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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
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Аллен Марсель

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C’'etait bien l’avis de Fandor, et sur ce point au moins, le journaliste n’'elevait aucune objection.

La lutte allait reprendre `a coup s^ur, terrible, folle, ^apre, acharn'ee, entre le G'enie du Crime et les deux d'efenseurs du devoir.

Le plan de campagne, toutefois, n’'etait point facile `a 'etablir. Juve lui-m^eme le constatait :

— Ce qu’il y a de d'esesp'erant, disait-il, c’est qu’en ce moment, nous n’avons plus aucune piste `a suivre. Tous les fils sont rompus. Fant^omas est quelque part, occup'e `a quelque chose, mais o`u est-il ? Et que m'edite-t-il ?

Juve baissait la t^ete, puis ajoutait d’un ton grognon :

— Enfin, il y a autre chose qui m’ennuie. Je sais qu’`a la pr'efecture, les coll`egues me jalousent quelque peu pour la libert'e qu’on me laisse. Havard ne me l’a pas cach'e. Il me l’a si peu cach'e m^eme qu’il m’a annonc'e, mon pauvre Fandor, que, pour faire taire les m'edisances, il allait ^etre oblig'e de me charger de quelques enqu^etes n’ayant point trait `a Fant^omas. Dieu, que cela m’ennuie, et comme j’aurais plaisir `a avoir quelques milliers de livres de rentes pour envoyer promener la police officielle et pouvoir me consacrer exclusivement aux recherches que je poursuis depuis si longtemps !

Or, on e^ut dit que Juve avait parl'e avec un v'eritable instinct de divination. Au moment m^eme o`u il confessait `a Fandor l’ennui qu’il avait d’^etre oblig'e de faire son m'etier de policier, la sonnerie de son t'el'ephone retentit, imp'erative.

— All^o, cria Juve s’emparant du r'ecepteur, qui me demande ?

Fandor entendit la voix du policier se faire cordiale.

— Ah, c’est vous, monsieur Havard ? Mais parfaitement, je suis `a vos ordres.

Juve 'ecouta quelques instants en silence les renseignements qu’on lui transmettait :

— All^o, r'epondit-il enfin, c’est une affaire urgente, me dites-vous… ? Et assez amusante… ? Bon, tr`es bien, c’est entendu, je serai dans votre cabinet dans vingt minutes au plus tard.

Juve raccrocha le r'ecepteur, puis, l’air navr'e, s’adressa `a Fandor :

— Le diable soit d’Havard, disait-il. On me convoque pour un crime.

— Tiens, o`u donc ?

— Rue Richer, `a ce que j’ai compris.

Fandor s’'etonna :

— Dans ma rue ? Oh ca, c’est rigolo, fit le journaliste. Havard ne vous a pas dit le num'ero de l’immeuble o`u a 'et'e commis ce crime ? Cette nuit, justement, on a fait un boucan de tous les diables dans ma maison. Je me demandais ce que cela signifiait.

Juve ne r'epondit point.

Il avait 'et'e jusqu’`a la porte de son cabinet de travail. Il appela :

— Jean, mes bottines, mon chapeau, mon veston bleu, allez, grouillez, nom de Dieu !

Un instant plus tard, Juve 'etait pr^et et quittait Fandor sur le seuil de sa porte.

— Veux-tu venir d^iner avec moi ? demandait-il.

— Oui, acceptait Fandor. Autant vous qu’un autre.

— Alors, viens me prendre `a huit heures `a la maison, ou plut^ot donne-moi un coup de t'el'ephone, car ma foi, puisque je suis charg'e d’une enqu^ete, je ne sais trop ce que je vais devenir.

— Entendu !

Fandor s’'eloignait. Juve appelait un taxi-auto :

— `A la pr'efecture !

Or, tandis que le taxi-auto d'evalait des hauteurs de Montmartre jusqu’au quai des Orf`evres, Juve, naturellement songeait.

« Ah ca, pensait le policier, qu’a donc Fandor en ce moment pour ^etre si joyeux ? L’animal, c’est qu’il n’a rien voulu me dire du tout de ce que lui a confi'e H'el`ene. Ce sacr'e Fandor est respectueux de sa parole d’une facon assommante. Il est aussi chatouilleux l`a-dessus que moi-m^eme. Bah, j’arriverai bien `a lui tirer les vers du nez et `a le faire parler sans qu’il s’en doute. »

Juve, en effet, 'etait fort curieux de conna^itre les confidences qu’avait pu faire la fille de Fant^omas au journaliste.

Pourquoi H'el`ene avait-elle parl'e de retourner au Natal ? 'Etait-ce bien au Natal qu’elle allait en r'ealit'e ? Que voulait dire enfin cette phrase 'enigmatique rapport'ee par Fandor : « Je vais travailler pour notre bonheur » ?

***

`A la Pr'efecture de police Juve trouvait M. Havard fort affair'e :

— C’est vous ? disait le chef de la S^uret'e. Vous n’avez pas 'et'e long `a venir. 'Ecoutez, Juve, voici l’aventure : rue Richer, num'ero 22, on a d'ecouvert ce matin…

— Au 22, dit Juve, mais c’est la maison de Fandor, cela.

Havard, `a son tour, sursauta :

— Tiens, c’est vrai, je n’y avais pas song'e ! Eh bien, alors, votre enqu^ete sera facilit'ee d’autant, Juve, que Fandor pourra sans doute vous donner d’utiles renseignements.

— En effet, mais de quoi s’agit-il ?

— D’un crime, et d’un crime bizarre.

M. Havard se renversait dans son fauteuil et fermant `a demi les yeux commencait `a expliquer :

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