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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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Fant^omas sursauta :

— Non, non ! cria-t-il.

Puis, trouvant sans doute que sa protestation 'etait trop violente, il reprit sur un ton aimable et doucereux :

— Croyez-moi, ch`ere amie, n’en faites rien. Vous ^etes bien trop souffrante et fatigu'ee ; restez dans votre chambre, tandis que je vais aller moi-m^eme trouver le notaire et m’entendre avec lui. Il s’agit sans doute de quelque formalit'e, de signature `a donner, en 'echange de l’argent qu’il me remettra, et puisque vous m’avez donn'e plein pouvoir cet apr`es-midi, il est bien juste que je vous d'ebarrasse du souci de la gestion de votre fortune.

M me Rambert, qui avait essay'e de se soulever, retombait 'epuis'ee dans son fauteuil.

— Mon bon ami, fit-elle, j’accepte volontiers votre proposition. Comme vous le dites ces 'emotions m’ont bris'ee, et il est raisonnable que je prenne un peu de repos. Je sens que demain je serai forte et vaillante. Au surplus, le ciel ne voudrait pas que je sois malade, lorsque mon fils me reviendra, pour que je puisse le serrer dans mes bras, l’'etreindre sur ma poitrine…

Le regard de la vieille dame s’illuminait `a cette id'ee, un sourire extasi'e erra sur ses l`evres tremblantes…

Fant^omas, cependant, venait de quitter la pi`ece dans laquelle il se tenait avec M me Rambert.

Sur le palier de l’escalier, avant de descendre rejoindre le visiteur, il attira par le bras le domestique :

— Eh bien ? dit Fant^omas. Qu’est-ce que c’est encore que ce notaire ? Sais-tu ce qu’il nous veut ?

— Non, patron. Il a demand'e simplement apr`es M me Verdon. Il doit venir raconter quelque chose de grave, car il a l’air plut^ot retourn'e !

— Le Bedeau, articula Fant^omas, ouvre l’oeil et le bon ! Tiens-toi aux 'ecoutes, pr^et `a agir s’il le faut. Je ne sais pas du tout ce que va dire ce notaire, mais il faut qu’en tout cas nous r'eussissions. Compris, pas vrai ?…

— Compris, patron.

Fant^omas, d'esormais, descendait l’escalier ; le serviteur qu’il avait appel'e le Bedeau se trouvait `a quelques pas derri`ere.

Le Bedeau ?

Cette sinistre figure d’apache, cette silhouette tragique de criminel, on la retrouvait encore, comme toujours, dans le sillage de Fant^omas, sans cesse `a la d'evotion du bandit.

Fant^omas prenait toujours ses pr'ecautions.

Et du jour o`u il avait d'ecid'e d’'etablir provisoirement son quartier g'en'eral chez M me Rambert, dont il avait d'ecouvert l’identit'e, il avait du m^eme coup fait venir quelques-uns de ses complices, qu’il s’arrangeait aussit^ot pour faire embaucher dans la maison.

C’est ainsi que, depuis quarante-huit heures, le Bedeau tenait chez M me Rambert l’emploi de domestique !

Fant^omas, cependant, descendait ; il entra dans le salon o`u attendait Gauvin.

Le jeune homme parut stup'efait de voir s’avancer vers lui un vieillard `a la longue barbe blanche, dont il ne soupconnait pas l’existence `a Dom`ene, et qu’il ignorait encore plus habiter chez M me Verdon.

Gauvin, qui arrivait, l’^ame bourrel'ee, l’esprit en d'esordre, qui haletait encore d’'emotion et de terreur, ne savait que dire `a cet inconnu.

Il s’inclina cependant devant lui, le saluant avec le respect que doit `a tout vieillard un jeune homme.

Fant^omas le regardait avec curiosit'e ; il retrouvait en effet, apr`es quelques ann'ees, le fils de l’une de ses victimes, le petit Gauvin qu’il avait jadis connu, et dont l’amour pour l’infortun'ee M me Ricard avait failli contrecarrer un moment les sinistres projets du G'enie du crime.

— Ma^itre Gauvin, je crois ? interrogea Fant^omas, affectant de prendre une voix tremblotante et cass'ee.

— C’est moi, en effet, monsieur, d'eclara le jeune homme, s’efforcant de para^itre calme et de dissimuler son 'emotion.

— Vous attendez M me Verdon ? demanda encore Fant^omas.

— Oui, monsieur, fit simplement le notaire.

Il y eut un silence ; les deux hommes s’observaient. Fant^omas reprit :

— M me Verdon est tr`es souffrante en ce moment, et me charge de l’excuser aupr`es de vous, monsieur. Elle est dans l’impossibilit'e de vous recevoir.

Gauvin tressaillit, un pli barra son front.

Ces propos semblaient le d'esesp'erer, il reprit cependant les dents serr'ees, la voix rauque :

— Il faudrait cependant que je puisse la voir, monsieur ; ce que j’ai `a lui dire est d’une importance consid'erable, et ne permet pas que l’on attende un instant.

— C’est donc bien grave, monsieur ?

— Tr`es grave, oui, monsieur.

Fant^omas un instant h'esitait.

Brusquement sa r'esolution fut prise.

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