Вход/Регистрация
Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
вернуться

Аллен Марсель

Шрифт:

— `A moi non plus ! D’ailleurs, on trouvera peut-^etre un voiturier.

— C’est bien possible.

Leurs notions g'eographiques n’'etaient pas tr`es exactes ; Geoffroy la Barrique et Beno^it le Farinier estimaient toujours qu’ils 'etaient `a une cinquantaine de kilom`etres au plus des barri`eres de Paris et comptaient bien regagner la capitale sans se presser, allant `a pied et fl^anant par les routes.

Une nouvelle bouteille fut d'ebouch'ee et promptement entam'ee.

— C’est qu’on est bien, ici ! soupirait Geoffroy la Barrique. Ca fera peine de s’en aller.

— Bah ! on reviendra le dimanche…

— Ca, d’accord.

Leurs verres pleins, ils allaient trinquer lorsque Beno^it le Farinier sursautait si fort qu’il renversait une partie de son vin.

— Qu’est-ce que t’as ? interrogea Geoffroy.

Beno^it 'etait tout p^ale.

— Ce que j’ai ?… rien… t’as pas entendu ?

— Entendu quoi ?

— Est-ce que je sais !…

Il y avait eu dans le jardin comme un nouveau bruit, un craquement plus distinct encore, le sifflement peut-^etre de la rafale, car il ventait dur, qui avait secou'e les massifs.

Beno^it le Farinier resta quelques instants l’oreille aux 'ecoutes, puis haussa ses larges 'epaules.

— C’est rigolo tout de m^eme ! d'eclarait-il avec un rire discret et se moquant de lui-m^eme, c’est rigolo, n’est-ce pas ? Mais ici, mon vieux, on est dans la tranquillit'e, dans la fortune jusqu’au cou, et pourtant on ne se sent pas `a l’aise. Hein ! qu’est-ce que t’en dis ?

Le second fort n’en disait rien, et, tout au contraire, se taisait obstin'ement.

Lui aussi pr^etait l’oreille, et c’'etait brusquement que Geoffroy la Barrique finissait par se lever :

— Apr`es tout, soupirait-il, on ne sait jamais ce qui peut arriver… T’as ferm'e la porte du jardin, au moins ?

— Oui, oui, elle est ferm'ee.

— Alors ca va. `A ta sant'e !…

— `A la tienne !

Ils trinqu`erent encore, puis Geoffroy la Barrique jetait un nouveau fagot dans le feu et tirait sa chaise si pr`es qu’il s’asseyait presque dans l’^atre.

— Moi, commencait-il, je dis une chose qui est une chose : quand on est bien quelque part, faut y rester. On est bien ici, alors, dame, si on s’en va…

Mais Geoffroy la Barrique s’interrompait une fois encore.

— S^ur, il y a un chat qui r^ode dans la cour.

— Un chat, c’est ca… fit Beno^it le Farinier qui approchait, lui aussi, sa chaise de l’^atre et fixait le feu avec une attention soutenue.

— Va donc lui dire de s’en aller, Geoffroy.

Geoffroy la Barrique avala l`a-dessus une 'enorme lamp'ee de vin, puis se dirigea vers la porte qu’il entreb^ailla.

— Hou… hou… le chat ! faisait-il.

Mais il ne criait pas bien fort et il ne restait pas longtemps devant la porte ouverte qu’il s’empressait de fermer, donnant m^eme un tour de clef `a la serrure, ce qui 'etait, en somme, une pr'ecaution inutile `a l’'egard d’un chat.

Geoffroy la Barrique retourna s’asseoir en face de Beno^it le Farinier.

— Hein ! on est bien ici ?

Mais il n’y avait plus gu`ere d’enthousiasme, et la voix de Beno^it le Farinier elle-m^eme ne r'esonnait pas bien haut tandis qu’il r'epliquait :

— On est bien… seulement, qu’est-ce qui fait donc du potin dans la cour ?

De fait, par moments, on entendait distinctement des bruits l'egers qui provenaient du jardin. Beno^it le Farinier serra les poings et fronca ses sourcils 'epais.

— C’est rigolo, commencait-il… La nuit, quand on entend du bruit, eh bien, n’est-ce pas, ca vous fait…

Il ne compl'etait pas sa pens'ee, mais Geoffroy devait la deviner, car il r'epliquait :

— Oui, oui, bien s^ur… C’est des id'ees…

Ils trinqu`erent encore, mais, le verre en main, ils demeuraient immobiles, pr^etant l’oreille.

Geoffroy hasarda :

— C’est p’t’^etre bien M. Eair qui rentre…

— Peut-^etre bien.

— Des fois que ca serait Juve, aussi…

— Rien ne l’emp^eche.

Beno^it le Farinier proposa :

— Geoffroy, si t’allais voir jusqu’au bout du jardin ?

Mais Geoffroy d'eclina l’invitation.

— Ah ! pour ca, non, mon vieux ! D’abord, j’ai pas bonne vue, et puis je crains l’humidit'e. Vas-y, toi…

  • Читать дальше
  • 1
  • ...
  • 18
  • 19
  • 20
  • 21
  • 22
  • 23
  • 24
  • 25
  • 26
  • 27
  • 28
  • ...

Ебукер (ebooker) – онлайн-библиотека на русском языке. Книги доступны онлайн, без утомительной регистрации. Огромный выбор и удобный дизайн, позволяющий читать без проблем. Добавляйте сайт в закладки! Все произведения загружаются пользователями: если считаете, что ваши авторские права нарушены – используйте форму обратной связи.

Полезные ссылки

  • Моя полка

Контакты

  • chitat.ebooker@gmail.com

Подпишитесь на рассылку: