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L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Аллен Марсель

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— Conform'ement aux instructions que j’ai recues, monsieur le chef de la S^uret'e, j’ai effectu'e ma surveillance dans toutes les maisons de commerce susceptibles de faire des 'echanges fr'equents de grosses sommes d’argent. J’ai battu le quartier de l’avenue de la Grande-Arm'ee et j’ai relev'e dans les caisses de certains commercants, apr`es leur avoir fait conna^itre ma qualit'e, les renseignements suivants : le fleuriste de la rue Duret, dont voici le nom et l’adresse exacts, avait neuf billets suspects dans sa caisse sur douze billets ; trois garages d’automobiles de l’avenue des Ternes en avaient chacun quatre sur cinq ; huit sur neuf billets en caisse. J’ai encore quelques observations de ce genre qui sont consign'ees dans mon rapport. Dans l’apr`es-midi d’hier et la matin'ee d’aujourd’hui, j’ai fait les quartiers du centre et les grands magasins. J’ai bien trouv'e quelques billets, mais dans une proportion insignifiante, compar'ee `a celle que je viens de vous indiquer.

Cependant que M. Havard demeurait perplexe, Juve hocha la t^ete, approuva.

— Bien, tr`es bien, fait-il.

Et il semblait si satisfait que M. Havard l’interrogea :

— On dirait, Juve, que vous tirez une conclusion int'eressante de ces renseignements ?

Mais le policier ne voulait 'evidemment rien communiquer encore `a son chef. Il secoua la t^ete.

— Pas le moins du monde, dit-il, j’ai simplement constat'e – et je vous le r'ep`ete – que les billets suspects semblent avoir 'et'e r'epandus dans les quartiers de l’Ouest de Paris et semblent ^etre d'etenus, soit par des gens chics comme il s’en trouve au pesage, soit par des commercants qui ont des commerces de luxe, comme les fleuristes, les garages d’automobiles.

Peut-^etre M. Havard allait-il poursuivre ses questions, lorsque Michel, s’'etant retir'e, deux personnages aux allures burlesques s’introduisirent dans son cabinet.

Juve sourit en les voyant, cependant que M. Havard froncait les sourcils.

— En voil`a une tenue pour vous pr'esenter devant moi ! s’'ecria-t-il.

Les deux hommes, en effet, arrivaient couverts de poussi`ere, v^etus de v^etements luisants de cambouis, avec des mains sales, des chevelures d'epeign'ees.

— Excusez-moi, monsieur le chef de la S^uret'e, murmura l’un d’eux, mais il a fallu r'eparer un pneu et le carburateur, au coin de la rue de Rivoli.

C’'etait l’ineffable P'erouzin qu’accompagnait le surprenant Nalorgne. Les deux inspecteurs qui faisaient la joie de la police parisienne et que l’on gardait `a la S^uret'e, nul ne savait exactement pourquoi, arrivaient cependant avec des mines si triomphantes que M. Havard esp'era un instant qu’ils avaient quelque chose d’int'eressant `a lui dire.

Nalorgne, en effet, entreb^aillait son veston de cuir, en sortait un portefeuille crasseux dont il retirait trois billets de banque :

— Ah, constata le chef de la S^uret'e, vous avez saisi ces billets ?

— Oui, monsieur le chef de la S^uret'e, r'epliqua hardiment P'erouzin.

Nalorgne, cependant, rectifiait :

— Saisi n’est pas le mot.

— Je l’esp`ere bien, poursuivit M. Havard. Je vous avais donn'e, en effet, pour instructions, de ne pas vous emparer de ces sommes, ni m^eme des billets. Votre r^ole 'etait simplement de savoir qui les poss'edait. D’o`u vous viennent ces billets ?

— Ah voil`a, fit P'erouzin, c’est ce que nous nous demandons tous les deux. Et c’est ce qui est difficile `a retrouver.

Les deux inspecteurs avaient maintenant une mine si piteuse que, tandis que M. Havard froncait de plus en plus les sourcils, Juve se pincait les l`evres pour ne pas 'eclater de rire.

Nalorgne et P'erouzin racont`erent alors une histoire confuse, aux termes de laquelle ils exposaient que, par suite des diverses pannes de leur automobile, ils avaient 'et'e oblig'es de faire des d'epenses en cours de route. Or, dans l’ardeur de la poursuite, ils avaient fait de la monnaie, 'echang'e de l’or contre des billets, tant et si bien qu’ils ne se souvenaient plus exactement d’o`u provenaient les trois coupures de cent francs qu’ils venaient d’apporter `a leur chef hi'erarchique.

Juve, qui enfin avait repris son s'erieux, expliqua brutalement la situation.

— En somme, dit-il au chef de la S^uret'e, je comprends que Nalorgne et P'erouzin se sont purement et simplement fait coller ces billets, et qu’ils ne se sont apercus de leur caract`ere suspect que longtemps apr`es les avoir eus entre les mains.

Nalorgne et P'erouzin approuv`erent. Mais ils tressaillirent. M. Havard venait de donner un formidable coup de poing sur la table.

— Foutez-moi le camp ! cria-t-il, en les foudroyant du regard. Il est permis d’^etre b^ete, mais pas `a ce point-l`a ! Foutez-moi le camp !

Nalorgne et P'erouzin ne se le firent pas r'ep'eter.

M. Havard, en proie `a une indignation ph'enom'enale, prenait Juve `a t'emoin.

Le chef de la S^uret'e croisait les bras, et, fixant son regard dans celui de Juve :

— On se plaint, cria-t-il, que la police soit mal faite, mais comment diable voulez-vous qu’il en soit autrement, lorsqu’on a pour subordonn'es de pareilles nullit'es ?

Juve, toutefois, qui cependant savait `a quoi s’en tenir sur Nalorgne et P'erouzin, calma M. Havard :

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