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Le pendu de Londres (Лондонская виселица)
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Аллен Марсель

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Pourquoi ? Parce qu’il lui semble que l’apparition est repartie par o`u elle est venue : la fen^etre.

Et la femme du noble lord se r'eveille, glac'ee.

— Daniel, appelle-t-elle, le coeur serr'e par son r^eve. Rien.

Elle se l`eve. Elle allume la lampe `a p'etrole. Le logement est vide. Le petit Daniel a disparu. Nini Guinon s’est laiss'e voler son enfant.

— Ah ! nom de Dieu de nom de Dieu, crie-t-elle.

***

Quelques instants plus tard les cris de l’ivrognesse r'eveillaient le voisinage.

Beaum^ome et le Bedeau surgissent, la mine effar'ee, demandent de quoi il s’agit…

Nini Guinon hurle :

— On m’a vol'e mon fils… mon Jack… je vais me plaindre `a la police, je veux qu’on le retrouve…

— Ca va bien, murmure `a l’oreille de Nini le colossal Bedeau, t^ache donc de la boucler… tout `a l’heure il fera jour, on s’occupera de retrouver ton sal'e…

— Bouge pas, dit Beaum^ome, ca ferait du vilain si jamais les policemen montaient ici, rapport `a ce que, entre nous soit dit, le m^ome qu’on t’a souffl'e et ton fils, le petit Jack, c’est pas tout `a fait la m^eme chose… des fois que la justice s’aviserait…

Nini approuve du geste le p^ale voyou.

Elle a compris.

Il faut se taire, en effet…

D'evorant sa col`ere, ne sachant `a qui s’en prendre, furieuse `a la fois contre elle-m^eme et contre les 'ev'enements, Nini Guinon, pensive, retourne dans son bouge.

Derri`ere elle, `a pas de loup, se glisse Beaum^ome… Nini Guinon est si absorb'ee qu’elle ne l’a pas entendu entrer…

Le p^ale voyou a cru l’occasion bonne. Audacieusement, il pince la taille de celle dont il convoite les charmes depuis longtemps.

H'elas, ce n’est pas encore l’heure o`u ses voeux seront exauc'es…

Nini est moins que jamais dispos'ee `a subir les fantaisies de Beaum^ome… Elle se retourne tout d’une pi`ece, et d’un violent coup de poing met en capilotade l’oeil et le nez de son amoureux…

Celui-ci en maugr'eant, prend la porte `a toute allure.

Nini demeure seule chez elle. Le jour se l`eve. Machinalement, la m'eg`ere se penche `a la fen^etre, scrute des yeux la mer des toits innombrables qui s’'etendent `a perte de vue devant elle, esp'erant qu’elle y d'ecouvrira quelque trace, quelque indice du petit Daniel…

19 – LE POLICEMAN 416

— Hop ! policeman… que diriez-vous policeman, si l’on vous demandait de lever les yeux jusqu’`a ce mur qui est devant vous, et de donner votre opinion ?

— Je dirais, gentleman, que c’est l`a une question saugrenue, qu’il ne m’est pas n'ecessaire d’examiner…

— Que diriez-vous, policeman, si on vous faisait remarquer que ce mur immens'ement vieux est muni, dans sa partie sup'erieure, de crampons qui forment une v'eritable 'echelle, par laquelle on peut monter sur les toits ?…

— Je r'epondrais que ce n’est pas l`a un chemin d’honn^ete homme, et je conseillerais `a qui me parle de passer son chemin…

— Que diriez-vous, policeman…

— Que diriez-vous, gentleman, si je vous invitais `a faire demi-tour et `a d'eguerpir ?

— Que diriez-vous, policeman, si je refusais de partir…

— Que diriez-vous, vous m^eme alors, si je vous arr^etais ?…

Cette 'etrange conversation avait lieu dans une rue 'ecart'ee de Whitechapel, pr'ecis'ement dans Belmont Street, entre un robuste policeman – le « 416 » – et un gaillard aux apparences non moins solides, modestement v^etu…

Il 'etait aux environs de quatre heures du matin. Une aube p^ale pointait au-dessus des toits noirs de la ville, qui se silhouettaient sur le ciel jaune, en allure d’ombres chinoises.

Un silence absolu r'egnait alentour. `A peine, de temps en temps, une rumeur sourde se percevait-elle au loin, ou encore le bruit d’une course effr'en'ee, d’une bataille que les chats de la Cit'e livraient aux innombrables rats qui pullulent dans le quartier pauvre et populeux de Londres.

Le policeman et le civil s’'etaient rapproch'es l’un de l’autre, et tout en parlant `a mi-voix, comme s’ils redoutaient d’^etre entendus, ils s’'etaient tois'es du regard. D'esormais, les deux hommes 'etaient `a se toucher, s’observant les yeux dans les yeux, cherchant `a se comprendre.

La menace du policeman n’avait pas paru effrayer outre mesure son interlocuteur.

Ce personnage ironique, qui semblait insuffisamment respecter l’autorit'e, synth'etis'ee par l’uniforme, avait sans doute l’habitude de se faire arr^eter, et ne craignait rien.

Ou alors avait-il droit `a l’indulgence de la police ?

Cette derni`ere hypoth`ese devait ^etre la bonne. Le civil se pencha `a l’oreille du policeman, et d’une voix railleuse, souffla :

— Que diriez-vous si j’'etais Shepard ? d'etective, membre du Conseil des Cinq ?

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