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— Probable.
— Cons'equemment, poursuivit le p`ere Teulard, s’ils ont fourr'e du sacr'e sable dans le cercueil, c’est parce qu’ils veulent faire croire qu’il y a un mort `a la place, m’est avis que ces gens-l`a faut pas les contrarier. Si je n’'ecoutais que moi, je fermerais bien tranquillement le truc et je m’en irais tout `a l’heure sans rien dire le porter dans le caveau avec le commissaire des morts.
Le visage de Barnab'e s’illuminait, au fur et `a mesure que parlait son compagnon :
— Ca, p`ere Teulard, d'eclara-t-il, c’est une id'ee et m^eme une richement bonne id'ee.
Barnab'e se frotta les mains ; soudain, il regarda sa montre :
— Onze heures moins le quart ! s’'ecria-t-il, eh bien, nous n’avons qu’`a cavaler si nous voulons refermer le truc avant l’arriv'ee du commissaire.
Le p`ere Teulard et Barnab'e s’empress`erent alors de remettre le couvercle sur la bi`ere myst'erieuse qui contenait du sable. Ils se d'ep^echaient l’un et l’autre de replacer les vis ; au bout de quelques instants, le cercueil n° 7 avait repris son apparence normale.
— Ouf, fit Barnab'e une fois que la bi`ere eut repris son apparence normale, ca y est, maintenant le commissaire peut s’amener.
Le p`ere Teulard, toutefois, 'etait inquiet et au lieu de se tenir tranquille, il allait et venait dans le d'ep^ot mortuaire, incapable de rester immobile :
— Pourvu, murmura-t-il, qu’on ne s’apercoive de rien. Puis, il ajoutait :
— Quand nous mettrons la bo^ite `a dominos sur le brancard, faudra bien faire attention, l’un et l’autre, `a ne pas la faire d'egringoler, car, charg'ee `a moiti'e comme elle l’est de sable, c’est mauvais pour l’'equilibre. Vois-tu qu’elle se mette tout d’un coup `a se dresser sur le brancard ou le caveau comme tout `a l’heure ?
Cette id'ee fit rire les deux hommes, mais soudain, ils s’arr^et`erent. Ils avaient entendu du bruit `a l’ext'erieur, ^i.’air grave et obs'equieux, ils se pr'ecipit`erent vers la porte qui donnait directement sur le cimeti`ere.
Un personnage apparaissait, v^etu de noir, un parapluie `a la main.
— Le commissaire des morts, annonca Teulard.
Puis, le fossoyeur en chef, suivi de son aide, se rapprocha du fonctionnaire, se confondit en salutations devant ce haut personnage.
Celui-ci feuilletait une liasse de papiers :
— Nous avons, d'eclara-t-il d’une voix hautaine, un transfert `a op'erer ce matin. ^Etes-vous pr^ets ?
— Oui, monsieur le commissaire, d'eclara Teulard d’une voix tremblante, ne parvenant pas `a ma^itriser son 'emotion, malgr'e les coups de poing dont Barnab'e lui bourrait les c^otes.
— Il s’agit, poursuivait le fonctionnaire qui ne s’apercevait de rien, heureusement, de la bi`ere n° 7, destin'ee au caveau de la famille de Gandia.
— C’est bien cela, monsieur le commissaire, poursuivit Teulard.
— Eh bien, allons-y, dit le fonctionnaire qui, d’ailleurs, ne p'en'etrai* pas dans le d'ep^ot mortuaire et attendait que les deux fossoyeurs en fussent sortis avec un brancard sur lequel ils portaient le cercueil.
Le macabre cort`ege se mit alors en route, le commissaire des morts pr'ec'edant les porteurs, et tous trois, `a travers les all'ees exigu"es de la grande n'ecropole, se dirig`erent vers l’all'ee de l’Ouest, o`u se trouvait le caveau de la famille de Gandia.
***
Cependant que les fossoyeurs et le commissaire allaient porter `a sa derni`ere demeure ce que tous croyaient ^etre la d'epouille mortelle de Merc'ed`es de Gandia, dans le d'ep^ot, `a pr'esent d'esert, quelqu’un surgit du r'eduit obscur o`u l’on avait pour habitude de jeter p^ele-m^ele, les outils n'ecessaires aux travaux du cimeti`ere.
Cet homme qui, jusqu’alors, s’'etait dissimul'e, entra dans la grande salie fun`ebre. Il avait le visage triomphant, un sourire f'eroce sur les l`evres.
Quiconque l’aurait vu alors, quiconque se serait trouv'e face `a face avec lui n’aurait pu contenir son 'emotion ni cacher sa terreur, car cet homme `a la silhouette majestueuse et sinistre, n’'etait autre que…
Le g'enie du crime serrait dans sa main nerveuse des pierreries qui miroitaient dans la p'enombre de la salle. Fant^omas avait le collier que les deux fossoyeurs avaient cherch'e en vain une demi-heure auparavant, apr`es l’avoir extrait du cercueil rempli de sable.
C’'etait Fant^omas qui, sans aucun doute, avait subtilis'e le bijou, mais pourquoi ?