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La mort de Juve (Смерть Жюва)
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Аллен Марсель

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— Bougre de bougre, se r'ep'etait Fandor, pendant les quelques secondes o`u la b^ete le d'evisageait, bougre de bougre, il y a quelque chose `a quoi je n’avais pas song'e, c’est que mon 'epaule et ma jambe saignent. Si le minet s’en apercoit, je suis s^ur de passer `a l’'etat de souris.

La panth`ere pourtant, apr`es avoir galop'e, ne marchait plus qu’`a pas lents. Son 'echine souple avait des ondulations tra^itresses, son ventre rasait le sol, sa t^ete oscillait lentement, elle reniflait.

— Allons, saute, b'eb'e, pensait Fandor, dont le coeur battait `a grands coups. Si tu dois m’ouvrir la gorge, j’aime encore mieux que tu fasses vite.

Son voeu n’'etait pas formul'e, que la panth`ere, ramass'ee sur elle-m^eme, se d'etendait soudain, elle sauta `a la gorge du journaliste.

— Fichu, se dit Fandor.

Mais, tandis que le corps souple de l’animal d'ecrivait une courbe gracieuse, Fandor qui se roidissait terriblement pour ne pas s’enfuir, pour demeurer immobile, crut voir la panth`ere donner un coup de rein comme si elle e^ut voulu l’'eviter. La b^ete avait-elle 'et'e frapp'ee tout d’un coup par la rigidit'e du gibier ? Fandor fut fr^ol'e seulement par les pattes du f'elin. 'Ebranl'e, il tomba. Il eut encore le sang-froid de tomber sans quitter sa pose, de tomber d’un seul bloc, comme tombe une chose, comme tombe une statue.

Et la panth`ere s’'eloigna.

Quelques secondes plus tard, J'er^ome Fandor se releva. Une course insens'ee le transporta sur le perron monumental du ch^ateau de Saint-Martin, Allait-il l’atteindre ? Devrait-il une fois encore tenter la p'erilleuse aventure de la fausse statue ? Et si la porte du ch^ateau 'etait ferm'ee, s’il ne pouvait p'en'etrer dans la demeure ?

L’all'ee que suivait Fandor d'ebouchait devant une grande pelouse occupant toute la largeur de la facade de l’habitation. Fandor 'etait `a peine `a moiti'e de cette pelouse qu’il entendait derri`ere lui un galop terrible. Sans doute, il s’'etait relev'e trop vite et il avait fait trop de bruit.

Il resta une cinquantaine de m`etres. Il les franchit `a une allure de champion olympique. Avant que la b^ete l’e^ut rejoint, il avait atteint le perron, il en escaladait les marches, il se jetait sur la porte d’entr'ee, il en saisissait la poign'ee. La porte 'etait ouverte. Fandor eut juste le temps de se glisser `a l’int'erieur de la demeure myst'erieuse et de claquer la porte sur lui. Le battant se refermait que, d’un bond prodigieux, la panth`ere venait se heurter rudement contre elle, puis retombait sur le sol avec un feulement furieux.

Fandor, d'ej`a, avait retrouv'e son sang-froid.

— Ca, ma petite, gouailla-t-il, tu peux gueuler si ca te fait plaisir, c’est toujours pas toi qui me mangeras, et ca c’est l’essentiel.

Fandor 'etait-il hors de danger ?

20 – LE PACTE AVEC « LE MA^ITRE »

Fandor avait `a peine ferm'e la porte en esquissant un pied de nez, que d’autres pr'eoccupations lui faisaient oublier les dangers auxquels il venait d’'echapper :

— Cette fois, je suis dans la place, murmura-t-il, et comme je ne sais pas l’accueil que l’on m’y r'eserve, attention.

Le vestibule dans lequel Fandor venait de p'en'etrer 'etait, ainsi qu’il arrive souvent dans les vieux ch^ateaux, une sorte d’'enorme salle au plafond en ogive, aux allures de corps de garde et dans laquelle descendait un monumental escalier `a double r'evolution dont la balustrade de pierre, ajour'ee, t'emoignait de splendeurs anciennes. Aucun meuble, aucune tenture, rien qui p^ut annoncer la pr'esence de l’Homme.

— C’est le ch^ateau des Mille et une Nuits, grommela Fandor, promenant soigneusement sur les murs le pinceau lumineux de sa lampe de poche, c’est le ch^ateau de la Belle au Bois dormant, et pourtant je pourrais bien y vivre mon dernier nocturne.

« Bah, murmura Fandor apr`es quelques instants d’h'esitation, quand on est enfonc'e dans la boue, il n’y a qu’un moyen d’en sortir : y patauger. En ce moment, je me fais assez l’effet d’^etre en plein dans un gu^epier. T^achons de nous y conduire le mieux possible, pour en sortir au plus vite.

D'edaignant les salles du rez-de-chauss'ee, il monta. Sa lampe de la gauche, un poignard de la main droite, car il n’avait pas retrouv'e son revolver, J'er^ome Fandor se mit en devoir de gravir les marches du grand escalier. Il ne prenait point la peine d’'etouffer le bruit de ses pas. Au contraire, il semblait satisfait d’'eveiller dans le ch^ateau des 'echos qui se r'epercutaient dans le lointain des corridors.

— Si Fant^omas m’entend, se disait le journaliste, il va certainement me sauter dessus. J’aime mieux tout de suite que plus tard, je pr'ef`ere la lutte `a l’attente.

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