Шрифт:
Mais Fant^omas s’arr^etait, car Gauvin s’effondrait `a terre.
— Gr^ace !… gr^ace ! articulait-il, en proie `a une 'emotion inexprimable.
Il se tordait les bras, sanglotait 'eperdument.
Fant^omas le secoua brusquement.
— Imb'ecile, tu n’as donc rien compris ! Je viens de te dire qu’il ne te serait point fait de mal, et que tu n’avais qu’`a me donner la fortune de M me Verdon…
Mais c’'etait pr'ecis'ement cela qui terrifiait et d'esesp'erait l’infortun'e notaire.
— H'elas ! balbutia-t-il, c’'etait justement au sujet de cette fortune que je voulais voir M me Verdon !
— Qu’avais-tu donc `a lui dire ? demandait Fant^omas qui commencait `a s’inqui'eter.
Son regard 'etait si terrible que Gauvin frissonna.
— Parle ! ordonna imp'erieusement le bandit, qui sortait un poignard de sa poche.
— Gr^ace !… supplia Gauvin.
— Parle ! poursuivit Fant^omas.
Faisant un supr^eme effort, Gauvin articula :
— Eh bien… je voulais… dire `a M me Verdon, que sa fortune… sa fortune… je ne l’ai plus…
— Mal'ediction ! jura Fant^omas. Et cette fortune o`u est-elle ?
D’une voix presque imperceptible, le notaire r'epondit :
— Entre les mains de Juve !
D`es lors la col`ere de Fant^omas 'eclatait, 'epouvantable et terrifiante.
— Dans les mains de Juve !… r'ep'etait le bandit avec un ricanement sinistre… Ah ! mis'erable Gauvin !… Tu avais donc jur'e de me trahir !… Tu savais donc quelles 'etaient mes intentions !… Tu t’es fait le complice de cet ignoble policier !
— Gr^ace ! suppliait Gauvin, ce n’est pas vrai… et pour tout dire, c’est moi qui ai voulu voler la fortune de M me Verdon. Juve est survenu qui m’en a emp^ech'e ; `a l’heure actuelle il est peut-^etre `a mes trousses, et je venais dans le but de tout dire `a M me Verdon…
— Ah ! par exemple ! hurla Fant^omas, il ne manquerait plus que cela !
Dans l’espace d’un instant, le sinistre bandit voyait tous ses projets d'etruits, son programme an'eanti, Gauvin disant `a M me Verdon que sa fortune 'etait entre les mains de Juve. Juve survenant… et tout le monde se mettant d’accord pour reconna^itre que le savant Marcus n’'etait pas 'Etienne Rambert, mais bien tout simplement Fant^omas !
Non, non, les choses ne se passeraient pas ainsi ! Fant^omas n’'etait pas un homme `a se laisser faire !
Gauvin se tra^inait sur le parquet, terrifi'e, ivre de peur.
Fant^omas cria :
— Le Bedeau ! pendant qu’il appuyait le pied sur l’'epaule du notaire et l’immobilisait au ras du sol.
Aux cris pouss'es par Fant^omas, son complice apparaissait aussit^ot.
— Le Bedeau ! ordonna Fant^omas, ficelle-moi cet homme… qu’il ne puisse faire un geste, qu’il ne puisse dire un mot…
Chapitre XXIV
Un baiser filia
l
Dans la nuit silencieuse et sombre, un bruit de grelots retentissait, dissimulant le galop des chevaux et le bruissement sourd des roues caoutchout'ees, roulant, ou pour mieux dire, bondissant sur les cahots de la route et les pav'es des villages.
De temps `a autre on percevait le claquement sec d’un coup de fouet stimulant les b^etes, et les cris rauques d’un cocher qui excitait, de la voix, ses chevaux.
Ceux-ci, deux fortes b^etes, `a la robe mordor'ee, tramaient un lourd v'ehicule dont la forme ext'erieure rappelait celle des berlines d’autrefois.
C’'etait, en r'ealit'e, une sorte de cal`eche qui n’avait point de fen^etres, hormis deux glaces, qui s’'elevaient et s’abaissaient `a volont'e au-dessus des porti`eres occupant le milieu de la voiture.
Depuis cinq ou six jours, ce v'ehicule, peint de couleur sombre, 'etait remis'e `a Dom`ene, tout `a c^ot'e de la propri'et'e de celle qui passait pour ^etre M me Verdon.
Cette voiture 'etait arriv'ee couverte de poussi`ere, `a peu pr`es en m^eme temps que le vieillard `a barbe blanche, qui s’'etait donn'e pour ^etre un savant g'eologue nomm'e le professeur Marcus.
Ce v'ehicule, conduit par un cocher taciturne, au regard sombre et sournois, 'etait la voiture de Fant^omas…
Le bandit qui sans cesse jouait le r^ole de diverses personnalit'es et qui ne savait jamais s’il conserverait l’un ou l’autre de ces r^oles, quelques heures ou plusieurs semaines, avait estim'e, avec juste raison, qu’il n’'etait pas naturel qu’un savant professeur int'eress'e `a la g'eologie poss'ed^at une automobile !