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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
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Аллен Марсель

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— Alors, interrompit Fandor, ils sont sortis ?

— Oui, affirma la concierge. `A dix heures et demie, comme ca, on m’a demand'e la porte. « Vous d'erangez pas » qu’on m’a cri'e, « c’est nous. » C’est nous. Vous comprenez bien, m’sieu Fandor, c’'etait M. Baraban et sa ni`ece qui sortaient.

— Oui, apr`es ?

— Ah dame, apr`es, le pauv’ cher homme, il est rentr'e. Il est rentr'e pr'ecis'ement pour devenir la proie des assassins. Moi, ca me bouleverse.

La concierge s’essuyait encore le front, puis achevait sa d'eposition :

— Comme ca, sur le coup de minuit, `a minuit juste m^eme, car ma pendule sonnait, j’ai entendu qu’on carillonnait `a la porte d’entr'ee. Comme de juste, j’ai ouvert. « C’est moi Baraban » qu’on m’a dit, « bonsoir ». C’'etait ce pauvre cher M. Baraban qui rentrait.

Fandor, naturellement, prenait des notes.

— Ainsi, interrompit-il, le crayon lev'e au-dessus de la page de son block notes, vous ^etes certaine que M. Baraban est rentr'e `a minuit ?

— Oui, j’en suis certaine ! M^eme qu’il avait mal ferm'e la porte et qu’il est revenu sur ses pas pour la tirer. Ah, le pauvre cher homme, c’est pas lui qui m’aurait fait relever.

Fandor ne sourcillait pas `a cette remarque, car il avait eu r'ecemment une grande dispute avec la digne femme, ayant un jour, en rentrant tard, mal tir'e la porte coch`ere, et cette allusion 'etait une pierre dans son jardin.

— Et alors apr`es, interrogeait-il, que s’est-il pass'e ?

La concierge levait les bras au ciel.

— Apr`es ? Dame, j’en sais rien ! C’est `a ce moment-l`a qu’on a d^u le tuer. Et puis, ils ont sorti la malle, et puis…

— L`a, l`a, pas si vite.

J'er^ome Fandor allait questionner encore la digne femme, lorsque la porte de la loge s’ouvrait. Une voix grave, une voix bien timbr'ee, interrogeait :

— Eh bien ? Tu as fait l’enqu^ete ? Qu’est-ce que tu sais ?

Fandor se retourna :

— Ah, c’est vous, Juve ! Enchant'e de vous voir. On en fait de belles chez moi, hein ?

Fandor passait son papier couvert de notes `a Juve, le mettait au fait en deux mots :

— Vous voyez que cela est tr`es clair, disait le journaliste, un vieux bonhomme rentrant tard, probablement suivi par quelque individu qui se glisse dans la maison, `a la faveur d’une porte mal referm'ee, qui monte derri`ere lui, l’assassine, cambriole les meubles, coule sa victime dans une malle, et s’en va, je suppose, la porter `a la Seine, ou l’abandonner dans une consigne quelconque. Il n’y a rien de myst'erieux et l’assassin…

— L’assassin, interrompit Juve d’une voix un tantinet ironique, Havard l’a fait arr^eter.

Fandor allait questionner le policier, lorsque celui-ci, d’un geste, l’attirait de quelques pas `a l’'ecart.

— Es-tu mont'e l`a-haut ? demandait-il.

— Non, pas encore.

— Alors, tu vas m’accompagner.

Et Juve ajoutait :

— Ta concierge est un peu bavarde, hein, Fandor ?

— Non, ripostait le journaliste, pas un peu, beaucoup. Pourquoi ?

— Nous allons la laisser en bas.

Juve se fit remettre en effet la cl'e que poss'edait la digne porti`ere et, en compagnie seulement de Fandor, gravissait les 'etages. Maintes fois d'ej`a, le journaliste avait accompagn'e le policier dans des enqu^etes de ce genre. Maintes fois, il avait eu le spectacle, toujours tragique, des appartements lugubres o`u le crime a laiss'e son d'esordre. Pourtant, ce jour-l`a, J'er^ome Fandor tressaillit en p'en'etrant dans l’appartement du malheureux Baraban.

— Que de sang, s’'etonnait J'er^ome Fandor. Oh, c’est abominable. Il a d^u se d'efendre, ce pauvre vieux.

Juve, `a ce moment, hochait la t^ete :

— Oui, faisait-il, pour que tout ait 'et'e 'eclabouss'e comme cela, il faut qu’il y ait eu une lutte terrible entre la victime et ses assassins. Cela donnerait `a penser que le bonhomme n’a pas 'et'e tu'e par surprise. Qu’il connaissait m^eme son ou ses meurtriers. Il a d^u avoir le temps de comprendre qu’on allait le tuer. Il a d^u s’armer.

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