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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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Fant^omas achevait de parler, haussait les 'epaules en homme qui se moque pas mal apr`es tout des entreprises qu’il est sur le point de tenter, puis, sans ajouter un mot, hautainement redress'e, s’'eloignait, marchant `a grands pas, ayant l’air de profond'ement m'epriser ceux qu’il appelait pourtant ses amis.

Fant^omas, `a ce moment, se perdait dans la nuit, marchant volontairement dans les coins d’ombre, 'evitant l’aur'eole lumineuse des becs de gaz. Il allait vite et sans bruit… Rien qu’`a le voir, on e^ut devin'e qu’il 'etait l’ami de l’ombre, qu’il 'etait l’ami des t'en`ebres, le familier des nuits obscures…

Fant^omas ne t'emoignait d’ailleurs d’aucune h'esitation ni d’aucune inqui'etude. Quel que f^ut le plan qu’il allait tenter de mettre `a ex'ecution, il n’'etait pas 'evidemment inquiet `a son sujet ; il consid'erait sa r'eussite comme certaine.

Mais quel 'etait donc ce plan ? Quelle r'esolution Fant^omas avait-il donc arr^et'ee lorsqu’il 'etait sorti de chez Trois-et-Deux, le contre-policier, qu’il avait vu cette nuit-l`a m^eme ?

Quelques minutes plus tard, Fant^omas atteignait la petite place sur laquelle s’'el`event encore les b^atiments de la morgue qu’il est toujours question de d'emolir, et dont la municipalit'e parisienne ne parvient pas, malgr'e tout, `a d'ebarrasser l’^ile Saint-Louis.

Fant^omas avait pour le lugubre b^atiment, refuge dernier de tant de d'esesp'er'es, de tant d’inconnus, qui cherchent dans la mort l’oubli parfait et 'eternel, un regard de piti'e m'eprisante.

Il semblait mesurer du geste la hauteur des murailles, il semblait sonder du regard la profondeur, l’'epaisseur du monument.

— Bien ! fit-il enfin d’un ton pensif. Ce qui est n'ecessaire est n'ecessaire, et d’ailleurs, je n’ai pas le choix des moyens…

Frissonnant un peu, secou'e, semblait-il, d’une tr`es r'eelle 'emotion, Fant^omas longea la morgue et se pencha par-dessus le parapet de pierre qui domine `a pic les flots boueux de la Seine, battant l’^ile Saint-Louis.

— Je pense, murmurait-il, que le chemin est toujours praticable…

Mais de quel chemin s’entretenait-il ? `A quoi pouvait-il bien faire allusion, puisque, `a l’endroit o`u il se penchait, le fleuve baigne directement les murailles, et qu’il n’existe, au bas de la morgue, aucune esp`ece de berge.

Fant^omas 'evidemment employait un terme pour un autre… Le chemin dont il s’agissait n’'etait pas un v'eritable chemin, c’'etait tout bonnement un moyen de p'en'etrer dans le monument, car, ainsi qu’il l’avait dit au Bedeau, Fant^omas pr'etendait s’introduire cette nuit-l`a dans la morgue.

Fant^omas, d’ailleurs, pench'e sur les flots de la Seine, t'emoignait bien vite d’une certaine satisfaction.

— Tr`es bien ! disait-il. Rien n’est chang'e, et je ne vais pas avoir la moindre difficult'e…

Mais Fant^omas assur'ement exag'erait, car il semblait tout au contraire qu’il s’appr^etait `a se livrer `a l’un de ces p'erilleux exercices dans lesquels il 'etait pass'e ma^itre, qu’il accomplissait d’ordinaire comme en se jouant, en v'eritable amoureux de la gymnastique, en homme aussi qui aime `a affronter le danger, `a d'efier la mort, `a vaincre le p'eril…

D’un rapide coup d’oeil, le G'enie du crime s’assurait tout d’abord que nul ne pouvait 'epier ses faits et gestes. `A droite et `a gauche de la morgue, les ponts semblaient d'eserts. Bien 'evidemment nul passant `a cette heure ne se souciait de fl^aner aux environs de la sinistre maisonnette. Les gardiens de la paix, d’autre part, n’effectuaient pas de faction `a cet endroit. Fant^omas 'etait donc tranquille, libre d’agir.

Et d`es lors, en effet, il se h^atait…

Le Ma^itre de l’effroi, tout d’abord, commencait par enjamber le parapet. Il se retenait `a la pierre, et se laissait pendre dans le vide. Ses pieds ras`erent alors la muraille, cherchant un point d’appui. Il finit par trouver, en t^atonnant, un gros anneau de fer, mis l`a 'evidemment pour aider au sauvetage de quelque p'eniche en danger de naufrage en ce coin du fleuve o`u les courants sont toujours tr`es violents.

Fant^omas, appuy'e sur cet anneau, risquait alors la plus p'erilleuse des gymnastiques : il se collait litt'eralement `a la muraille, puis, l^achant les mains, il se laissait tomber sur la droite, ses pieds posant sur l’anneau, lui permettant de se tendre, de s’allonger…

Or, en tombant de la sorte, Fant^omas finissait par pouvoir attraper des deux mains un autre anneau de fer auquel il semblait ne se retenir qu’une seconde `a peine.

Fant^omas, en effet, l^achait `a ce moment l’appui de ses pieds. Son corps tombait, tournant au bout de ses bras, un coup de rein augmentait son 'elan, et cette fois il bondissait dans le vide…

Et ce bond de Fant^omas, ce bond qu’il r'eussissait ainsi, ayant pris par sa chute calcul'ee une sorte d’'elan factice, 'etait merveilleusement voulu.

Loin de tomber, en effet, loin de rouler dans le fleuve qui clapotait en dessous de lui, Fant^omas se jetait litt'eralement contre les grillages d’une sorte de petite fen^etre perc'ee dans les murs m^eme de la morgue et qui surplombe le fleuve. Il s’agrippait aux barreaux, bandait ses muscles, un r'etablissement, un coup de rein encore, lui permettaient de se relever, de prendre pied sur la fen^etre.

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