Вход/Регистрация
L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
вернуться

Аллен Марсель

Шрифт:

— Faut cavaler illico, c’est pas les moeurs qui sont dans la rue, c’est les vaches de la Pr'efecture, des gars tout ce qu’il y a de costauds, et ils sont en nombre.

Le Bedeau cependant, demeurait obstin'ement riv'e `a sa table et paraissait ne pas vouloir bouger.

— Y a pas lieu d’avoir le trac, grognait-il.

Mais Bec-de-Gaz intervint :

— Et si des fois on est fait, qu’est-ce qu’on leur expliquera, par rapport au p`eze qu’on a dans les profondes ?

Le Bedeau parut s’'emouvoir de cette question.

— Tout de m^eme, cria-t-il, c’est pas ordinaire ! Juste un jour qu’on a du bl'e, faut qu’il y ait des salauds qui viennent pour vous le chauffer.

Et il pr^eta l’oreille. Comme lui, tout le monde se tut dans le cabaret du p`ere Korn.

Le sinistre 'etablissement 'etait bond'e ce soir-l`a d’apaches et de pierreuses qui faisaient une ripaille monstre.

On avait command'e au p`ere Korn tout ce qu’il poss'edait comme vins de luxe et comme plats chers. L’or sonnait dans toutes les poches. Il 'etait bien 'evident, une fois n’est pas coutume, que la client`ele du cabaret 'etait, comme le disait pittoresquement OEil-de-Boeuf, « dor'ee sur tranches » ce soir-l`a.

Cependant, Ad`ele 'etait all'ee regarder par la porte entreb^aill'ee. On percevait nettement une rumeur confuse, des 'eclats de voix, et le bruit de pas pesants qui montait dans la rue de la Charbonni`ere.

Le Bedeau, enfin, s 'etait d'ecid'e `a quitter sa table. Il vint voir, il passa ses robustes 'epaules par la porte ouverte, puis rentra pr'ecipitamment dans l’int'erieur du cabaret, et d'eclara enfin :

— Pas d’erreur, c’est eux !

Il serra les poings, grommela avec rage :

— Qui c’est qui nous a mouchard'es ?

Et instinctivement, son regard se fixa sur le p`ere Korn, qu’il soupconnait fort capable d’avoir renseign'e la police sur les sommes d’argent dont disposait depuis une heure environ la bande dont il faisait partie.

Le Bedeau avait une furieuse envie d’'etrangler, sur-le-champ, le gros tenancier du cabaret.

Mais il raisonna une seconde, et se convainquait que le p`ere Korn ne pouvait pas ^etre coupable, car il n’avait pas quitt'e son 'etablissement depuis neuf heures du soir et il 'etait tout pr`es de minuit.

Bec-de-Gaz s’'etait rapproch'e du Bedeau et, soudain, les deux hommes, qui se regardaient sombrement, avaient la m^eme pens'ee.

— Si c’'etait lui ? sugg'era le Bedeau.

Bec-de-Gaz hocha la t^ete, d'eclara :

— C’est ce que j’'etais pr'ecis'ement en train de me dire, car il y a quelque chose qui me chiffonne, c’est la facilit'e avec laquelle il a raqu'e. C’est pas dans ses habitudes de donner si facilement du p`eze `a ses aminches.

— En effet, reconnut le Bedeau, qui soudain ajoutait :

— Va s’agir de se d'ebiner d’ici.

***

Une sc`ene 'etrange avait eu lieu quelques heures auparavant, dans les environs de la rue de la Charbonni`ere.

Quelques hommes, qui devisaient sur le trottoir, et n’'etaient autres que le trio compos'e du Bedeau, de Bec-de-Gaz et d’OEil-de-Boeuf, avaient apercu, se glissant le long des murs et p'en'etrant dans une maison voisine, une femme qu’ils reconnaissaient pour ^etre Ad`ele.

Celle-ci les ayant apercus, leur fit un signe et les trois hommes s’engag`erent derri`ere elle dans un vieil immeuble aux couloirs 'etroits, aux escaliers obscurs.

Ad`ele, myst'erieusement, leur dit :

— Vous m’avez recommand'e de le surveiller et de savoir quand il viendrait chez lui. Eh bien, c’est le moment d’aller le taper, car il est l`a.

Les hommes hoch`erent la t^ete, puis, pr'ec'ed`erent la pierreuse, mont`erent au cinqui`eme 'etage et frapp`erent `a une porte solidement construite qui devait ^etre fort bien verrouill'ee.

Ils attendirent quelques instants, puis on entendit un bruit de clefs et de cadenas, de serrures. La porte s’ouvrit et, devant les apaches interdits, se dressa une silhouette bien connue, la silhouette de Fant^omas, drap'e dans son grand manteau noir, et le visage dissimul'e sous la cagoule.

C’'etait l`a, en effet, l’un des domiciles du c'el`ebre bandit. Pi`etre retraite en v'erit'e que cette mansarde, dans laquelle se trouvait uniquement un lit de sangle et une table de toilette. Elle aurait eu nettement l’aspect d’une cellule de moine, n’eussent 'et'e certaines armes pendues au mur, et aussi les grandes malles d'epos'ees sur le sol et dont la plupart, ouvertes, avaient autour d’elles des objets de toutes sortes.

Fant^omas, ce soir-l`a, 'eparpillait sur une table des liasses de papiers : titres et billets de banque, qu’il tirait d’une des malles.

  • Читать дальше
  • 1
  • ...
  • 137
  • 138
  • 139
  • 140
  • 141
  • 142
  • 143
  • 144
  • 145
  • 146
  • 147
  • ...

Ебукер (ebooker) – онлайн-библиотека на русском языке. Книги доступны онлайн, без утомительной регистрации. Огромный выбор и удобный дизайн, позволяющий читать без проблем. Добавляйте сайт в закладки! Все произведения загружаются пользователями: если считаете, что ваши авторские права нарушены – используйте форму обратной связи.

Полезные ссылки

  • Моя полка

Контакты

  • chitat.ebooker@gmail.com

Подпишитесь на рассылку: