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L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Аллен Марсель

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— Je ne comprends pas ce que vous voulez dire, Dick. Encore qu’il soit p'enible pour moi de m’humilier et de vous r'ep'eter ce que j’aurais d^u vous taire, j’ouvre mon coeur et je l’'etale sans pudeur `a vos pieds : je suis folle de vous Dick, je vous aime, venez, partons, sans attendre un instant ! Aussi bien, n’ai-je point l’habitude d’^etre contrari'ee et enfin, s’il faut tout vous dire, votre attitude m^eme, vos r'eticences, le d'esir que vous 'eprouvez de remettre `a plus tard l’union de nos deux ^ames, tout cela m’inqui`ete et me fait peur. Qu’y a-t-il donc de si terrible dans votre existence ? Pourquoi ne voulez-vous pas de moi tout de suite ? Quel homme ^etes-vous donc ?

— Je ne peux pas vous r'epondre, Sarah. Sur tout ce que j’ai de plus sacr'e au monde, croyez que cela m’est impossible. Accordez-moi un d'elai, quelques mois, quelques semaines peut-^etre, seulement ; ayez confiance ; je vous demande simplement de rester.

— Et moi, hurla Sarah fr'emissante, je vous demande de partir, et de partir tout de suite !

Les deux ^etres se consid'er`erent tragiquement et leurs regards pleins d’amour semblaient en m^eme temps charg'es de menaces, de d'efi.

Sarah d'eclara :

— Voici mes derni`eres paroles : c’est `a prendre ou `a laisser.

Le silence se prolongea encore quelques instants. La voix nette et cassante de Sarah retentit encore :

— Partons de suite, ou quittons-nous pour toujours.

— Gr^ace ! supplia Dick.

Mais Sarah comprit que l’acteur ne voulait pas lui ob'eir. Pour dissimuler son 'emotion, elle tourna brusquement les talons et disparut dans la pi`ece voisine :

— Adieu !

Puis, d’un double tour, elle ferma la porte.

Dick, plong'e dans la stupeur la plus profonde, demeura au milieu de la pi`ece, lorsqu’il se retourna brusquement, ayant entendu marcher.

— Qu’est-ce que c’est ? interrogea-t-il.

Un domestique 'etait l`a. Le nouveau ma^itre d’h^otel engag'e le matin m^eme pour le service particulier de Sarah.

— J’avais cru que monsieur avait sonn'e, j’avais compris que monsieur avait fini de s’entretenir avec mademoiselle et je lui apportais son pardessus.

Machinalement l’acteur prit son v^etement :

— Ce dr^ole, pensa-t-il, nous a entendus.

Mais il d'edaignait de questionner ce serviteur et s’en alla sans m^eme lui jeter un coup d’oeil.

Dick 'etait bien trop 'emu, en effet, pour pr^eter la moindre attention au personnel du Lac-Palace et, sans doute, c’'etait un tort, car s’il avait regard'e avec attention le serviteur qui venait de lui tendre son pardessus, peut-^etre aurait-il remarqu'e que le regard de cet homme avait quelque chose de farouche, d’'etrange et de myst'erieux, quelque chose aussi qui rappelait extraordinairement le regard du tragique com'edien qui la veille au soir, avait audacieusement assassin'e l’infortun'ee Rose Coutureau.

Dick 'etait, en effet, `a cent lieues de soupconner que l’homme qui venait de l’inviter d'elicatement `a partir n’'etait autre que Fant^omas.

Le sinistre bandit, d'ecid'ement, le Ma^itre de l’Effroi, le g'enie du crime, l’homme aux cent visages, se trouvait sans cesse partout o`u il avait besoin d’^etre, et chaque fois qu’on ne l’attendait pas. `A peine Fant^omas avait-il vu s’'eloigner l’acteur que son visage, adroitement maquill'e, prit une expression de hideuse satisfaction. Le sinistre bandit, furetant dans le salon comme pour se donner une contenance, allait jusqu’`a la porte de la pi`ece dans laquelle s’'etait enferm'ee Sarah. Il 'ecouta :

— Elle pleure, murmura-t-il, elle sanglote, c’est donc qu’elle l’aime. C’est donc qu’elle doit p'erir.

Et il essaya de tourner le bouton de la porte. Mais un cri de d'epit s’esquissait sur ses l`evres :

— Mal'ediction, elle est enferm'ee `a double tour, et comme je ne veux point de scandale, il va falloir attendre.

Une lueur f'eroce illuminait ses yeux, cependant qu’il poursuivait `a mi-voix :

— Elle n’y perdra rien pour cela.

Dick 'etait sorti pr'ecipitamment de l’h^otel. Il ne remarqua point un mendiant qui lui tendait la main. Le jeune acteur 'etait trop pr'eoccup'e de son propre chagrin, de ses douleurs personnelles, pour s’'emouvoir de la souffrance des autres.

Le mendiant paraissait bien digne de piti'e, pourtant. Il 'etait tout courb'e sur une canne qui paraissait indispensable pour le soutenir, car il boitait effroyablement. La jambe gauche, repli'ee, 'etait support'ee par une b'equille. Quelque pauvre h`ere, sans doute, victime d’un accident et condamn'e depuis lors `a l’inaction, `a la mendicit'e.

Cet impotent, toutefois, semblait bien impatient, car sit^ot Dick sorti de l’h^otel, il n’attendit pas le passage d’un autre client moins distrait et plus g'en'ereux et d'eguerpit aussi vite que le lui permettait son infirmit'e, laquelle, d’ailleurs, semblait le g^ener de moins en moins au fur et `a mesure qu’il s’'ecartait de la facade de l’h^otel.

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