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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
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Аллен Марсель

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Le journaliste fumait b'eatement, puis, se redressant pour aller s’asseoir `a califourchon sur une chaise sur laquelle il se balancait au risque de perdre son 'equilibre, Fandor recommencait, fixant Juve :

— 'Ecoutez, disait-il, je vais mettre les points sur les iet vous me direz si j’ai eu tort. D’abord, je prends l’affaire au d'ebut : donc, mon vieil ami, apr`es avoir donn'e l’assaut `a la villa tragique de Ville-d’Avray, nous nous trouvions, vous et moi, gros Jean comme devant. Vous, Juve, vous avez laiss'e partir Fant^omas, et moi, moi, Fandor, j’ai laiss'e filer H'el`ene. Vous pleurez votre bandit, je sanglote apr`es ma fianc'ee.

— Tu dis cela bien gaiement, interrompait Juve.

— Dame, ripostait Fandor, j’'economise mes larmes, que voulez-vous ? On fait les 'economies qu’on peut.

Et, cette sage remarque avanc'ee, J'er^ome Fandor poursuivit :

— `A ce moment, Juve, qu’avons-nous fait ? Vous avez couru `a la pr'efecture, vous vous ^etes donn'e un mal du diable, puis, furieux, d'esabus'e, pr^et `a vous pendre, vous avez 'et'e vous coucher. Est-ce exact ?

— Tr^eve de plaisanterie, grommela Juve, arrive au fait.

— Mais j’y arrive, tout doucement, chi va piano va sano, chi va sano va lontano. Donc Juve, vous alliez vous coucher et j’allais 'egalement me pieuter. Ah, je n’'etais pas fier, je vous assure !

— Parbleu, interrompait Juve, j’imagine qu’`a ce moment, tu fulminais contre H'el`ene qui t’avait bel et bien tir'e deux coups de revolver dans la figure ! Une fianc'ee comme ca… !

Mais Juve n’achevait pas. Fandor, en l’entendant, avait brusquement chang'e de visage, il cessait de plaisanter et c’'etait sur un ton s'erieux qu’il protestait :

— Mon bon Juve, disait-il, ne me parlez pas sans savoir et n’accusez pas H'el`ene `a la l'eg`ere. 'Ecoutez-moi !

— Bon, bon, marche toujours ! Je suis tout de m^eme curieux de savoir comment tu d'efendras cette douce enfant, et comment tu m’expliqueras qu’en faisant feu sur toi, elle ne s’est point rendue coupable d’un v'eritable crime.

Juve se taisait. Fandor recommencait `a plaisanter.

— Votre curiosit'e sera r'ecompens'ee, Juve, disait-il.

Et il ajoutait :

— 'Etendu dans mon lit, ainsi que j’avais l’honneur de vous le dire, je r'efl'echissais `a toutes sortes de choses, mon bon Juve, lorsqu’on sonna `a ma porte.

— C’'etait H'el`ene, interrompit Juve.

— Non, riposta Fandor. C’'etait un t'el'egraphiste ; or un t'el'egraphiste apporte toujours un t'el'egramme. De qui 'etait ce t'el'egramme ? D’abord, en me recouchant parce que j’avais froid, je pensais qu’il venait de vous, mais apr`es l’avoir ouvert, je restais stup'efait d’'etonnement. Il 'emanait d’H'el`ene.

Or, Fandor n’avait pas fini de parler que Juve tr'epignait encore.

— Eh bien, faisait-il, voil`a ce que j’attendais ! Quand H'el`ene, `a ce moment, a t'el'egraphi'e, pourquoi ne m’as-tu pas pr'evenu ? Pourquoi ne m’as-tu pas envoy'e un coup de t'el'ephone en me disant que tu avais retrouv'e sa trace ? R'eponds, Fandor, pourquoi n’as-tu pas fait cela ?

— Parce que, mon bon Juve, ce t'el'egramme me disait `a peu pr`es :

Venez d’urgence me chercher. Je vous attends `a la gare de Lyon `a midi ; ne pr'evenez pas Juve.

Fandor laissait tomber sa voix, souriait ineffablement `a Juve et reprenait :

— Alors, n’est-ce pas, je ne vous ai pas pr'evenu. Mais j’abr`ege : `a la gare de Lyon, mon cher Juve, je retrouve H'el`ene imm'ediatement.

— Et tu lui as dit, interrompit Juve, furieux : « Vous ^etes une mis'erable, vous avez tir'e sur moi, il n’y a pas d’excuses `a invoquer. »

— Non, riposta Fandor, je ne lui ai pas dit cela ; je lui ai dit bonjour, je lui ai demand'e si elle n’avait pas 'et'e bless'ee, si…

— Tu es un idiot !

— Juve, j’en tombe d’accord avec vous, mais si vous m’interrompez tout le temps…

— C’est vrai ; parle ! Alors ?

— Alors, voil`a : H'el`ene me demande si je suis bless'e moi-m^eme, si par hasard elle ne m’a point fait mal.

— Jolie demande ! braillait encore Juve. Une jeune personne vous tire trois coups de revolver et s’inqui`ete apr`es de votre sant'e. C’est charmant !

Mais Fandor haussait les 'epaules :

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