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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
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Аллен Марсель

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Il 'ecartait impitoyablement les visites f^acheuses, les importuns. Il 'etait rare, au contraire, qu’il ne f^it pas bon accueil aux personnages int'eressants.

— Donc, reprenait le policier, tu me conseilles de recevoir ce bonhomme ?

— Je ne me permettrai pas de donner un conseil `a monsieur, mais il me semble…

— C’est bon, fais entrer !

R'esign'e `a perdre quelques instants. Juve referma le dossier qu’il 'etudiait et attendit le personnage que le vieux Jean introduisit quelques instants apr`es.

Le domestique avait fait un fid`ele portrait de cet individu. Son ^age 'etait difficile `a deviner, car il semblait `a la fois tr`es vieux et tr`es jeune, il devait en r'ealit'e avoir une trentaine d’ann'ees, mais les vices et la mis`ere l’avaient sans doute profond'ement fl'etri.

L’individu tenait `a la main un chapeau melon d’une nuance grise, orn'e de nombreuses taches de graisse. Il portait un paletot jaune auquel il manquait plusieurs boutons, son pantalon 'etait gris, ses bottines 'etaient d’un cuir travaill'e, bordure jaune, tige blanche, il tenait enfin `a la main une canne dont la b'equille 'etait certainement faite d’un cuivre d'edor'e.

Juve vit tout cela en un clin d’oeil, mais surtout, il vit le visage, la face bouffie, les l`evres glabres d'ecouvrant une bouche 'edent'ee, l’oeil droit qui louchait, le front tout marqu'e de taches de petite v'erole.

Alors Juve se leva et cordialement tendit la main au personnage :

— Comment ? C’est vous, 'Emile ? Par quel hasard ?

— Ca n’est pas un effet du hasard, r'epondit l’individu d’une voix faubourienne, ignoblement canaille. V’l`a deux jours, bien compt'es, que je me trotte apr`es vous, monsieur Juve et des fois, sauf votre respect, faudra que vous me donniez un peu de p`eze parce que j’ai fait des d'epenses.

— Mais que me voulez-vous, mon bon ?

— Moi, rien ; c’est vous qui allez me vouloir quelque chose.

— Tenez, asseyez-vous, 'Emile. Nous avons `a causer `a ce qu’il para^it ?

— Oui, monsieur Juve.

— Eh bien, parlez.

L’individu tira de sa poche un mouchoir jaune dont il se servit pour 'eponger son front.

— Il fait rien chaud `a cette heure, d'eclara-t-il.

Juve abonda dans ce sens :

— En effet, vous avez raison. Il fait tr`es chaud.

Mais, `a ce moment, le policier sourit finement. En fait, il br^ulait d’impatience `a l’id'ee de ce que l’homme allait lui raconter, il affectait pourtant de n’^etre point press'e, sachant fort bien qu’avec des amis de l’esp`ece de cet 'Emile il ne fallait pas avoir l’air d’attacher trop d’importance `a leur r'ecit. 'Emile tomba d’ailleurs dans le pi`ege que Juve lui tendait :

— Ah ! bien tout de m^eme, dit-il, j’aurais cru, monsieur Juve, que ma venue vous aurait plus 'epastrouill'e que cela. L’autre jour, au Nocturn-H^otel, vous sembliez pourtant bien allum'e.

Juve sourit. Quel 'etait donc l’individu qu’il avait devant lui ? C’'etait tout simplement le garcon d’h^otel, vaguement indicateur de la police, que le policier avait eu la bonne fortune de rencontrer au Nocturn-H^otellorsqu’il s’y 'etait rendu sur les indications du chasseur du Crocodile.

— 'Emile, reprit Juve, je vous 'ecoute.

— Eh bien, v’l`a ce qui est de la chose.

'Emile se gratta le front, fit tourner au bout de son doigt son chapeau melon, puis enfin se d'ecida `a parler :

— Pour lors, des fois, l’autre jour, quand c’est que vous ^etes venu `a mon garni, m’sieur Juve, vous m’avez dit : « Est-ce que tu ne connais pas par hasard un nomm'e Baraban et sa poule ? » C’est bien ca que vous m’avez dit, hein ?

— Oui, riposta Juve, j’ai m^eme ajout'e, 'Emile, que si vous pouviez me donner un renseignement me permettant de retrouver la femme qui vient au Nocturn-H^otelen compagnie de ce bonhomme, je vous paierais tr`es g'en'ereusement cette indication.

'Emile, `a ces mots, fit claquer ses doigts.

— Ca, remarquait-il, on peut pas dire, vous ^etes un chic type. Vous ne revenez jamais sur ce que vous jaspinez. Eh bien, le renseignement, le v’l`a : je vous apporte la photo du Baraban et de la jeunesse qui l’accompagne.

`A ce moment, Juve pensa crier de stup'efaction.

'Emile venait, en effet, de tirer de sa poche un portefeuille crasseux, il y avait pris une photographie. Le policier tendit la main pour la prendre :

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