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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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Le jeune notaire 'etait dans un 'etat de rage inexprimable ; il 'etait furieux contre lui-m^eme de n’avoir point r'eussi ce qu’il m'editait et de s’^etre, en outre, compromis irr'em'ediablement.

Gauvin, `a ce moment, 'etait m^ur pour le crime.

Si quelqu’un 'etait pass'e par l`a, le notaire se serait certainement pr'ecipit'e sur lui, lui aurait arrach'e par la force son porte-monnaie, son argent…

Gauvin, en effet, 'etait dans un 'etat d’exasp'eration qui l’aurait rendu capable de tout, si les circonstances s’y 'etaient pr^et'ees.

Mais, heureusement, il ne passait personne, et Gauvin ne rencontra pas ^ame qui vive avant les faubourgs de Grenoble.

Lorsqu’il parvint aux premi`eres maisons de la ville, sa course affol'ee, et sa marche rapide ensuite, l’avaient calm'e dans une certaine mesure.

Il envisagea d'esormais la situation dans laquelle il se trouvait avec un peu plus de tranquillit'e.

Que faire ? se demandait-il. O`u aller ?

Au lointain, d'echirant le silence qui r'egnait alentour, retentit un coup de sifflet rauque et strident.

— Une locomotive… pensa Gauvin, le train !

Et, d`es lors, le jeune homme, machinalement, obliquait `a gauche ; il venait de prendre une d'ecision.

Gauvin se souvenait, en effet, que s’il n’avait plus d’argent il poss'edait tout au moins ce fameux billet de voyage qui devait lui permettre de s’enfuir et de partir pour l’Am'erique du Sud.

En r'ealit'e, son billet 'etait toujours valable, rien ne l’emp^echait de s’en aller.

— Oui, se dit Gauvin, c’est l`a l’unique solution qui me reste : il faut que je parte pour Paris, c’est `a Paris que l’on se cache, c’est `a Paris que l’on peut se procurer de l’argent par les moyens les plus vari'es ; c’est `a Paris que j’irai… On verra ensuite… S’il faut partir pour Londres, n’ai-je point mon billet !

Comme le notaire arrivait `a la gare, il vit la pendule 'eclair'ee et poussa un soupir de satisfaction :

— Dans vingt minutes, constata-t-il, passe l’express de Lyon qui me mettra demain matin `a Paris.

Relevant le col de son pardessus, il s’avancait dans la salle d’attente, se dissimulant derri`ere le po^ele qui occupait le milieu de la pi`ece.

Il y avait, dans la salle d’attente des premi`eres classes, d’antiques et confortables fauteuils en velours vert, Gauvin s’effondra dans l’un d’eux et abaissa sur son nez le chapeau mou qui le coiffait.

Mais, `a peine 'etait-il install'e qu’une main effleura son 'epaule.

Le notaire bondit comme s’il avait recu une d'echarge 'electrique.

— Mon Dieu, s’'ecria-t-il, qui va l`a ? Que me veut-on ?

Et instinctivement, il avait mis la main `a sa poche, serrant f'ebrilement les doigts sur le manche de son couteau.

Mais un 'eclat de rire lui r'epondait, et en face de lui, Gauvin apercut une jeune femme tout emmitoufl'ee d’'echarpes et de voilettes. Elle portait un grand sac de cuir et un 'etui contenant trois ou quatre parapluies.

— Ah ! monsieur Gauvin, quelle bonne chance de vous rencontrer ! articulait la personne.

Gauvin, tr`es troubl'e jusqu’alors, ne l’avait pas reconnue et d'esormais, la lumi`ere se faisait dans son esprit.

— Madame Birot ! s’'ecria-t-il.

Et le notaire reconnaissait en effet l’'epouse du greffier du tribunal civil de Grenoble.

M me Birot 'etait une petite femme aimable, vive, alerte ; on l’appelait `a Grenoble la « Gazette », car, curieuse et bavarde, elle 'etait sans cesse au courant de tout, et renseignait les gens les uns sur les autres, avec une abondance de d'etails et une pr'ecision minutieuse, qui faisait qu’elle 'etait aussi document'ee que la police tout enti`ere et m^eme les journalistes de la localit'e.

— Sapristi ! pensa Gauvin, je ne pouvais pas plus mal tomber ! Dans cinq minutes, tous les gens qui sont `a la gare vont savoir que je suis l`a…

La Gazette, au surplus, commencait en minaudant ses interrogations.

— Quel plaisir, monsieur Gauvin, de vous rencontrer ! Vous partez donc en voyage ? En tout cas, je suppose que vous ne devez pas aller loin, puisque vous n’avez aucun bagage avec vous. Cependant, vous avez un billet de premi`ere…

— Comment savez-vous cela ? interrogea Gauvin abasourdi.

— Oh, c’est bien simple ! r'etorqua la Gazette. Vous ^etes dans la salle d’attente des premi`eres classes. Or, l’employ'e qui est au contr^ole est tr`es strict `a ce point de vue. Et quelqu’un qui n’aurait pas un billet de premi`ere n’entrerait pas dans la salle d’attente des premi`eres. Vous allez peut-^etre `a Lyon, monsieur Gauvin ? Je l’esp`ere, d’ailleurs, car je vais 'egalement dans cette direction. De la sorte, nous pourrons faire route ensemble…

Gauvin n’avait pas encore eu le temps de r'epondre que M me Birot passait sur le quai de la gare et, avisant un contr^oleur, lui recommandait, criant `a tue-t^ete, au point que quelques voyageurs se retournaient :

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