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L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Аллен Марсель

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M. Havard sourit :

— Je savais bien, Juve, que j’allais enfin vous d'erider un peu en surexcitant votre curiosit'e. Dites que je ne suis pas un ami pour vous ! J’ai fait tra^iner en longueur l’arrestation de cet individu, pour 'eviter de l’envoyer au D'ep^ot avant votre venue `a la Pr'efecture. De telle sorte qu’il est encore dans nos bureaux, et que je m’en vais vous le montrer.

— Merci.

Quelques instants apr`es, on introduisait dans le cabinet de M. Havard un homme de modeste apparence entre deux agents. Il avait le visage p^ale et fatigu'e, les yeux rougis et creus'es, comme ceux des gens qui abusent des veilles. Il 'etait compl`etement ras'e et l’on reconnaissait `a sa tenue qu’il s’agissait 'evidemment l`a de quelque domestique, vraisemblablement d’un garcon de caf'e.

L’homme consid'era avec surprise les deux personnages devant lesquels on l’avait amen'e. Sur un signe de M. Havard, les agents se retir`erent, puis le chef de la S^uret'e interrogea :

— Vous vous appelez Henri Gr'egoire, fit-il, et vous exercez la profession de garcon de caf'e dans un 'etablissement qui s’appelle Au Carrefour situ'e boulevard Voltaire, pr`es de la place de la R'epublique ? Est-ce exact ?

— Mon Dieu, oui, monsieur, r'epliqua l’homme, qui s’'epongeait continuellement le front, car l’'emotion lui faisait perler la sueur sur le visage.

M. Havard, solennel, continua :

— Vous avez 'et'e arr^et'e hier apr`es-midi au moment o`u vous vous efforciez de faire passer au receveur des contributions un certain billet de banque de cent francs dont la nature a paru suspecte `a nos inspecteurs.

L’homme haussa les 'epaules.

— Je ne comprends pas, dit-il, qu’on ait agi de la sorte avec moi. Je suis honn^ete et, de ma vie, je n’ai 'et'e soupconn'e par les patrons des maisons o`u j’ai travaill'e de la moindre incorrection. Je ne sais pas d’ailleurs, ce que l’on reproche `a ce billet de banque. S’il est faux, ce n’est pas de ma faute. Je l’ai recu d’un client, tout cela est bien malheureux pour moi.

Malgr'e son 'emotion, le prisonnier s’exprimait avec tranquillit'e, M. Havard, se penchant vers Juve, murmura, lui clignant de l’oeil :

— Le gaillard est fort, et il cache son jeu.

Il poursuivait n'eanmoins, ironique :

— Naturellement, vous seriez incapable de d'esigner la personne qui vous a remis ce billet de banque ?

— C’est vrai, avoua le garcon de caf'e. Il passe tant de monde chez nous que je ne sais pas si je tiens ces cent francs de la caisse ou alors d’un client.

— Naturellement, fit encore M. Havard, dans de semblables affaires, on ne peut jamais rien dire. Eh bien, mon garcon, vous ferez bien cependant de vous efforcer de rassembler vos souvenirs, car il pourrait vous en co^uter fort cher de n’avoir point de m'emoire.

M. Havard sonna. Deux agents entr`erent. Le chef de la S^uret'e ordonna :

— Vous allez conduire cet homme au D'ep^ot.

Le d'etenu, `a ces mots, avait sursaut'e :

— Quoi ? interrogea-t-il, on me m`ene en prison ? On ne me l^ache pas ? Mais c’est extraordinaire, indigne ! Je n’ai rien fait de mal, moi. Je suis un honn^ete homme. Et d’ailleurs, qu’a-t-on `a me reprocher ? Ce maudit billet que vous avez saisi, j’ignore ce qu’il a de suspect ! Est-il faux ? Est-ce un billet vol'e ?

M. Havard s’'enervait :

— Vous retournez les r^oles, mon garcon, et ce n’est gu`ere `a vous de poser des questions. Je ne demande pourtant pas mieux que de vous r'epondre. Je m’en vais vous le dire, ce qu’est ce billet.

Mais Juve s’interposa :

— Je vous en prie, monsieur Havard, ne dites rien, ce n’est pas la peine, le moment n’est pas venu.

Le chef de la S^uret'e consid'era un instant le c'el`ebre policier :

— Apr`es tout, reconnut-il, vous avez peut-^etre raison.

Puis, il fit un signe, les agents emmen`erent le garcon de caf'e.

Lorsque les deux hommes furent seuls, Juve reprit en souriant :

— Vous alliez lui expliquer, monsieur Havard. Mais savez-vous donc tr`es exactement la caract'eristique particuli`ere de ces billets ?

— Oui, fit le chef de la S^uret'e. D’ordinaire, les billets de banque ont trois chiffres r'ep'et'es en double sur chacune de leur face, et ceux qui ont 'et'e d'erob'es dans les coffres, n’en portent que deux.

— Non, dit Juve, c’est l`a un cas normal, sinon tr`es fr'equent. Si nous n’avions que cet 'el'ement pour rechercher les billets vol'es, nous serions fort g^en'es. Il en est un autre beaucoup plus probant.

— Lequel donc ?

— Celui-ci, fit Juve : vous savez que devant chacun des chiffres constituant le num'erotage des billets, il est d’usage de mettre une lettre de l’alphabet. Cette lettre est s'epar'ee des chiffres par un point, or – et c’est l`a le d'etail important, le seul dont il faille tenir compte – ce point n’existe pas dans les billets vol'es.

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