploit les destins nouveaux.Est – ce a toi d'envier le prix de mes travaux,Reprit l'insecte aile? Je me souviens sans cesseQu'a meriter mon fort j'ai passe ma jeunesse;Tandis que dans la fange enfonce sans pudeurDans un honteux loisir tu mettois ton bonheur;Je sais qu'a reparer le tort de ma naissanceJ'employois mes premiers momens;Par d'utiles sueurs j'epurois ma substance:Je jouis dans l'ete des peines du printems.Si je ne dois qu'a moi mes dignites nouvelles,Crois-tu par la me ravalerApprends qu'il est doux de voler,Et qu'il est glorieux d'avoir forme ses ailes. XIV. Полевка и водяная крыса [78]
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Есть параллели с басней Жана де Лафонтена «Крыса и лягушка» (см. Приложение 10).
Le Rat des champs et le Rat d'eau
Un Jour le Rat des champs appercut le Rat d'eauQui prenoit ses ebats sur le bord d'un ruisseau:Mon cousin, lui dit-il, la rencontre est heureuse,Et je ne sais pourquoi j'ai reve d'eau bourbeuse:Nous devons etre amis, nos deux noms n'en font qu'un;Nos branches, comme on sait, sortent d'un tronc commun:Les marais a la tienne echurent en partage,Et la mienne des champs m'a transmis l'heritage.Viens m'y voir; a cent pas j'habite un mien chateau,Dont je fus l'architecte, et qu'on trouve assez beau.Ne puis-je cependant connoitre ta demeure?Je veux t'y visiter; et ce sera sur l'heure.Je suis, je l'avouerai, fort curieux de voir,Voir un peu comme est fait ton humide manoir.Trop d'honneur, repondit l'animal amphibie;Mais il faudra nager… Je n'appris de ma vie;Mais donne-moi l'exemple, et je t'imiterai.Mon maitre, en debutant, je vous surpasserai.Soit. Et voila d'abord mes deux Rats fendant l'onde;Mais l'hote des guerets la trouva si profonde,Qu'a son maitre bien-tot l'apprentif eut recours.Il avoit grand besoin qu'on vint a son secours,Avalant coup fur coup mainte et mainte rasade,Quand il revint au bord, grace a son camarade;Renoncant pour toujours au metier de plongeur,Et meme a tout metier, qu'il ne le sur par caur.Cousin, dit le Rat d'eau, la riviere est fangeuse,Et ce n'est pas pour rien qu'on reve d'eau bourbeuse?Remettons la partie; allons voir ton chateau;Nous irons doucement, pour secher notre peau.J'entreprends avec peine un long pelerinage;
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